De sérieuses menaces pèseraient sur la vie d’Epstein pour l’empêcher de révéler ce qu’il sait

Par Zachary Stieber et Justin Morgan
31 juillet 2019 19:46 Mis à jour: 1 août 2019 10:05

D’importantes menaces planent sur Jeffrey Epstein, milliardaire accusé d’avoir mis en place un réseau de proxénétisme impliquant des mineures. D’après Spencer Kuvin, qui représentait trois des accusateurs de J. Epstein dans une affaire en 2008, J. Epstein pourrait être tué dans le but de camoufler d’éventuelles révélations.

Dans une interview exclusive accordée au tabloïd britannique The Sun, Me Kuvin a spéculé que le financier pourrait être la cible de certaines relations riches et puissantes qui ne souhaitent pas qu’il révèle des détails à leur sujet aux autorités.

L’avocat a déclaré que la vie de J. Epstein est « clairement en danger », précisant qu’il pourrait avoir l’intention de dénoncer certaines personnes haut placées, des « personnes de pouvoir ayant la capacité de l’atteindre et de l’atteindre d’une certaine manière ».

« Il sera intéressant de voir si M. Epstein tentera de nouveau de sortir sous caution. Et s’il y parvient, s’il survivra d’ici la date de son procès », a t-il ajouté.

Jeffrey Epstein Appears In Manhattan Federal Court On Sex Trafficking Charges
(Stephanie Keith/Getty Images)

Gros bonnets

Jeffrey Epstein a été arrêté le 6 juillet. Les accusations de trafic sexuel et d’agressions sur des dizaines de mineurs n’avaient rien de surprenant, pour ainsi dire, étant donné que le milliardaire avait déjà été inculpé pour des charges en 2006 (pour sollicitation de prostitution, ndt).

Cependant, les nouvelles implications de politiques américaines changent la donne. Juste après son arrestation, Christine Pelosi, la fille de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre, a averti sur Twitter qu’il était « très probable » que des personnalités importantes de la politique américaine puissent être impliquées dans l’affaire Epstein.

« Cette affaire Epstein est horrible et les jeunes filles méritent justice. Il est fort probable que des personnes dans nos rangs soient mises en cause, mais nous devons suivre les développements actuels et voir qui est mis en cause, qu’il s’agisse des républicains ou des démocrates. »

Bien que l’on ne sache pas exactement à qui pense Christine Pelosi, J. Epstein est connu pour avoir des liens avec de nombreuses personnalités de premier plan, dont le prince Andrew du Royaume-Uni et l’ancien président américain Bill Clinton.

Rappel des faits

Jeffrey Epstein a été accusé le 8 juillet d’agression sexuelle et de proxénétisme sur des dizaines de filles mineures -dont certaines n’avaient que 14 ans. Les faits se seraient déroulés à New York et en Floride entre 2002 et 2005. Tout comme pour ses premiers passages devant les tribunaux fédéraux à l’époque, il a plaidé non coupable.

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Le 18 juillet, un juge a ordonné que J. Epstein soit détenu sans caution en attendant son procès. Une demande allant à l’encontre des souhaits du milliardaire, qui avait demandé à être assigné à résidence sous surveillance électronique et sous surveillance 24 heures sur 24 – il a fait appel le 22 juillet.

Le 24 juillet, Epstein a été trouvé à moitié inconscient, allongé par terre dans sa cellule de prison en position foetale, blessé et portant des marques sur le cou, d’après des sources de NBC New York. Le même jour, Epstein a été renvoyé dans sa cellule du Metropolitan Correctional Center (MCC) de Manhattan et placé sous surveillance après avoir subi une évaluation médicale.

L’enquête, toujours en cours, n’a pas déterminé si le financier a été attaqué ou s’il a tenté de se suicider.

« Je me demande si c’était une vraie tentative de suicide de la part de M. Epstein ou s’il n’y a pas plutôt des gens puissants qui ne veulent pas qu’il parle », a déclaré Me Kuvin au Sun.

« Au final, s’il est jugé, tous ceux avec qui il a été en contact connaîtront le même sort », continue-t-il. « Il n’y a aucun doute dans mon esprit sur le fait qu’aucune prison ne vous protégera si des gens puissants veulent vous atteindre. Je me demande si c’était une vraie tentative de suicide. Je veux dire, comment s’étouffer soi-même ? Ça n’a aucun sens. »

Deux sources ont dit à NBC New York le 24 juillet que J. Epstein avait peut-être tenté de se pendre, mais une autre source a émis l’hypothèse que ses blessures n’étaient pas sérieuses et que le milliardaire essayait peut-être de sortir de la prison.

Une autre source a déclaré au média que J. Epstein avait peut-être été agressé. Elle mentionne la présence d’un autre homme qui avait été détenu dans la même zone que J. Epstein et qui avait été interrogé au sujet de l’incident.

Spéculations et versions contradictoires

Le co-détenu en question, Nicholas Tartaglione, est un ancien policier accusé de meurtre. Selon les dossiers du tribunal, il aurait été arrêté pour avoir tué quatre hommes au cours d’une transaction impliquant un trafic de cocaïne.

L’avocat de M. Tartaglione nie cependant l’idée que son client soit impliqué dans l’incident d’Epstein. Interrogé par les enquêteurs, l’avocat aurait déclaré : « L’ancien flic a prétendu n’avoir rien vu et a insisté sur le fait qu’il n’avait pas touché J. Epstein. »

Dans un autre article du New York Daily News, une source policière a déclaré que M. Tartaglione avait prétendu avoir sauvé J. Epstein de la pendaison.

Bloomberg a rapporté qu’après son arrestation le 6 juillet, M. Epstein a été brièvement détenu avec les prisonniers de droit commun au Metropolitan Correctional Center de Manhattan, mais qu’il a dû être transféré dans l’aile sud de haute sécurité de la prison après des harcèlements de la part des autres détenus.

Mais pour Me Kuvin, il n’existe aucun endroit pouvant garantir la sécurité de Jeffrey Epstein.

« Je crois que sa vie est en danger. Ils devront le détenir derrière les barreaux. Mais même en prison, il y a encore des gens qui peuvent l’atteindre, finalement », a t-il expliqué au Sun.

Me Kuvin a fait un parallèle de son affaire avec celle de John Profumo.

Le scandale impliquait l’homme politique britannique John Profumo et Christine Keeler, 19 ans en 1963.  Stephen Ward, un ami qui avait présenté Christine Keeler à John Profumo, a été jugé pour immoralité et libéré sous caution. Mais il s’est suicidé dans des circonstances suspectes avant que son verdict ne soit rendu.

« Les riches et les puissants pensent qu’ils sont au-delà de la loi et ils finissent par faire des choses qui sont au-delà de la loi. Cela se constate avec l’affaire Profumo et vous pouvez le voir ici », précise M. Kuvin.

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