La créatrice italienne de Dior Maria Grazia Chiuri a invité lundi au cirque, faisant défiler des clowns androgynes et un éventail de « caractères », au premier jour de la haute couture à Paris. Les mannequins, aux yeux charbonneux à larme noire, portant des voilettes intégrées aux coiffes des arlequins ont foulé le sol à losanges d’un chapiteau installé dans les jardins du musée Rodin.
Les actrices italienne Monica Bellucci et britannique Kristin Scott Thomas, l’avocate nicaraguayenne des droits humains Bianca Jagger et les modèles Karlie Kloss, Eva Herzigova et Natalia Vodianova étaient présentes au défilé rythmé par la performance des acrobates de Mimbre, compagnie britannique de cirque féminine.
Cette collaboration s’inscrit dans la tradition de Christian Dior, qui aimait se rendre au Cirque d’hiver où Richard Avedon prendra en 1955 la célèbre photo « Dovima et les éléphants », mettant en scène une robe haute couture. Elle est aussi chère à Maria Grazia Chiuri, qui aime associer à ses shows des artistes venus d’un autre univers que la mode.
« A Paris il y a une longue tradition du cirque, cette tradition est aussi très riche en Italie quand on pense à Fellini et 8 1/2. Le cirque c’est un petit monde qui bouge d’une ville et l’autre et change la ville où il arrive. C’est comme la fashion week », a déclaré à l’AFP la créatrice. Celle qui aime les mannequins à forte personnalité leur a fait porter cette fois des coiffes brillantes conçues par le chapelier Stephen Jones « qui cachent qui elles sont et permettent de se concentrer sur les pièces qu’elles portent ».
« C’est une parade où chaque vêtement présente un caractère »: « courageux » comme ce tailleur noir à pantalon bouffant ou « mélancolique » comme cette cette robe pastel évanescente. Les vêtements abondent en références évidentes aux codes du cirque comme les motifs losange sur jacquard, satin ou organza, des animaux brodés sur des jupes, un motif de flammes sur une robe longue avec des manches à volants brodée de paillettes ou des tailleurs stylisés de dompteurs.
La créatrice dit avoir fait « pour la première fois » des chaussures à paillettes « glitter » pour « attirer l’attention ». D’autres clins d’œil plus discrets évoquent une fine couche de poussière, ou des costumes qui paraissent comme abîmés et délavés avec le temps, sortis des coffres d’un cirque ambulant.
Pour une robe du soir bleu et rose pâle qui s’ouvre en corolle au niveau du décolleté il a fallu laver la soie pour obtenir un effet froissé et créer des plis pour obtenir un effet « pas net ». Des imperfections « parfaitement travaillées » comme le côté effiloché d’un tailleur pantalon en laine bouillie frangé noir, porté avec un top de dentelle Chantilly.
« Le temps transforme les vêtements qui voyagent dans des coffres vers une nouvelle beauté ». « La couture aussi est intemporelle et se renouvelle sous une forme différente ». Une combinaison couleur chair à l’effet de corps tatoué, portée sous une combinaison de tulle et satins multicolores, se veut un hommage à Maud Wagner, artiste de cirque et première femme tatoueuse des Etats-Unis.
Les colliers, bracelets et bagues représentent des mains entrelacées. « Dans ces exercices d’acrobatie, il faut faire confiance, ta vie est dans les mains d’un autre ». « C’est une belle métaphore », souligne Maria Grazia Chiuri.
D.C avec AFP
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