La réforme de 2019 rénovant l’accès aux études de santé a créé un dispositif « complexe » et « coûteux » au bilan « mitigé », juge mercredi la Cour des comptes dans un rapport, plaidant pour revenir à une « voie unique d’accès » à ces filières.
Cette réforme a supprimé l’ancienne « PACES » (première année commune pour accéder aux formations de médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie) pour la remplacer par « trois nouvelles voies » : le parcours avec accès spécifique santé (PASS, proche de l’ancienne PACES), la licence avec option accès santé (LAS, avec majeure dans une autre discipline et mineure santé), et des passerelles depuis certaines formations.
Un bilan « mitigé »
Elle visait à améliorer la réussite des étudiants, diversifier leurs profils et supprimer le « numérus clausus » pour augmenter les effectifs de futurs professionnels. Mais quatre ans après, son bilan est « mitigé », juge la Cour.
Mise en place en 2020 en pleine crise sanitaire, avec un pilotage « insuffisant » de l’État, elle a été déployée de manière « hétérogène » : il existe « autant de déclinaisons que d’universités, tant les options offertes par le cadre réglementaire sont nombreuses », détaillent les Sages, déplorant un système « complexe et difficilement lisible » pour les étudiants, familles, enseignants ou administratifs.
Le nombre d’admis en deuxième année d’études a globalement augmenté, mais avec « d’importantes disparités » (augmentation importante en médecine et odontologie, mais diminution en pharmacie et maïeutique). Les Sages regrettent aussi « l’absence » de réelle méthode pour planifier les besoins territoriaux de santé.
« Des inégalités importantes »
Les résultats des étudiants ont « légèrement » progressé mais avec « des inégalités importantes », les étudiants de LAS échouant davantage. Par ailleurs, la réforme « n’a pas produit la diversification attendue des profils », notamment sociale, dit encore le rapport.
Les Sages proposent donc « d’abandonner cette coexistence » des parcours PASS et LAS, « jugée complexe et inefficace », et « de mettre en place une voie unique d’accès » d’ici 2026, toutefois différente de la PACES.
Cette première année serait « consacrée principalement à la santé et gérée par l’UFR en santé », avec une mineure « hors santé » pour favoriser les réorientations.
Avec ou sans cette transformation, le rapport recommande une « harmonisation nationale » des enseignements et l’élargissement des systèmes de « passerelles tardives ». Il propose aussi d’expérimenter dans certaines universités un « accès direct en pharmacie et maïeutique pour un contingent d’élèves sélectionnés sur Parcoursup ».
Enfin, il fait des propositions pour mieux planifier les effectifs à former en fonction des besoins de santé des territoires, et encourager des jeunes issus de milieux ruraux et défavorisés à rejoindre ces filières.
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