La direction de GRDF reproche à une employée de son site de Brétigny-sur-Orge d’avoir voulu vendre une boîte de masques FFP2 à une collègue au mois de mars en utilisant sa messagerie professionnelle.
Tout commence au mois de mars dernier. Emmanuelle, conseillère clientèle à l’accueil téléphonique de l’entreprise GRDF à Brétigny-sur-Orge, discute avec l’une de ses collègues.
Celle-ci, qui souffre de problèmes respiratoires, lui fait part de ses craintes de ne pas pouvoir obtenir de masques de protection pour elle et sa mère très âgée.
« À cette époque, les masques étaient réquisitionnés. On disait qu’ils étaient inutiles parce qu’on n’en avait pas pour tout le monde », souligne Luc-André Pons, secrétaire général de la CGT Énergie 91, dans les colonnes du Parisien.
Emmanuelle propose à sa collègue, âgée d’une soixantaine d’années, de lui fournir une boîte de 50 masques FFP2.
« J’ai alors demandé à ma cousine, qui exerce le métier de manucure et qui avait des masques pour travailler, de me dépanner avec l’une des trois boîtes à 25 euros qu’elle avait en sa possession », a expliqué Emmanuelle à nos confrères du Parisien.
Lorsqu’Emmanuelle apporte les masques en question à son bureau, sa collègue n’est pas là. Elle lui envoie un courriel sur sa messagerie professionnelle pour la prévenir qu’elle les a confiés à son responsable.
Une procédure disciplinaire ouverte
La collègue d’Emmanuelle ne recevra cependant jamais les masques et une copie du courriel sera transmise à la direction de GRDF. La trentenaire fait depuis l’objet d’une procédure disciplinaire et craint de perdre son emploi.
« C’est le manager en question qui a fait remonter ça. La collègue qui devait récupérer les masques a reçu un avertissement et ils ont certainement fait pression sur elle pour qu’elle leur donne la copie de ce message », assure Luc-André Pons.
« On reproche à Emmanuelle non pas une vente, mais une tentative de vente de masques, par le biais de la messagerie de l’entreprise. Il n’y a eu aucun échange de masques, aucun échange d’argent, vu que le manager a tout simplement confisqué cette boîte, de manière tout à fait illégale », poursuit le syndicaliste.
Selon M. Pons, un ancien cadre de l’entreprise n’aurait d’ailleurs pas hésité à utiliser la messagerie interne de GRDF pour vendre un deux-roues sans jamais être inquiété.
« Nous avons découvert qu’un employé a utilisé l’intranet de l’entreprise pour vendre sa moto personnelle, sans que personne ne vienne lui reprocher de manquement au règlement intérieur ou à la charte éthique de la société », précise-t-il.
Un deux poids, deux mesures inadmissible pour le syndicaliste qui n’exclut pas de déposer plainte contre GRDF pour différence de traitement.
48 heures à un mois avant de connaître la décision de GRDF
Menacée de licenciement, Emmanuelle ne comprend toujours pas la réaction de sa direction : « J’ai voulu rendre service à une collègue et cela va peut-être me valoir un licenciement. »
« J’ai un loyer à payer, des crédits en cours et je suis terrorisée de ce qui va m’arriver si je suis virée. J’ai regardé les offres d’emplois, personne n’embauche en ce moment », ajoute-t-elle.
La jeune femme a été reçue par la direction de GRDF le mardi 20 octobre dans le cadre de la procédure disciplinaire ouverte à son encontre. La société dispose désormais d’un délai de 48 heures à un mois pour lui faire connaître sa décision.
Jointe par la rédaction du Parisien, la direction de GRDF n’a pas voulu faire de commentaires.
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