Plusieurs centaines de personnes ont participé samedi 8 janvier en Guadeloupe à un rassemblement citoyen pour dire « stop » aux violences contre le personnel hospitalier de l’île, sur fond de crise autour de l’obligation vaccinale, a constaté une journaliste de l’AFP.
Lors de cette manifestation organisée par un collectif citoyen au Mémorial ACTe, des soignants sont venus témoigner au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) et déploré le climat généralisé de désinformation autour de la crise sanitaire.
Mobilisation pour stopper les violences en Guadeloupe
« Il faut libérer l’hôpital, nous refusons la terreur », a martelé Serge Romana, généticien guadeloupéen, officiant à Paris, mais présent au rassemblement sous les applaudissements de la foule.
Le peuple Guadeloupéen: Appel contre les violences exercées au sein du CHU de Guadeloupe – Signez la pétition ! https://t.co/2rAV3TmloK via @Change
— GRECO Brigitte (@brigittegreco) January 8, 2022
Mardi, le directeur du CHU de Guadeloupe Gérard Cotellon et ses deux adjoints avaient dû être exfiltrés par la police de leurs bureaux assiégés par des militants contre l’obligation vaccinale.
« Cotellon est attaqué parce qu’il est compétent mais surtout parce qu’il est « neg gwadloup » (Guadeloupéen de souche) », a estimé M. Romana rappelant le procès en traîtrise que font les opposants à l’obligation vaccinale au directeur du CHU, qui, selon eux, applique les « lois de l’État colonial ».
Des enseignants ou des anciens syndicalistes ont aussi dénoncé « des méthodes » syndicales qui manquent « d’éthique dans tous les services publics notamment au CHU », occupé depuis le 15 novembre par des personnels affiliés à la branche santé du syndicat UGTG (Union générale des travailleurs de Guadeloupe).
« Franchement, ça fait du bien de voir que les gens commencent à parler publiquement autour de cette pression permanente pour venir travailler et cette sensation de ne jamais être libre et à l’aise au travail », a souligné le docteur Tania Foucan, médecin légiste.
Un peu plus loin, le collectif contre l’obligation vaccinale s’était aussi mobilisé, tentant de rejoindre le mémorial et encadré par quelques membres des forces de l’ordre.
« Ils nous laissent sans salaire, sans emploi, on ne les lâchera pas », a indiqué à l’AFP Gaby Clavier, ancien secrétaire général de la branche santé de l’UGTG en référence aux suspensions liées au refus du personnel soignant de se faire vacciner.
En Guadeloupe, la cinquième vague a entraîné entre lundi et vendredi plus de 7000 contaminations.
Le variant Omicron représente 100% des prélèvements et la pression sur le SAMU et les entrées en soins intensifs s’accélère, selon un bulletin épidémiologique de l’Agence Régionale de Santé et de la préfecture.
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