Emmanuel Macron assistera samedi 23 septembre à la grande messe donnée par le pape François au stade Vélodrome à Marseille, qui sera un « événement populaire » et « festif », a déclaré jeudi l’Élysée.
L’entourage du chef de l’État a estimé que la séparation entre l’Église et l’État, régie par la loi de 1905, n’excluait « absolument pas que la République entretienne des relations » avec « tous les cultes ». Il a précisé que lors de cet événement qui rassemblera des dizaines de milliers de personnes, le président ne participera pas « à l’eucharistie » : « le général de Gaulle avait une formule quand il allait à la messe, il disait que la République ne communiait pas », a expliqué un conseiller, en référence au sacrement lors duquel le fidèle reçoit l’hostie.
Selon ce responsable, Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte Macron, n’ira donc pas à cette messe « en tant que croyant » mais « en tant que chef de l’État ». Il s’est par le passé rendu dans des synagogues ou a participé à la « rupture du jeûne » lors du mois musulman de ramadan, insiste-t-on de même source. La présidence a recouru à des précédents historiques en invoquant notamment la participation d’Emmanuel Macron à « la messe d’obsèques » de Johnny Hallyday en 2017.
Des critiques de LFI et des communistes
Mais la présence à une messe papale est une première pour un chef de l’État français depuis celle célébrée en 1980 par Jean-Paul II sur le parvis de Notre-Dame en présence de Valéry Giscard d’Estaing.
Dès mercredi, la possibilité qu’il assiste à cette messe, point d’orgue de la visite du pape François les 22 et 23 septembre à Marseille, avait suscité les critiques indignées de La France insoumise. L’Élysée a relevé que les critiques émanaient seulement « d’un même parti politique » et n’en faisaient donc pas une « polémique nationale ».
Le chef des communistes Fabien Roussel a réagi jeudi sur franceinfo : « Ce n’est pas forcément la place du président de la République d’assister à une messe » dans une « république laïque ».
A contrario, Marion Maréchal Le Pen a assuré ne pas être « du tout choquée », tandis qu’à droite, Xavier Bertrand s’est aussi démarqué de ces « reproches ».
Entretien en tête-à-tête
C’est la Première ministre Élisabeth Borne qui accueillera le 22 septembre le pape âgé de 86 ans à son arrivée à Marseille. Emmanuel Macron sera lui présent le lendemain matin à la clôture des rencontres entre des évêques et des jeunes de tout le pourtour méditerranéen, qui porteront notamment sur les migrations. Il aura ensuite un entretien en tête-à-tête avec le souverain pontife, qui devrait porter notamment sur les questions internationales, dont l’Ukraine et le Sahel, ainsi que sur les migrations.
Depuis qu’il est arrivé à l’Élysée en 2017, ce sera le quatrième entretien de ce genre pour Emmanuel Macron, baptisé à 12 ans dans la foi catholique et qui se présente en « agnostique » sensible à la « transcendance ». La dernière fois au Vatican, en octobre 2022, celui qui tutoie l’ecclésiastique argentin avait pris l’initiative de lui parler de la fin de vie, un sujet épineux sur lequel il a depuis promis un projet de loi français d’ici la fin de l’été.
Alors que l’échéance approche, ce texte qui pourrait aller jusqu’à instaurer un droit sur « l’aide active à mourir » se fait attendre, au point que certains soupçonnent l’exécutif d’attendre la fin de la visite papale avant de le présenter. « Absolument pas », a rétorqué jeudi l’Élysée, se bornant à dire que le gouvernement « prend un petit peu plus de temps que prévu compte tenu des enjeux de société ». Mais une source gouvernementale suggère que « ce serait diplomatiquement du bon sens » de laisser passer la venue de François, alors que le Vatican est vivement opposé à toute forme d’euthanasie.
Le chef de l’État raccompagnera enfin le pape à l’aéroport après la messe, et aura à cette occasion un autre « bref entretien » avec lui.
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