George H.W. Bush, le 41e président des Etats-Unis qui avait géré la fin de la Guerre froide et libéré le Koweït de Saddam Hussein, est mort à 94 ans vendredi, quelques mois seulement après son épouse Barbara, la femme qu’il a chérie toute sa vie. Fils de sénateur, élu du Congrès, diplomate, chef de la CIA, vice-président, président (1989-1993), père de deux gouverneurs dont l’un, son aîné George W. Bush, a ensuite passé huit ans à la Maison Blanche: George Bush senior incarnait le patricien de la côte Est, malgré son enracinement au Texas.
C’est dans la banlieue de Boston, dans le Massachusetts, que George Herbert Walker Bush voit le jour le 12 juin 1924. Son père, Prescott, est un homme d’affaires qui deviendra banquier à Wall Street et représentera le Connecticut au Sénat américain dans les années 1950 et 1960. Admis à la prestigieuse université de Yale, Bush s’engage peu après Pearl Harbor et devient à 18 ans le plus jeune aviateur de l’US Navy. Il survit à la chute de son avion, abattu par les Japonais en 1944 au dessus du Pacifique et est démobilisé avec le grade d’enseigne de vaisseau.
Après le conflit, Bush, qui a épousé Barbara Pierce début 1945 et terminé ses études, fait fortune dans le pétrole au Texas, et commence à devenir actif au parti républicain. En 1967, il entame le premier de deux mandats à la Chambre des représentants à Washington, avant d’être désigné ambassadeur à l’ONU par le président Nixon en 1971. Après avoir dirigé le parti en plein scandale du Watergate, il est nommé par le président Gerald Ford chef de mission diplomatique en Chine, puis dirige la centrale du renseignement, avant d’en être évincé par l’arrivée au pouvoir du démocrate Jimmy Carter.
Il se présente aux primaires républicaines pour la présidentielle de 1980, mais Ronald Reagan le bat, avant de le choisir comme colistier. Bush entame alors 12 ans à la Maison Blanche: huit comme second de Reagan, avant d’être confortablement élu à sa succession. Sa présidence coïncide avec la fin de la Guerre froide, dossier qu’il gère avec une grande prudence. Il réagit en revanche avec fermeté à l’invasion du Koweït en 1990 par Saddam Hussein, déclenchant la plus grande offensive terrestre depuis 1945. Après la défaite irakienne, la popularité du 41e président des Etats-Unis frôle les 90%. Bush ordonne aussi une intervention militaire pour déloger le président panaméen Manuel Noriega.
Mais ces réussites à l’étranger ne l’empêchent pas d’être nettement battu fin 1992 par Bill Clinton, de 22 ans son cadet. Une défaite alors résumée par l’expression d’un conseiller du démocrate: « C’est l’économie (qui est importante), imbécile ». Bush, après avoir juré pendant sa campagne de 1988 de ne jamais augmenter les impôts, avait fini par l’accepter sous pression du Congrès. Et les Etats-Unis avaient traversé une récession en 1991-1992 qui s’était traduite par une forte hausse du chômage.
Retiré après sa défaite dans la banlieue de Houston, où l’aéroport international porte son nom, George H.W. Bush est devenu en 2001 le deuxième président américain après John Adams à voir son fils lui succéder: George W. Bush, président de 2001 à 2009 après avoir été gouverneur du Texas pendant cinq ans. Sportif accompli, auteur de sauts en parachute (il s’était même offert un saut pour ses 90 ans), George H.W. Bush, également surnommé « Bush 41 » pour le différencier de son fils, le 43e président, était l’ancien dirigeant américain le plus âgé encore en vie, statut qui échoit désormais à Jimmy Carter, de trois mois son cadet.
Outre George junior et Jeb, gouverneur de Floride de 1999 à 2007 et candidat malheureux à la nomination républicaine en 2016, George et Barbara Bush ont eu quatre enfants, dont une fille morte en bas âge. Lors de ses dernières années, il se déplaçait en chaise roulante en raison de sa maladie de Parkinson. Il avait néanmoins pu assister en avril 2018 aux obsèques de son épouse Barbara avec qui il a été marié 73 ans et qui disait de lui qu’il était le premier garçon qu’elle avait embrassé.
D.C avec AFP
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.