La crise sanitaire a précipité le monde dans une crise profonde et brutale car tout notre système économique, extrêmement interdépendant, s’est retrouvé soudainement à l’arrêt. Il semble acquis qu’il n’y aura pas de redémarrage d’activité fulgurant, capable de rattraper les semaines de confinement.
Nous entrons probablement dans une période de crise économique, non seulement profonde, mais qui risque de durer plusieurs années alors même que les effets du changement climatique se font de plus en plus sentir et que les ressources naturelles, dont nous avons besoin en quantité pour produire notre richesse, se raréfient.
Il est donc à craindre que la guerre économique entre les états et entre les entreprises s’intensifie, comme c’est souvent le cas à chaque grosse crise économique. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un domaine dans laquelle la France est singulièrement en retard et elle pourrait bien alors être une victime de choix.
Les multinationales, puissantes et riches, parfois soutenues par leur pays (comme aux États-Unis : cadre juridique favorable et apport des services de renseignement), mobiliseront leurs moyens financiers afin de maintenir leurs parts de marchés et leurs positions dominantes par rapport à leurs concurrents.
Dans cette bataille, comme souvent, les sociétés les plus puissantes seront dans l’offensive, les moins riches resteront sur la défensive et les plus petites et/ou les plus fragiles financièrement (PME, TPE, start-up) en seront les victimes. Cela offrira à certaines multinationales de belles opportunités pour acquérir à peu de frais certaines pépites technologiques fragilisées, avec les conséquences que cela pourrait avoir sur notre souveraineté.
Cette guerre économique prendra des formes aussi variées que les attaques cybernétiques, l’espionnage industriel (en propre ou appuyé par les services étatiques), la corruption, parfois le sabotage d’installations, l’organisation de troubles sociaux dans les entreprises concurrentes etc. Tout ceci permettra d’affaiblir artificiellement les rivaux, de récupérer à moindre frais des innovations, de s’approprier l’accès à certaines ressources naturelles, de prendre des parts de marché à ses concurrents, ou de débaucher certaines compétences.
Pourtant, comme à chaque fois que la trésorerie commence à manquer, les entreprises cherchent à faire des économies, surtout sur les postes qui ne concourent pas directement à leur productivité. Il est alors tentant d’en faire, entre autres, sur la sûreté au sens large, une charge non rentable directement. Pourtant, les entreprises devront veiller, pour leur survie, à être plus que jamais vigilantes sur leurs mesures de sûreté dans les différents domaines (sûreté physique, sûreté de l’information, sûreté des approvisionnements, sûreté des installations industrielles etc.).
La menace est aujourd’hui plus élevée que jamais. Les premiers effets se sont déjà fait sentir avec de nombreuses cyber attaques (« rançongicielles », dénis de service, vols de données) auxquelles le télétravail a offert un nouveau champ. De même les bureaux, souvent laissés vacants pendant la période de confinement, peuvent être une source de vulnérabilité. Il n’est pas non plus à exclure que les conséquences sociales d’une telle crise accentuent la criminalité, même si la causalité entre les deux fait débat.
Dans tous les cas, comme l’a dit Jean-Yves Le Drian, il est à craindre que « le monde d’après ressemble furieusement au monde d’avant, mais en pire », et ce sera vrai dans tous les domaines. Plus que jamais la menace sera présente ; ne pas vouloir en tenir compte par souci économique risque d’être une démarche mortifère sur le court terme pour les entreprises.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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