L’autorité britannique de la concurrence (CMA) a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête approfondie sur le rachat pour 61 milliards de dollars de l’entreprise américaine de logiciels et d’informatique à distance VMware par son compatriote, le fabricant de semi-conducteurs Broadcom.
La CMA craint que cette opération « entraîne une diminution substantielle de la concurrence sur un ou plusieurs marchés au Royaume-Uni », annonce-t-elle sur son site internet. Le régulateur avait ouvert en janvier une enquête préliminaire comme il le fait pour toutes les fusions d’envergure.
La semaine dernière, la CMA avait donné cinq jours aux deux entreprises pour répondre à ses inquiétudes. « VMware occupe une position de leader dans les logiciels de virtualisation de serveurs », qui permettent de diviser un serveur physique en plusieurs serveurs virtuels. Leur compatibilité « est essentielle pour les composants matériels de serveurs vendus par Broadcom et ses concurrents », argumentait le régulateur.
Pas d’engagements de Broadcom
La CMA « craint que l’accord ne permette à Broadcom d’empêcher ses concurrents de fabriquer des composants compatibles avec VMware », ajoutait-elle. Mais Broadcom a depuis « informé la CMA qu’elle n’offrirait pas » d’engagements pour remédier à ses objections, a indiqué le régulateur britannique mercredi, qui passe donc à l’étape supérieure avec l’enquête approfondie, dite de « phase 2 ». La question est d’autant plus sensible que « les clients de VMware comprennent de grandes banques, des entreprises de télécommunications, des ministères du gouvernement britannique et d’autres institutions publiques », précise la CMA.
Londres s’inquiète également que la fusion ne permette à Broadcom d’obtenir des informations commercialement sensibles (telles que des détails sur les nouveaux produits prévus) actuellement fournis par ses concurrents à VMware. L’opération avait été annoncée en mai dernier. Selon la CMA, il s’agit de par son montant de la deuxième plus importante acquisition sur laquelle elle enquête, après la fusion entre Microsoft et Activision Blizzard, également en cours d’investigation, à 69 milliards de dollars.
La Commission européenne avait elle aussi annoncé fin décembre l’ouverture d’une « enquête approfondie » sur la fusion. Un porte-parole de Broadcom avait à l’époque assuré continuer à viser la finalisation de l’opération au troisième trimestre 2023.
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