Le président américain Joe Biden est confronté à une crise auprès des électeurs de son Parti démocrate lors des élections présidentielles de 2024, car la majorité d’entre eux déclarent qu’ils préféreraient un autre candidat en raison de son âge.
Joe Biden a 80 ans, ce qui fait de lui le président le plus âgé de l’histoire des États-Unis. S’il est réélu, il aura 86 ans lorsqu’il quittera ses fonctions. De nombreux sondages ont montré que ce seul fait suffit à la plupart des électeurs démocrates pour se demander s’il est apte à se présenter une seconde fois à la présidence.
« Je pense que Biden est trop vieux. Nous avons besoin de quelqu’un de plus jeune à la présidence. Je suis contente qu’il ait battu Trump [en 2020], mais il a dit qu’il n’était qu’un ‘candidat de transition’ au début », a dit à Epoch Times Janet Rodriguez, électrice démocrate de Seattle. « J’ai cru comprendre qu’il n’allait pas se représenter. J’aimerais avoir quelqu’un d’autre, comme [le gouverneur de Californie Gavin] Newsom. »
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a laissé entendre qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle si le président Biden choisissait de se représenter.
Le démocrate Robert Wildermuth de San Diego, en Californie, pense également avoir été piégé par Biden lors de la campagne présidentielle de 2020.
« En 2020, nous avons également voté pour la vice-présidente Kamala Harris, car il y avait de fortes chances qu’elle lui succède. Je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose, mais c’est la réalité [en raison de l’âge de Joe Biden] », a confié M. Wildermuth à Epoch Times. « Cependant, elle a disparu dès qu’ils ont gagné [les élections], comme n’importe quel vice-président, mais [la Maison-Blanche] ne voulait probablement pas que les gens y pensent trop. »
Lors d’une interview accordée à CBS News, la vice-présidente Mme Harris a répondu aux inquiétudes concernant l’âge de Joe Biden en affirmant qu’elle était prête à assumer le rôle de commandant en chef américain.
« Oui, je le suis si nécessaire, mais Joe Biden ira bien », a-t-elle souligné.
Des observateurs politiques sceptiques comme Jon Caldara, président de l’Independence Institute (un groupe de réflexion sur l’économie de marché basé à Denver), ne croient pas que ce sera nécessairement le cas.
« Nous devrions tous être préoccupés par l’âge de Joe Biden. Il s’agit d’un homme qui est le leader du monde libre, qui a accès au bouton nucléaire, et qui est manifestement confronté non seulement à des problèmes physiques, mais aussi à une détérioration de son acuité mentale et à une possible démence », a expliqué M. Caldara à Epoch Times. « Nous devrions tous être effrayés par cette situation et dire ce que tout le monde pense : la personne qui occupe la deuxième place est tout aussi effrayante. Personne ne veut voir [Mme Harris] à la présidence, elle est aussi impopulaire qu’Hillary [Clinton]. »
Jon Caldara estime que l’ancien président Donald Trump, qui domine dans la course à l’investiture du candidat du Parti républicain à la présidentielle, pourrait remporter les élections présidentielles de 2024 contre l’actuel président Joe Biden si ce dernier remporte la primaire démocrate.
« Les démocrates font face à un problème ridicule et c’est vraiment fascinant à voir. Toute la stratégie des démocrates visant à faire en sorte que Trump soit le candidat [républicain qui perdrait devant Biden] (…) pourrait vraiment se retourner contre eux », a-t-il commenté.
Un récent sondage de CNN montre que Donald Trump devancerait Joe Biden de 1% si l’élection présidentielle avait lieu aujourd’hui. Le même sondage montre que Biden est également devancé par plusieurs candidats à l’investiture républicaine, dont de 6% par Nikki Haley, l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud.
Les partisans de Biden
Malgré les mauvais résultats des sondages, Joe Biden bénéficie toujours d’un fort soutien du noyau du Parti démocrate.
« Joe Biden sera le candidat démocrate et il battra Donald Trump avec une marge plus large qu’en 2020 », a déclaré à Epoch Times Matt Angle, stratège démocrate et fondateur du Texas Lonestar Project. « Les démocrates sont par nature inquiets et préoccupés, et ils opposent le parfait au bien. Les sondages reflètent cela et pas grand-chose de plus. »
Les élections présidentielles auront lieu dans plus d’un an et Tiffany Lord, partisane de Joe Biden de Phoenix (Arizona), estime que tout peut arriver.
« Entre aujourd’hui et le 5 novembre 2024 [date des élections], beaucoup de choses peuvent changer, comme nous l’avons vu lorsque Hillary s’est présentée contre Trump », a-elle fait remarquer à Epoch Times. « Je n’accorde pas beaucoup de confiance à ces sondages si éloignés dans le temps. Est-il vieux ? Oui, mais il est le seul à pouvoir rassembler le Parti [démocrate] et battre Donald Trump. »
Alors que Joe Biden est entré dans l’histoire en devenant le plus vieux président de l’histoire des États-Unis, Donald Trump a également sa place dans le livre des records en tant que seul ancien président à faire face à des accusations criminelles, avec 91 chefs d’accusation portées contre lui dans quatre juridictions.
« Trump a plus de problèmes que Biden », a poursuivi Mme Lord. « Je ne me soucie pas des problèmes de Hunter [fils de Joe Biden], je veux que Biden batte Trump. »
Les options pour un troisième parti
Joe Biden et Donald Trump souffrent tous deux d’une cote de défaveur élevée, ce qui pourrait potentiellement donner à un candidat d’un parti tiers un coup de pouce important si ces deux hommes remportent l’investiture de leur parti, selon Angela McArdle, présidente du Comité national libertarien.
« Même les démocrates admettent enfin que l’empereur est dévêtu. La baisse du soutien du président Biden auprès des électeurs démocrates est encourageante », a-t-elle indiqué à Epoch Times. « Il semble que les tiers partis gagnent du terrain auprès des jeunes électeurs et qu’ils commencent à nous prendre sérieusement en considération à mesure que les baby-boomers se retirent de la scène politique. »
Mme McArdle estime que les « démocrates purs et durs » ne voteraient pas en faveur d’un tiers parti, mais que « de nombreux électeurs à gauche du centre, qui se soucient de la liberté d’expression, pourraient facilement s’éloigner de leur parti ».
Le sénateur démocrate Joe Manchin, qui a fait les gros titres au niveau national et qui laisse son parti dans l’expectative, est l’un des candidats potentiels d’un tiers parti. Il n’a pas encore indiqué s’il se représentait à la réélection au Sénat ou s’il se lançait dans une course indépendante à la Maison-Blanche.
En juillet, M. Manchin a été la tête d’affiche d’une réunion publique organisée dans le New Hampshire dans le cadre de la campagne « Pas d’étiquette », mais il a évité de répondre à la question s’il se présentait à l’élection présidentielle en tant qu’indépendant.
« Je pense que les gens mettent la charrue avant les bœufs. Nous sommes ici pour nous assurer que le peuple américain a une option. Et cette option, c’est de savoir s’il est possible d’éloigner les partis politiques de leur position respective. Ils sont allés trop loin à droite et trop loin à gauche », a-t-il déclaré. « Cela ne peut se faire que s’ils sont menacés. »
M. Manchin a également fait récemment une remarque acerbe à l’encontre des partis démocrate et républicain après que le sondage CNN a montré que 67% des démocrates souhaitaient un candidat alternatif à Joe Biden.
« Je pense que les gens se sont exprimés, qu’ils ne sont pas satisfaits des deux choix – et des seuls choix – qui leur sont proposés », a-t-il lancé.
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