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Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale

juin 9, 2024 21:35, Last Updated: juin 10, 2024 8:14
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Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir la dissolution de l’Assemblée nationale après la victoire écrasante de la droite nationaliste aux élections européennes. Les législatives auront lieu les 30 juin et 7 juillet.

« Je signerai dans quelques instants le décret de convocation des élections législatives qui se tiendront le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second », a déclaré le chef de l’État dans une allocution télévisée après l’annonce des résultats.

L’issue du scrutin européen « n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe », « la montée des nationalistes et des démagogues est un danger pour notre nation », a-t-il ajouté.

« Que la parole soit donnée au peuple souverain »

« Cette décision est grave, lourde, mais c’est avant tout un acte de confiance », a-t-il souligné, disant sa « confiance (…) en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures ».

« Que la parole soit donnée au peuple souverain », a-t-il lancé. « Rien n’est plus républicain. »

Il a ajouté que la France avait « besoin d’une majorité claire pour agir dans la sérénité et la concorde » et a souligné avoir « entendu » le message des Français et leurs préoccupations ». « Je ne les laisserai pas sans réponse », a-t-il assuré.

« Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance », a réagi dans la foulée la dirigeante de la droite nationaliste Marine Le Pen, arrivé deux fois derrière le Président Emmanuel Macron aux élections présidentielles de 2017 et 2022, et qui vise l’échéance de 2027.

Un « score historique » du Rassemblement national

La droite nationaliste a remporté dimanche les élections européennes en France, très loin devant la liste du camp du Président Emmanuel Macron, arrivée deuxième mais talonnée par les sociaux démocrates.

Jordan Bardella a accueilli ce résultat « avec humilité, avec gravité » devant une foule de partisans galvanisés, après avoir salué un « score historique » pour son parti.

Avec 15,2% des voix, le camp présidentiel a recueilli plus de deux fois moins que le Rassemblement national (31,5% à 32,4%), selon des estimations publiées dimanche soir par les instituts Ipsos et Ifop.

C’est un échec cuisant pour la majorité macroniste qui, en 2019, n’était distancée que d’un seul point par le Rassemblement national (23,34% pour le RN contre 22,42% pour la majorité).

La candidate macroniste Valérie Hayer sauve la deuxième place mais d’une courte tête seulement, la liste sociale-démocrate menée par Raphaël Glucksmann, 44 ans, ayant rallié 14% des suffrages, selon ces estimations.

La victoire de la droite nationaliste était attendue : le jeune Bardella, qui a concentré son discours sur les thèmes de l’immigration, de la sécurité et du pouvoir d’achat, a caracolé en tête pendant toute la campagne, loin devant Valérie Hayer, 38 ans.

Avec ses formules travaillées, son aisance médiatique, il a su s’imposer en moins de cinq ans dans un paysage politique français en plein renouvellement, et a poursuivi la stratégie de dédiabolisation du parti de droite nationaliste française, entamée il y a une décennie par Marine Le Pen.

Inconnue du grand public, la tête de liste Renaissance, l’eurodéputée sortante Valérie Hayer, a peiné pendant la campagne malgré sa solide connaissance des dossiers européens.

Arrivé troisième, le socialiste Raphaël Glucksmann, pro-européen n’a eu de cesse de présenter son parti comme une alternative possible au « duel mortifère » entre la droite nationaliste et le parti macroniste.

Pour le président français Emmanuel Macron, c’est une défaite cinglante, lui qui était arrivé au pouvoir en 2017 avec la volonté de renforcer l’influence française au sein de l’Union européenne, et avec la promesse d’éradiquer les extrêmes sur la scène nationale.

Associée au président de plus en plus impopulaire, Valérie Hayer n’est jamais parvenue à décoller en dépit des interventions directes dans la campagne non seulement du Premier ministre Gabriel Attal mais encore du président, au point d’irriter les oppositions qui ont dénoncé un mélange des genres.

Le nouvel homme fort de la gauche, Raphaël Glucksmann, dont le parti a plus que doublé son score par rapport à 2019, a lui souligné la responsabilité « désormais immense en Europe et en France ». « Ce que nous allons faire émerger, c’est un nouvel espace politique en France et en Europe fondé sur l’attachement viscéral à la démocratie, à la liberté, à l’écologie, à la solidarité. Et c’est cet espace politique qui empêchera l’extrême droite de prendre le pouvoir », a-t-il estimé.

Quand aux Verts, qui ont obtenu un score historique de 13,4% en 2019, s’écroulent tout en restant légèrement supérieur à 5%, le seuil minimum pour obtenir des eurodéputés en France.

Les élections européennes en France auront aussi été marquées par une poussée relative de la gauche radicale représentée par La France insoumise (LFI) et Manon Aubry : 8,7% contre 6,3% des voix en 2019.

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