Samedi dernier vers 16 heures, plusieurs journalistes de BFM TV et C-News ont été conspués par la foule pendant la manifestation des « gilets jaunes » dans le centre-ville de Toulouse.
Venus couvrir la manifestation des « gilets jaunes » sur la place du Capitole, dans le centre-ville de Toulouse, des journalistes de BFM TV et de C-News s’apprêtaient à faire un direct lorsqu’ils ont été conspués par la foule aux cris de « BFM, collabos !» et « Pas d’infos, que de l’intox ! ».
Des huées et des injures qui ont finalement conduit les deux agents de sécurité accompagnant les journalistes à les exfiltrer.
« J’ai vu foncer sur moi un tsunami de gilets jaunes », a raconté Jean-Wilfried Forquès – correspondant local de BFM TV et RMC.
Le journaliste affirme avoir ensuite été poursuivi par des membres du mouvement : « Ils ont foncé sur moi, ils voulaient casser du journaliste », a-t-il déclaré.
Selon BFM, Jean-Wilfried Forquès aurait réussi à se réfugier dans une boutique dont la gérante a dû fermer les grilles. Il aurait finalement pu sortir après une charge des CRS destinée à disperser les manifestants regroupés devant l’établissement.
Son collègue Maxime Sounillac – le caméraman d’une trentaine d’années que l’on aperçoit plusieurs fois dans une vidéo publiée sur la page Facebook des « gilets jaunes » toulousains – aurait quand à lui pu profiter de la cohue pour se mettre à l’abri.
Jean-Luc Thomas, un de leurs confrères de la chaîne C-News, raconte avoir subi l’assaut d’un groupe de plusieurs dizaines de « gilets jaunes » qui l’auraient « coursé » dans une rue proche de la place du Capitole après l’avoir molesté.
« Plusieurs personnes ont commencé à me donner des coups de pied et me pousser afin de me faire chuter», écrit-il dans le procès-verbal de police que s’est procuré l’AFP.
Selon France 3, aucun des journalistes n’a été blessé pendant l’incident.
Maxime Sounillac, Jean-Wilfried Forquès et Jean-Luc Thomas ont déposé plainte contre les « gilets jaunes » pour « violences aggravées » et « tentative d’agression en réunion ».
Dans la soirée du 24 novembre, Céline Pigalle – directrice de la rédaction de BFM TV – a condamné « ces comportements intolérables ».
« Désormais nous porterons plainte à chaque fois que ce type d’événements se produira. La direction de BFM TV apporte tout son soutien, ce soir, aux deux journalistes qui ont été pris à partie », a-t-elle précisé.
Devant chez moi : des gillets jaunes crient « bfm collabo » puis donnent des coups de pieds au journaliste, lui jette de l’eau et le poursuivent dans la rue. pic.twitter.com/4qP0Zdjf06
— JD (@JulienDollon) 24 novembre 2018
Invitée sur RMC ce lundi, Marine Le Pen a elle aussi déploré que certains « gilets jaunes » aient voulu lyncher des journalistes le 24 novembre :
« Il ne faut pas s’en prendre aux journalistes bien sûr, [mais] évidemment je peux comprendre la colère d’un certain nombre de gens qui ont le sentiment que leur parole est systématiquement diminuée, caricaturée, ridiculisée. […] On les a traités de beaufs. Ils ont eu le sentiment d’être humiliés, que leur mouvement était minimisé, que leur parole est systématiquement traitée avec mépris. »
« Si les gens ne sont pas d’accord avec la manière dont l’information est traitée, il faut qu’ils coupent la station de radio ou […] la station de télé. Cela fera beaucoup plus réfléchir les dirigeants des chaînes de télé et de radios, que d’aller s’en prendre à des journalistes qui sont sur le terrain et qui, bien souvent, ne sont pas payés plus que les gens qui manifestent », a-t-elle conclu.
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