La ministre de l’Écologie Agnès Pannier-Runacher, issue de l’aile gauche de la macronie, a exprimé vendredi son « désaccord » avec certaines propositions sur l’immigration de son collègue très droitier de l’Intérieur Bruno Retailleau, retenues comme des « pistes » par le gouvernement.
« On a déjà tous les outils pour lutter contre l’immigration illégale et surtout pour lutter contre les passeurs », a estimé sur CNews/Europe1 Mme Pannier-Runacher, après que Bruno Retailleau a souhaité durcir les règles de régularisation de certains sans-papiers en revenant sur une circulaire « Valls » en vigueur depuis 2012.
« De quoi parle-t-on avec la circulaire Valls ? On parle de femmes et d’hommes qui travaillent en France, qui travaillent dans les cuisines de nos restaurants, qui travaillent pour garder nos enfants, pour prendre soin de nos aînés. Et ce sont souvent les mêmes qui s’inquiètent de la régularisation de ces personnes, qui ont choisi la France et qui prennent leur part de la charge de la collectivité, qui n’accepteraient à aucun prix d’exercer (ces) métiers indispensables », a-t-elle pointé.
Une nécessité de « trouver des points d’équilibre »
« Je ne suis pas d’accord avec Bruno Retailleau et c’est pour ça que nous sommes un gouvernement de coalition » du centre et de la droite « et que notre objectif, c’est de trouver des points d’équilibre », a-t-elle ajouté.
De son côté, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a affirmé jeudi que les propositions sur l’immigration avancées ces derniers jours par Bruno Retailleau sont des « pistes de l’exécutif » mais elles « devront être discutées » au niveau du gouvernement et au niveau européen.
Le président macroniste de la commission des Lois de l’Assemblée, Florent Boudié, a pour sa part appelé Bruno Retailleau à ne pas éviter « un débat transparent et rigoureux » au Parlement avant de durcir la circulaire « Valls » et à ne pas oublier les métiers « en tension ».
« Je ne sers pas la main aux idées du RN »
Interrogée par ailleurs sur son refus de serrer la main, dans l’hémicycle, d’un député Rassemblement national, Mme Pannier-Runacher a expliqué qu’elle ne « serrait pas la main aux idées du RN ».
La posture à adopter face au parti à la flamme, dont le contingent de 126 députés peut se révéler crucial pour adopter certains textes, a récemment fait débat au sein de l’exécutif, alors que le Premier ministre Michel Barnier a recadré son ministre de l’Economie Antoine Armand pour avoir refusé de discuter avec le RN sur le budget.
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