Hongrie : Balazs Doczy l’artiste des Lego qui voit les choses en grand

Par Epoch Times avec AFP
18 décembre 2024 11:20 Mis à jour: 18 décembre 2024 11:37

Petit, Balazs Doczy avait du mal à se procurer des Lego dans une Hongrie derrière le Rideau de fer. Aujourd’hui il bâtit des modèles à 1,8 million de pièces, comme ce tramway coloré trônant depuis novembre dans Budapest.

Au coeur de la capitale, le véhicule a été assemblé par une équipe de 90 personnes totalisant quelque 6.800 heures de travail, sur une période d’un mois.

L’artiste de 48 ans a assisté au début du montage avant de repartir pour Majorque, où il travaille comme moniteur de plongée, entre deux missions en Hongrie inspirées par sa passion pour les jeux de la firme danoise.

Un enfant touche l’avant d’un tramway grandeur nature construit à partir de briques Lego classiques sur la place Deak Ferenc, dans le centre de Budapest, le 21 novembre 2024. (ATTILA KISBENEDEK/AFP via Getty Images)

Long de 11 mètres, le pimpant tramway, construit sur commande des organismes de transport et de tourisme de la ville et exposé jusqu’au 6 janvier, fascine les passants.

Des visiteurs observent un tramway grandeur nature construit à partir de briques Lego classiques sur la place Deak Ferenc, dans le centre de Budapest, le 21 novembre 2024. Le tram a été conçu par l’artiste visuel Balazs Doczy, basé à Budapest. Le véhicule mesure 11,5 mètres de long, deux mètres de haut et deux mètres de large. Il a été construit avec près de 1,8 million de briques et est considéré comme le premier de ce type au monde. (ATTILA KISBENEDEK/AFP via Getty Images)

« Edifier ces mégastructures n’a rien à voir avec des projets Lego ordinaires »

« On n’a jamais rien vu de tel! », s’enthousiasme le touriste malaisien Lucas Chang, 32 ans, tandis qu’une professeur retraitée, Eva Lakatos, vante « une attraction unique », admirant « la détermination derrière un tel exploit ».

C’est le projet le plus ambitieux à ce jour de Balazs Doczy qui intervient surtout en amont, tel un architecte résolvant « des défis techniques ».

Un tecnicien fixe une partie de la tour d’environ 36 mètres de haut, qui sera construite avec des blocs de construction Lego par des écoliers locaux, des bénévoles et des visiteurs devant la basilique Saint-Étienne du centre-ville de Budapest le 21 mai 2014 dans le cadre d’une tentative de record du monde Guinness de 5 jours. L’événement se terminera le 25 mai, jour de l’enfance en Hongrie. (ATTILA KISBENEDEK/AFP via Getty Images)

« Edifier ces mégastructures n’a rien à voir avec des projets Lego ordinaires », raconte-t-il à l’AFP. « D’abord je dessine des croquis sur ordinateur, empilant des briques virtuellement, définissant l’échelle adéquate et les éléments clés ».

Une tour de 34,76 mètres de haut en briques de plastique Lego est visible devant la basilique Saint-Étienne alors qu’un amateur local de Lego, Balazs Doczy (R), présente sa construction miniature de la basilique avec la tour, à Budapest, le 25 mai 2014. La tour a été construite par plus de cinq mille écoliers volontaires au cours des cinq derniers jours et se compose d’environ 500 000 briques en plastique, selon leur certificat du record du monde Guinness. L’ancien record était détenu par les élèves américains de la Dickinson High School à Milltown, dans le Delaware, avec 34,43 mètres. (ATTILA KISBENEDEK/AFP via Getty Images)

« Chaque construction a un talon d’Achille, je me focalise sur ce point et une fois résolu, le reste coule de source », explique M. Doczy, soulignant que la moindre imperfection peut faire vaciller le tout. D’où l’utilisation de colle forte et la mise en place d’un cadre en métal pour assurer la solidité de l’ensemble.

« Nous étions déjà ambitieux à l’époque »

Fasciné depuis son plus jeune âge par les Lego, il « suppliait les enfants des voisins pour récupérer leurs boîtes et construire des structures toujours plus grandes » avec son frère aîné.

Car les pièces étaient rares dans le pays d’Europe centrale alors partie intégrante du bloc communiste. « Nous étions déjà ambitieux à l’époque », dit-il dans un sourire.

En grandissant, il délaisse son occupation avant de retrouver la flamme au contact de son petit neveu. « On s’est regardé avec mon frère, nos yeux se sont illuminés et on a décidé de replonger ».

Alors en plein déménagement de l’Indonésie vers sa Hongrie natale, il fonde en 2013 une entreprise familiale baptisée « Atelier de briques » et multiplie les initiatives grandioses.

Il se fait vite remarquer en concevant des maquettes de la basilique Saint-Etienne ou encore de la Place des Héros de Budapest.

Il a aussi reproduit en grandeur nature la statue d’un pont de la capitale, à l’effigie d’un lion, au prix de nuits quasi blanches.

Des touristes visitent une statue de lion géante en Lego, une réplique de l’une des statues de lion du plus vieux pont de Hongrie – le pont des chaînes – à Budapest, le 28 octobre 2022. – La réplique des statues de lion du plus vieux pont de Hongrie, le Szechenyi Lanchid, a été réalisée avec 850 000 briques Lego en 560 heures par le maître d’œuvre officiel Lego et artiste visuel Balazs Doczy. Le lion Lego a été réalisé à l’échelle 1:1. La statue Lego mesure 5,80 mètres de long, 1,70 mètre de large, 2,45 mètres de haut et pèse 1,3 tonne. (ATTILA KISBENEDEK/AFP via Getty Images)

« Une œuvre communautaire » du « professionnel certifié Lego » 

En imaginant son tramway, il a pour la première fois volontairement laissé des espaces libres afin de « permettre à chacun d’exprimer sa créativité et de transformer la sculpture en une œuvre communautaire ».

Depuis 2017, Balazs Doczy est officiellement désigné « professionnel certifié Lego » (LCP).

Ce titre prestigieux, accordé à seulement une vingtaine de créateurs dans le monde, récompense ceux qui sont capables d’imaginer « des designs originaux et innovants repoussant les limites de la créativité et de la construction », précise un porte-parole de l’entreprise.

Une statue en bronze volée du médailleur hongrois Fulop O Beck est remplacée par une statue en briques LEGO, créée par l’artiste hongrois Balazs Doczy sur l’île Margaret de Budapest, le 16 janvier 2015. Dans ce parc public, deux des plus de 30 statues représentant les meilleurs artistes du pays ont été volées par des voleurs inconnus au cours des dernières années. Les statues en lego ont été placées à l’emplacement des statues manquantes. (ATTILA KISBENEDEK/AFP via Getty Images)

Dénicher d’anciennes briques

S’il ne reçoit pas de rétribution financière, il « peut régulièrement consulter les autres LCP », a accès à un logiciel exclusif et « peut passer commande parmi les 14.000 différentes pièces » fabriquées dans les usines du groupe, explique l’artiste comblé.

Mais pour certaines de ses idées, il doit explorer les marchés de seconde main pour dénicher d’anciennes briques, remontant même aux années 1970 de son enfance. Il lui arrive parfois d’ausculter les fonds sous-marins, sa seconde passion, mais il n’en a jamais découverte dans les abysses. « Elles sont trop précieuses pour être jetées », souffle-t-il.

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