En raison de la guerre en Ukraine, plusieurs parlementaires LR, dont le président de la commission de la Défense du Sénat, s’inquiètent du niveau des stocks de munitions en France.
« Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a déclaré à CNews-Europe 1 Christian Cambon, président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat.
« Nous n’avons pas (des munitions) en quantité suffisante pour un très long conflit », selon lui.
« En l’espace d’un mois, on a totalement changé d’époque », fait valoir M. Cambon. Il faut selon lui que « tous les partis de gouvernement s’engagent à renforcer l’entraînement de nos forces armées » et à faire en sorte de « raccourcir le temps de livraison » des munitions.
D’après le sénateur, il faudrait actuellement trois ans pour recevoir un missile après sa commande.
Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre. Le futur Gouvernement de notre Pays devra consentir les efforts nécessaires pour que nous conservions notre rang de 1ère Armée en Europe! @JP_Elkabbach @CNEWS @Senat @lesRep_Senat @CEMA_FR @Armees_Gouv @EtatMajorFR pic.twitter.com/5tdn3SbfcL
— Christian Cambon (@ChCambon) March 19, 2022
110 millions d’euros supplémentaires programmés
Dans un courrier à la ministre des Armées Florence Parly, les députés Julien Aubert, Bernard Bouley, Claude de Ganay et Laurence Trastour-Isnart soulignent que la France pourrait manquer de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité ». « Quelles mesures avez-vous engagées pour préparer nos armées ? », demandent-ils.
Hervé Grandjean Porte-parole du ministère des Armées a indiqué sur Twitter : « La Loi de Programmation Militaire a bien anticipé la nécessaire régénération de nos munitions. La preuve en chiffres : 7 milliards d’euros alloués aux munitions sur la période 2019-2025 », rajoutant qu’un investissement de 110 millions d’euros supplémentaires était programmé. Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155mm notamment.
1. Le ministère des Armées est régulièrement questionné sur son stock de munitions. Alors où en sommes-nous? Thread à dérouler ⤵️
— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 18, 2022
Un « effort financier immédiat »
Dans un rapport fin février, avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les députés Patricia Mirallès LREM (La République En Marche) et Jean-Louis Thiériot LR (Les Républicains) préconisaient déjà un « effort financier immédiat » pour la reconstitution des stocks de munitions, qui nécessitent parfois un long délai de fabrication.
Plus globalement, la hausse de l’effort de défense doit être poursuivie et accentuée, face au risque de conflit majeur, plaidaient-ils.
Emmanuel Macron a amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits défense après des années de disette. Le budget du ministère des Armées va de nouveau croître en 2022, à 40,9 milliards d’euros, conformément à la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025.
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