C’est le seul titre que Michel Sardou n’a jamais enlevé de son répertoire sur scène, l’ayant interprété plus de 1200 fois. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles les Français ont réagi si promptement, suite aux propos de la chanteuse Juliette Armanet. Pourtant, la chanson Les Lacs du Connemara est née d’un problème technique. Michel Sardou lui-même pensait qu’elle serait un « bide complet ».
S’il y a bien une chanson qui la ferait quitter une soirée, c’est Les lacs du Connemara, a confié dans une interview accordée à Tipik – une radio belge de la RTBF – la chanteuse française Juliette Armanet. « C’est une chanson qui me dégoûte. Le côté scout, les trucs comme ça, sectaires, la musique est immonde, c’est de droite, rien ne va », a-t-elle lancé samedi dernier, provoquant par ces quelques mots de vives réactions sur les réseaux sociaux.
« Au lieu de jouer des cordes elles produisaient des sons de cornemuse »
Mais ainsi que le rapporte Le Dauphiné libéré, pour le compositeur Jacques Revaux, les débuts de cette chanson ont commencé de façon chaotique. Composée en 1981, celle-ci a été écrite par Michel Sardou et Pierre Delanoë.
« Mes synthétiseurs avaient fait 2000 bornes en voiture. Deux pistes étaient foutues, au lieu de jouer des cordes elles produisaient des sons de cornemuse », a expliqué Jacques Revaux. Mais après quelques réglages, cet air lui est venu. « Je l’ai fait écouter à Pierre Delanoë et ça a donné ça. Les chansons naissent parfois par hasard », a-t-il ajouté.
Plutôt que de le mettre au rebut, cet air de cornemuse a inspiré les deux paroliers en les projetant d’abord en Écosse. Mais faute de « matière », ils se sont rabattus sur l’Irlande, où aucun des trois n’avaient jamais mis les pieds, a précisé le compositeur.
Glanant leurs informations, entre autres, dans des documents présentant l’île, Michel Sardou et Pierre Delanoë sont tombés sur le nom « Connemara », qui « sonnait bien », et ont alors écrit la chanson mettant en scène un mariage irlandais entre Sean Kelly et Maureen, sur fond de guerre de religions.
« Je pensais qu’on allait se prendre un bide complet »
Mais après un premier jet, la chanson composée durait 7 minutes 40, ramenée ensuite à 6 minutes. Pour Michel Sardou, c’était encore trop long. Le chanteur – qui avait confié les secrets de fabrication de ce qui a été l’un de ses plus grands tubes vendus à plus d’un million d’exemplaires – expliquait en 2020 à France 3 : « Je n’y croyais pas du tout, moi. Je pensais qu’on allait se prendre un bide complet. »
Depuis plus de 40 ans, Michel Sardou n’a jamais cessé de l’interpréter sur scène. La chanson a également traversé les frontières. Ainsi que nous le rappelle Ouest-France, le 25 novembre 2011, l’ambassadeur d’Irlande en France Paul Kavanagh avait remis à Michel Sardou « les clefs du Connemara » en guise de remerciement, la chanson ayant depuis, généré une forte notoriété pour ce coin d’Irlande.
Et qu’on le veuille ou non, cette chanson est devenue un rituel, voire un hymne, à l’occasion de nombreux événements, des soirées étudiants aux mariages, en passant par les réunions de familles.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.