Les frais de remise en état du logement, qui n’a pas pu être remis en location pendant 18 mois après les faits, ont été estimés à 38 000 euros.
Le vendredi 16 octobre, une prostituée soupçonnée d’avoir vandalisé un appartement loué sur Airbnb comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nanterre.
Les faits qui lui sont reprochés remontent au 28 août 2017. Ce jour-là, un habitant de Boulogne-Billancourt qui avait loué son appartement de 45 m2 sur la plateforme Airbnb reçoit un coup de téléphone alarmant d’une voisine.
« Notre voisine de palier nous a appelés vers 22 h 30 car elle entendait des cris dans l’appartement », a raconté le Boulonnais de 55 ans à nos confrères du Parisien.
Il se rend aussitôt sur place afin de comprendre ce qui se passe. En arrivant sur les lieux, il découvre trois prostituées.
« L’une d’elles était nue, visiblement sous l’emprise de la drogue et de l’alcool, les pupilles dilatées. Des matelas étaient posés par terre, le sol était poisseux, une boîte de 100 préservatifs grande ouverte sur la table basse. Quand j’ai demandé ce qu’il se passait, j’ai reçu un casque de moto à la figure », poursuit le propriétaire de l’appartement.
Alors qu’il venait tout juste de refaire le logement, les dégâts sont considérables.
« Fin juin, nous avions refait l’appartement à neuf pour le remettre en location haut de gamme : radiateurs en fonte à l’ancienne, parquets, peintures, mobilier en bois massif de qualité, décoration… Comme le logement était vacant au mois d’août, ma femme et sa sœur ont voulu le proposer sur Airbnb », confie le quinquagénaire aux journalistes du quotidien francilien.
Une plainte déposée en Irlande contre Airbnb
Malgré la stupeur provoquée par l’incident, le propriétaire de l’appartement saccagé pense encore pouvoir « faire jouer la garantie Airbnb qui couvre les hôtes à hauteur de 1 million d’euros » afin de ne pas avoir à payer de sa poche les frais liés à la remise en état du logement et au remplacement du mobilier détruit.
« J’ai tout rempli, tout justifié dans les temps, on se croyait couverts, sauf que ce n’est que du marketing », soupire le propriétaire.
Si la plateforme locative lui a bien proposé d’être indemnisé, le quinquagénaire considère que les sommes suggérées par Airbnb ne sont pas suffisantes.
D’après Le Parisien, le préjudice subi par le propriétaire du logement s’élèverait à 70 000 euros : 38 000 euros de travaux de remise en état et 32 000 de loyers non perçus, l’appartement n’ayant pas pu être proposé à la location pendant 18 mois à la suite du saccage. Un bail locatif de 2000 euros par mois devait notamment prendre effet le 1er septembre 2017, quelques jours après la découverte du désastre.
Le Boulonnais a décidé de saisir la justice irlandaise afin d’obtenir réparation de la part d’Airbnb, dont le siège européen est établi à Dublin. Outre les 70 000 euros liés aux travaux et à l’impossibilité de louer son bien, il demande également 15 000 euros à la plateforme locative au titre du préjudice moral et 3500 euros au titre des frais d’avocat engagés.
« Airbnb a une politique de garantie, il doit l’appliquer. À quoi cela sert-il d’afficher une telle garantie si l’hôte n’est pas couvert en cas de dégradations graves ? » souligne Me Jonathan Bellaiche, l’avocat du propriétaire, dans les colonnes du Parisien.
La prostituée jugée par le tribunal correctionnel de Nanterre, qui a reconnu les faits qui lui étaient reprochés, encourt pour sa part une peine de 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende ainsi que le remboursement des dommages causés.
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