La ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet a présenté jeudi ses « excuses » aux « familles blessées » par ses récents propos, lors d’une interview, qui faisaient l’amalgame entre élèves perturbateurs et élèves en situation de handicap, une « maladresse » selon elle.
Le 22 avril, sur France 2, elle avait estimé qu’un élève « peut être perturbateur parce qu’il a des difficultés dans sa famille », ou qu’il « peut être perturbateur parce qu’il est en difficulté physique ou parce qu’il y a un handicap ». « Dans ces cas-là nous avons des réponses adaptées », avait-elle souligné, évoquant notamment des « assistants d’éducation au handicap ».
Des propos jugés « choquants, discriminants et irrespectueux » par plus d’une dizaine d’associations qui avaient dénoncé le 30 avril une « stigmatisation ».
« Non, un élève en situation de handicap n’est pas par définition un élève perturbateur » et « un AESH n’est pas un ‘assistant d’éducation au handicap’ proposé par l’Éducation nationale » mais un « accompagnement humain notifié par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) pour favoriser l’autonomie de l’élève », avaient-elles écrit dans un communiqué.
« Très clairement, c’était de la maladresse. Je présente très simplement mes excuses aux familles qui ont été blessées par ces propos », a déclaré jeudi Nicole Belloubet sur Franceinfo. « C’est d’autant plus maladroit qu’une de mes préoccupations premières dans notre école actuelle, c’est vraiment de mettre en place ce que l’on appelle l’école pour tous », qui « accueille tous les élèves, absolument tous les élèves », a-t-elle dit.
Un effort considérable pour accueillir les élèves porteurs de handicap
« Nous faisons évidemment un effort considérable, parce que c’est notre devoir, pour accueillir les élèves qui sont porteurs de handicap », a-t-elle poursuivi, assurant notamment avoir « augmenté considérablement le nombre d’accompagnants » en passant « de 80.000 à 140.000 personnes ».
La ministre a évoqué les « efforts en matière d’outils pédagogiques adaptés », « de formation » ou en expérimentant dans quatre départements « les pôles d’accueil spécialisé » qui devront « permettre tout de suite de répondre à la demande » des familles.
« Bien sûr qu’il faut plus de moyens. J’en ai déjà. À la rentrée 2024, nous allons recruter 3000 AESH supplémentaires », a-t-elle ajouté.
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