Des militants non-violents « en lutte contre la précarité » se sont emparés de produits de première nécessité au détriment d’un magasin Carrefour dans le 13e arrondissement de Paris.
Samedi 30 janvier, une soixantaine de personnes ont déployé une banderole avant d’entrer dans le magasin juste avant 11h00, et de s’emparer de produits de première nécessité dans les rayons. Selon des sources concordantes, après des négociations, le magasin les a laissées repartir avec des caddies remplis de produits alimentaires et hygiéniques, devant des policiers qui ont procédé à des contrôles d’identité.
Le directeur du magasin a souligné des « moments de tension » et regretté la mise en danger de ses clients. « Carrefour étudie les suites à donner en matière judiciaire », a indiqué une porte-parole de l’enseigne.
?Action « Réquisition négociée » dans un magasin parisien et… ! ?
Des militant.e.s ont décidé de se rendre dans un Carrefour, pour réquisitionner des produits alimentaires pic.twitter.com/PwVjmRekYF— Stéphanie (@JeMouth) January 30, 2021
« Un appel public à dénoncer la crise sociale »
Le magasin a ensuite été fermé pendant une heure, pour permettre aux employés de reprendre leurs esprits. « Nous sommes un collectif de personnes en précarité investies dans la solidarité et nous avons décidé de mener cette action politique pour alerter sur la crise sociale », a expliqué Mafalda (prénom modifié à sa demande), l’une des personnes présentes dans l’enseigne. « Nous déplorons vivement de tels agissements qui ont suscité une vive émotion parmi nos clients et nous saluons le professionnalisme de nos équipes qui ont su éviter la confrontation et fermer le magasin dans le calme », a réagi la porte-parole du groupe Carrefour.
Louisa (prénom modifié à sa demande), une autre « militante » présente, a défendu « une action absolument non violente » et a affirmé que les produits seront redistribués à des personnes en situation de précarité « notamment à des mères isolées, des cantines et des étudiants ». « Ce n’est pas une action ponctuelle, c’est un appel public à dénoncer la crise sociale », a-t-elle argumenté. « L’État ne fait rien pour les personnes précaires, nous on agit ».
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