L’eau à 1°C du lac gelé de Ravalen au nord de Stockholm n’impressionne pas Elton, un collégien de 11 ans qui plonge tout habillé sous les applaudissements de ses camarades de classe.
Les 40 élèves sont en cours de sport pour une leçon d’« isvaksövning » – littéralement « exercice de trou dans la glace » – visant à apprendre à s’extirper de l’eau en cas d’accident.
Dans le district de Sollentuna, chaque jour pendant trois semaines, 750 élèves vont se succéder autour de ce trou découpé dans la glace pour apprendre les gestes de survie.
Ces cours, très répandus dans le pays nordique, restent la plupart du temps optionnels mais tous les élèves de cette section ont souhaité y participer.
« J’ai quand même tenu 30 secondes dedans »
La tête hors de l’eau, Elton se saisit de petits pics de métal accrochés à son cou qu’il plante dans la couche de glace et se tire hors du lac à la force des bras.
Nombre de Suédois ne partent pas sur la glace sans ces pics. Sans eux, il est extrêmement difficile de se hisser à la surface sans reglisser à chaque fois dans une eau vite mortelle.
« C’était beaucoup plus froid que je ne pensais » explique l’écolier, « mais j’ai quand même tenu 30 secondes dedans ».
Sa mère, Marie Ericsson qui travaille dans l’informatique, est venue filmer la scène.
L’importance de cet exercice de sécurité
« Pour nous c’est très important, on se sent plus en sécurité, ils jouent constamment sur les lacs donc c’est bien qu’ils sachent comment faire ».
D’autant que les accidents, après avoir décliné, sont de nouveau en hausse depuis quelques années.
En 2021, selon la Société suédoise de sauvetage, 16 personnes sont mortes en Suède en passant à travers la glace, souvent des personnes âgées, contre 10 l’année précédente.
Au total, une centaine d’accidents ont été recensés.
Lors de l’exercice, les élèves sont complètements habillés, avec bonnets, gants, chaussures, sacs à dos, pour mieux simuler les conditions réelles.
« C’est important parce que c’est un pays où les activités d’extérieur occupent une grande place dans la vie des gens« , souligne Anders Isaksson, leur professeur d’EPS à la Vaxmoraskolan.
Ces bains, accompagnés de nombreux cris stridents, tournent pour certains à l’épreuve d’endurance.
Siri Franzén, 11 ans, le bonnet vissé sur la tête, reste immergée, impassible, et sort finalement de l’eau après 2 minutes 30.
« Je suis très fière d’elle » dit sa mère, « elle vient de battre le record de son frère qui était à sa place il y a quatre ans ».
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