Le contexte de la crise énergétique avec la hausse des prix pousse des villes à réduire leur facture d’énergie. Cela risque de passer par une diminution du nombre de décorations de Noël, voire leur suppression. Les collectivités s’interrogent sur cette question et certaines ont déjà pris leur décision.
À Strasbourg, l’Eurométropole essaie de réduire sa facture d’énergie de 10% en 2022 face à la hausse des prix, rapporte France Bleu. « Un certain nombre d’événements de prestige et d’attractivité vont devoir s’arrêter », explique Siamak Agha Babaei premier adjoint à la maire de Strasbourg, et vice‑président de l’Eurométropole en charge du budget et des finances.
En ce qui concerne le célèbre marché de Noël de Strasbourg, l’événement ne sera pas annulé, mais il sera plus « sobre » et l’illumination ne se fera pas aussi longuement que d’habitude. « Personne ne comprendrait aujourd’hui avec ce prix de l’électricité, quand il y a un risque de délestage pour les ménages, qu’on garde par exemple un sapin de Noël qui soit illuminé tous les jours, tout le temps et à toute heure », remarque Siamak Agha Babaei.
« Pas une surconsommation électrique importante »
Dans la ville de Lyon, c’est l’événement du 8 décembre, la Fête des lumières, qui retient l’attention plutôt que Noël. Le maire écologiste, Gregory Doucet, a confirmé à BFMTV que cette fête sera maintenue. « Les installations lumineuses que nous utilisons sont très majoritairement basées sur la technologie Led. La Fête des Lumières ne représente pas en elle‑même une surconsommation électrique importante », estime l’élu.
Le choix de la ville de Metz se porte sur des économies du nombre d’heures d’illuminations du marché de Noël et de ses équipements. « Nous ne les ferons pas fonctionner entre 1 h et 5 h. Mais pour l’instant, c’est un peu arbitraire, ça peut être minuit », déclare le maire LR, François Grosdidier, à Lorraine Actu. Il assure toutefois vouloir « que le marché de Noël soit aussi beau, si ce n’est plus, que l’année précédente ».
À Saint‑Cyr‑l’École dans les Yvelines, il se pourrait bien que les décorations de Noël soient totalement supprimées, à l’instar de la piscine fermée récemment, a affirmé la maire UDI, Sonia Brau. « Peut‑être qu’il faudra fermer les gymnases pour continuer à chauffer les écoles », s’inquiète l’édile, pour qui les décorations de Noël ne « sont plus un sujet ».
Supprimées dès 2013
D’autres villes n’ont pas attendu la crise énergétique pour supprimer les illuminations de Noël. Cela fait près d’une décennie que certaines villes françaises décident de réduire ou d’éliminer complétement ces traditions pour cause de difficultés financières ou pour faire des économies. Ainsi, dès 2013, Courcouronnes dans l’Essonne a renoncé à ses illuminations, selon Le Parisien.
De son côté, la municipalité de Cergy a décidé de remettre des illuminations de Noël en 2017 après deux ans à s’en passer, en 2015 et 2016, à cause de problèmes à boucler le budget.
En Europe
Ailleurs en Europe, la ville de Vienne en Autriche a décidé de renoncer aux illuminations de Noël sur sa plus belle avenue pour faire des économies. Celles du marché de Noël sur la place de la mairie ne seront allumées « qu’une fois la nuit tombée et non au crépuscule », selon une porte‑parole de la municipalité, citée par 20 Minutes. Le prix de gros de l’énergie en Autriche a augmenté de plus de 256% en un an.
Chez nos voisins belges, le média DH annonce que « malgré la crise énergétique, les décorations lumineuses de Noël seront de sortie ». Certaines municipalités ont décidé de faire des économies d’énergie en n’ouvrant pas de patinoire cet hiver afin de préserver les décorations. Quant au village de Noël de Charleroi en Wallonie, ses nouveaux organisateurs l’annoncent « plus féérique » que d’habitude, ce qui passe par les décorations et les illuminations. C’est finalement peut‑être en Belgique qu’il faudra aller pour vivre la magie de Noël.
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