« Œuvrer à un cessez-le feu » : le Président Emmanuel Macron a ouvert jeudi une « conférence humanitaire » pour tenter de débloquer l’aide vers Gaza, incessamment bombardée par Israël depuis l’attaque de l’organisation terroriste du Hamas le 7 octobre, sans grand espoir d’avancées en l’absence à Paris du gouvernement israélien et de hauts dirigeants des pays arabes.
Israël continue de pilonner la ville de Gaza, poussant des dizaines de milliers de civils à fuir vers le sud du territoire palestinien assiégé. Un responsable militaire israélien a assuré qu’« il n’y a pas de crise humanitaire dans la bande de Gaza » tout en reconnaissant les « nombreuses difficultés » auxquelles font face les civils palestiniens.
« C’est à la protection des civils qu’il nous faut travailler. Il faut pour cela une pause humanitaire très rapide et il nous faut œuvrer à un cessez-le-feu », a déclaré le chef de l’État devant les représentants d’une cinquantaine de pays et d’organisations humanitaires. Si Israël a « le droit de se défendre et le devoir de protéger les siens », son gouvernement a aussi « une éminente responsabilité de respecter le droit et protéger les civils », a-t-il poursuivi. « La lutte contre le terrorisme ne peut jamais aller sans règles », a-t-il relevé, soulignant combien la situation humanitaire se dégradait « chaque jour davantage ».
Annoncée à la hâte la semaine passée, la conférence réunissait en majorité des représentants de second rang. L’Autorité palestinienne a envoyé son Premier ministre et l’Égypte, qui contrôle à Rafah le seul point de passage vers Gaza qui ne soit pas tenu par Israël, une simple délégation ministérielle.
Le gouvernement israélien a été informé de cette initiative mais n’était pas représenté à l’Élysée. « Nous savons que la situation civile dans la bande de Gaza n’est pas facile », a affirmé jeudi le colonel Moshe Tetro, responsable pour Gaza de l’organe du ministère israélien de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens, tout en réfutant toute crise humanitaire.
Les organisations humanitaires, représentées en force à Paris, ont de leur côté dénoncé à l’unisson l’impossibilité d’apporter de l’aide tant que se poursuivent les bombardements sur Gaza. « On ne peut plus attendre une minute de plus pour un cessez-le-feu humanitaire à Gaza et la levée d’un siège qui est une punition collective pour un million d’enfants », a tonné Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). « La loi est violée sous nos yeux des deux côtés. » L’ONU estime les besoins en aide pour la population de Gaza et de Cisjordanie à 1,2 milliard de dollars jusqu’à fin 2023.
La France va porter son aide à 100 millions d’euros
La conférence vise à aboutir à un diagnostic commun sur la situation et à mobiliser partenaires et bailleurs. Les discussions devaient comporter en particulier un volet sur l’aide en matière d’alimentation, d’équipements médicaux et d’énergie et un autre sur les promesses de dons. La France va porter son aide de 20 à 100 millions d’euros, a ainsi indiqué Emmanuel Macron.
La France va allouer cette année 80 millions d’euros supplémentaires à l’aide humanitaire destinée aux populations palestiniennes, atteignant un total de 100 millions d’euros, a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron. « Depuis le 7 octobre, la France a annoncé 20 millions d’euros d’aide humanitaire supplémentaires et nous allons porter cet effort à 100 millions d’euros pour 2023 », a-t-il déclaré lors de la conférence humanitaire pour Gaza qui se tient à Paris.
« J’appelle aujourd’hui aussi tous les pays présents à augmenter leurs contributions financières à l’égard de la population civile palestinienne via les Nations unies », a ajouté Emmanuel Macron, rappelant que les Nations Unies avait chiffré à 1,2 milliard de dollars les besoins des habitants de Gaza et de Cisjordanie.
Pas de cessez-le-feu sans la libération des otages
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de nouveau exclu mercredi tout cessez-le-feu sans la libération des otages, affirmant vouloir « écarter toutes sortes de rumeurs vaines ». Une source proche du Hamas à Gaza a indiqué à l’AFP que le Qatar menait une médiation pour libérer 12 otages, dont six Américains, en échange « d’une trêve humanitaire de trois jours ».
Il n’y a pas de cessez-le-feu. Il existe des pauses tactiques pour l’aide humanitaire destinée aux civils de Gaza, qui sont limitées en temps.
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— Tsahal (@Tsahal_IDF) November 9, 2023
« Les Nations unies n’ont jamais enregistré autant de morts en aussi peu de temps dans un conflit », a affirmé jeudi Philippe Lazzarini, le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), évoquant près de cent tués dans ses rangs. Selon l’Élysée, il n’y aura pas de déclaration commune à l’issue de la conférence pour ne « pas tomber » dans un débat interminable « sur un mot ou un autre ».
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