La juge d’instruction en charge de l’enquête sur la disparition, jamais élucidée, de la touriste française Tiphaine Véron au Japon en 2018, a terminé ses investigations, un « choc » pour ses proches qui veulent poursuivre l’enquête de leur côté.
La juge d’instruction basée à Poitiers, la ville d’origine de Tiphaine Véron, « a notifié aux parties qu’elle n’entendait pas diligenter elle-même d’actes complémentaires dans le cadre de l’information (…), elle souhaite clôturer son information », a indiqué Me Antoine Vey, confirmant une information du JDD.
La fin des investigations ouvre une période durant laquelle les parties peuvent faire des observations ou demander des actes d’enquête, avant les réquisitions du parquet et la décision définitive du juge d’instruction.
« C’est un choc. C’est incompréhensible. Cette possibilité d’instruction en France, (…) c’était la seule possibilité de démêler cette histoire », a-t-il expliqué, au nom de la famille qui avait déjà fait appel au service d’un ex-gendarme français reconverti dans le privé.
Quatre ans de recherches défectueuses
Tiphaine Véron a disparu le 29 juillet 2018 à Nikko, une cité touristique du nord-est du Japon entourée de collines et de bois aux sanctuaires réputés. Alors âgée de 36 ans, la jeune femme, épileptique, avait quitté son hôtel pour aller se promener, laissant derrière elle sa valise, son passeport et son programme de visites touristiques.
Depuis bientôt quatre ans, les recherches effectuées par ses proches sur place n’ont rien donné, pas plus que les enquêtes judiciaires menées depuis Poitiers et au Japon, qui avait amené une équipe de policiers français à se rendre sur place en mai 2019.
Refus de se rendre sur place
Pour Damien Véron, le frère de la disparue, l’enquête « côté français, c’est fini (…) on va devoir mener des actions au Japon, avec des enquêteurs privés sur place, ça va être un travail colossal ».
Il y a plusieurs mois, la juge d’instruction avait refusé de se rendre à son tour au Japon, un déplacement appuyé par le parquet et jugé « indispensable » par la famille. Ce refus avait été confirmé en décembre 2021 par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Poitiers.
« On n’est pas suspendu à la décision de cette juge d’instruction, on dit juste que c’est dommage de ne pas nous offrir l’expertise d’un juge français et ses pouvoirs d’enquête », a commenté Me Vey dimanche.
« On est dégoûté »
Dans ce dossier, la famille reproche à la police japonaise le peu de moyens qu’elle a consacrés aux investigations, estimant que des témoins ont été délaissés et que la piste criminelle n’a pas été sérieusement explorée.
« L’Élysée et le parquet étaient de notre côté. On s’est tué pendant quatre ans à maintenir tous les acteurs mobilisés. On est dégoûté. C’est irrespectueux pour notre travail », a encore ajouté Damien Véron à propos de la fin des investigations.
La famille de Tiphaine Véron avait également sollicité l’aide du président de la République Emmanuel Macron, qui avait évoqué l’affaire avec le Premier ministre japonais Yoshihide Suga lors des Jeux olympiques de Tokyo à l’été 2021.
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