Les images de sécurité montrées au public pour la première fois ce mois-ci par Tucker Carlson, de Fox News, ne disculpent pas les accusés du 6 janvier, ont soutenu les procureurs dans un nouveau dossier judiciaire.
Les Républicains ont donné à Tucker Carlson l’accès à des dizaines de milliers d’heures de vidéos de l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. L’animateur a diffusé des extraits lors de son émission, notamment des images montrant Jacob Chansley, l’un des accusés, escorté par des officiers de police autour du Capitole, sans [que ces derniers] tentent de le faire sortir du bâtiment. Ces images n’ont pas été communiquées à la défense de Jacob Chansley, ont déclaré son avocat actuel et son ancien avocat.
Alors que M. Chansley a plaidé coupable et purge une peine d’emprisonnement, d’autres accusés ont pris note de l’évolution de la situation. L’un d’entre eux, Dominic Pezzola, membre des Proud Boys, a demandé au tribunal de laisser tomber la poursuite en raison des images nouvellement divulguées. Ses avocats font valoir qu’elles sont « manifestement à disculpation » puisqu’elles démontrent que la chambre du Sénat « n’a jamais fait l’objet d’une intrusion violente, et qu’elle a même été traitée avec respect par les manifestants du 6 janvier ».
Tel n’est pas le cas, ont déclaré les procureurs du département américain de la Justice dans le nouveau dossier.
Selon les procureurs, les images diffusées dans l’émission de M. Carlson avaient déjà été transmises aux accusés le 24 septembre 2021.
Les images de télésurveillance « sont des preuves essentielles dans presque toutes les cas du 6 janvier. Elles ont été produites en masse, étiquetées par numéro de caméra et par heure, [et données] à tous les avocats de la défense, pour tous les cas », ont-ils déclaré, à l’exception de 10 secondes d’images qui auraient « impliqué un itinéraire d’évacuation ».
Les procureurs reprochent aux avocats de ne pas avoir cherché à identifier les séquences clés.
« Le volume de la découverte [des images vidéos] ne dispense pas l’avocat de la défense de faire des efforts raisonnables pour vérifier si un élément a été produit, avant de faire des déclarations sur ce qui a été produit et ce qui ne l’a pas été, et encore moins avant de faire des allégations inexactes et incendiaires sur des manquements liés à la découverte », ont-ils déclaré.
Les procureurs déclarent également que les vidéos ne sont pas disculpantes pour Dominic Pezzola ou tout autre accusé.
« L’argument de Pezzola semble être que les quelques extraits du [comportement] de Chansley qui ont été présentés à la télévision par Carlson établissent qu’il n’y avait pas d’urgence nécessitant la suspension de la procédure. Les séquences télévisées ne tiennent pas compte du contexte de ce qui s’est passé avant et après les séquences [présentées] », ont-ils déclaré.
Jacob Chansley est entré dans le Capitole avec une « foule violente » qui a pu y entrer parce que Dominic Pezzola avait brisé une fenêtre, ont-ils déclaré, et les deux hommes sont demeurés ensembles après l’intrusion.
« Au moment où Pezzola est entré de force dans le Capitole, et où Chansley l’a suivi, la foule, par la seule force de sa taille et la violence de ses membres, avait pris le contrôle de certaines parties du terrain du Capitole et du Capitole lui-même, face à une police du Capitole des États-Unis largement dépassée en nombre », ont déclaré les procureurs.
« En conséquence, pendant une partie de l’après-midi, les défenseurs du Capitole ont essayé de trier [la foule], essayant de faire face aux personnes présentes illégalement les plus violentes, tenant les secteurs du Capitole qui n’avaient pas encore été envahis par les émeutiers, et protégeant les membres et le personnel qui étaient piégés dans le Capitole ».
Les images diffusées par Carlson ne montrent qu’environ quatre minutes des événements, et d’autres vidéos montrent que [Jacob Chansley] a crié des obscénités après être entré dans la salle du Sénat, selon les procureurs.
« Chansley n’a pas été un observateur passif et seulement témoin des événements pendant l’heure environ où il s’est trouvé illégalement à l’intérieur du Capitole », ont-ils déclaré.
« Il a participé à l’intrusion initiale du bâtiment. Il a affronté les forces de l’ordre pendant environ 30 minutes juste à l’extérieur de la salle du Sénat. Il a accédé à la galerie du Sénat avec d’autres personnes de la foule (empêchant évidemment toute activité du Sénat). Et il a accédé à l’étage du Sénat et l’a quitté plus tard seulement après que les forces de l’ordre ont pu arriver en masse pour l’expulser. »
Bien qu’un officier ait accompagné M. Chansley alors qu’il se rendait à l’étage, « les images télévisées ne montrent pas que Chansley a ensuite refusé d’être escorté par cet officier solitaire et n’a quitté le Capitole qu’après l’arrivée d’autres officiers qui l’ont escorté de force », ont déclaré les procureurs.
M. Chansley a plaidé coupable de l’accusation la plus grave portée contre lui et a renoncé à tout droit d’appel. William Shipley, l’avocat de Jacob Chansley après la sentence, a critiqué l’accord. M. Shipley a récemment déclaré qu’il étudiait les options possibles [pour défendre son client] à la lumière des nouvelles images.
M. Shipley a déclaré dans un podcast que les images auraient dû être mises à la disposition de M. Chansley conformément aux exigences de l’arrêt Brady, une décision de justice antérieure.
« [Les images] auraient dû être divulguées, car il n’est pas nécessaire de garantir qu’il aura un impact sur le dénouement de l’affaire », a déclaré M. Shipley.
« Toutefois, il s’agit d’éléments qui lui sont au moins favorables et qui auraient dû être utilisés pour éclairer sa prise de décision. »
Le gouvernement n’a pas déclaré à la cour que tous les documents vidéo étaient disponibles au moment du plaidoyer de culpabilité, a déclaré M. Shipley. Toutefois, il ajoute également : si le gouvernement va présenter le type de preuves qu’il a utilisées lors de la condamnation (…) et qu’il dispose d’autres preuves qu’il ne divulgue pas, alors nous devons chercher à obtenir des réponses aux questions suivantes : « Où était la vidéo ? Qui l’avait ? »
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