Le Premier ministre Edouard Philippe « assume » la « part de responsabilité du gouvernement », après le tollé provoqué par le rejet à l’Assemblée nationale d’un allongement du congé après le décès d’un enfant, ont rapporté des participants à une réunion houleuse des députés LREM mardi.
Sur « ce sujet devenu une espèce de boule de feu », « probablement, sûrement, une part de responsabilité vient du gouvernement. Je l’assume. Je suis le chef du gouvernement », a-t-il déclaré lors de cette réunion à huis clos lors de laquelle il a pris la défense de la ministre du Travail Muriel Pénicaud.
« Tous ceux qui iront chercher la responsabilité ailleurs, sur Muriel, en interne ou en externe, je leurs dis merde ! », a-t-il martelé, sous les applaudissements.
« Nous n’avons pas su collectivement expliquer notre position, ni nous adapter. Les critiques nous font très mal », a encore reconnu le Premier ministre, qui entend « sortir » de cette situation par le haut.
Congés pour enfant décédé : @EPhilippePM se justifie longuement.
« Faut-il étendre ce délai ? Probablement. (…) En vérité aucun délai ne sera à la hauteur de la douleur que vivent les parents. »#DirectAN #QAG pic.twitter.com/Wn9Usiyzvn— LCP (@LCP) February 4, 2020
« J’ai honte » : à quelques voix près et contre de nombreux députés, la majorité #LREM s’est opposée à octroyer 12 jours de congés aux parents qui ont perdu un enfant. Retrouvez les interventions des députés @lesrepublicains en vidéo. #DirectAN pic.twitter.com/86KIsgaQCA
— Députés Les Républicains (@Republicains_An) January 30, 2020
Plusieurs députés qui étaient présents lors du vote litigieux jeudi dernier ont pris la parole, refusant qu’on dise « qu’ils ont voté par loyauté », et rejetant l’idée d’une « erreur », la proposition centriste d’allongement du congé deuil étant « mal ficelée » selon eux.
« On assume le vote sur un mauvais texte sur un sujet sensible sur lequel on a des propositions bien plus efficientes et plus protectrices pour plus de personnes », a affirmé à l’AFP une élue, plusieurs intervenants disant devant leurs collègues leur « colère » et leur impression « d’avoir été envoyés au front et lâchés ».
Congé après la mort d’un enfant: Muriel Pénicaud évoque une « erreur collective » du gouvernement et de la majorité pic.twitter.com/1p2zTgq1j3
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Muriel Penicaud avant:
«Ça pénaliserait les entreprises,… Ce n’est pas normal que ce soit l’entreprise qui paie 100% seule»
Penicaud après:
«L’argent ne compte pas… NON je n’ai pas dit que ça pénaliserait les entreprises» pic.twitter.com/TiDjgqDsyT
— Paul Barimo (@paulbarmau) February 3, 2020
Un député a dénoncé un « emballement médiatique » créé par Emmanuel Macron lui-même par son intervention samedi dans ce dossier, où le chef de l’Etat a demandé de « l’humanité », selon un participant.
Présente lors de la réunion mardi matin, Muriel Pénicaud a elle aussi critiqué un texte centriste « mal ficelé », et souligné que depuis jeudi, « on est nombreux à prendre cher ».
Pour la première vice-présidente du groupe Marie Lebec, « on a loupé le sujet ». « Je n’ai pas du tout aimé cette expression d’erreur collective. C’est une erreur de management du gouvernement et du groupe », a-t-elle déclaré, toujours selon des propos rapportés.
Deuil parental: « Face à la tragédie, nous pouvons aller plus loin », selon Muriel Pénicaud pic.twitter.com/lxoboIGmGw
— BFMTV (@BFMTV) February 4, 2020
« Je n’accepte pas que des ténors qui se revendiquent de la majorité traitent les parlementaires de la majorité de +cons+ quand la seule connerie a été d’être loyal » a aussi lancé Aurore Bergé, selon un participant.
Évoquant un « épisode douloureux », le président de l’Assemblée Richard Ferrand a lui plaidé pour « se serrer les coudes ».
Plusieurs députés ont également appelé à reprendre la main pour « aller plus loin » que ce que proposait le texte UDI-Agir, via une nouvelle proposition de loi, plutôt que de laisser les débats se poursuivre lors de la navette au Sénat, ont encore rapporté des participants.
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