La police était en alerte mardi dans le Kerala, État du sud de l’Inde, en prévision de l’ouverture aux femmes d’un grand temple hindou suite à une décision de justice contestée par les traditionalistes. La Cour suprême indienne a révoqué le mois dernier la vieille interdiction faite aux femmes en âge d’avoir leurs règles, soit entre 10 et 50 ans, de pénétrer dans le temple hindou d’Ayyappa à Sabarimala. Les femmes réglées sont souvent considérées comme impures dans cette société conservatrice et patriarcale.
Le jugement prendra effet mercredi et pour la première fois des femmes pourraient entrer dans le temple, l’un des plus fréquentés d’Inde du Sud et qui reçoit chaque année des millions de pèlerins. Mais la tension régnait mardi au Kerala. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté contre la décision de la Cour suprême et promis des troubles si les traditions du temple n’étaient pas respectées. « Les choses sont sous contrôle et nous suivons la situation de près », a déclaré à l’AFP Pramod Kumar, porte-parole de la police du Kerala. Des centaines de policiers ont été déployés en renfort à travers le Kerala et les forces de sécurité placées en alerte.
Des groupes de manifestants ont arrêté des voitures approchant du temple et demandé que les femmes entre la puberté et la ménopause rebroussent chemin, a rapporté l’agence Press Trust of India. Les femmes peuvent accéder à la plupart des temples hindous mais certains leur sont encore fermés, malgré une intensification des campagnes pour obtenir la levée de telles restrictions ces dernières années. « C’est notre droit constitutionnel, et nous allons le défendre », a déclaré Trupti Desai, une militante qui compte se rendre au temple de Sabarimala en dépit des menaces de mort reçues. « Les gens essayent de m’intimider mais je n’ai pas peur », a-t-elle lancé.
Selon le site internet du temple, les pèlerins qui s’y rendent doivent s’abstenir de tout rapport sexuel durant les 41 jours précédant leur visite au sanctuaire. Certains d’entre eux empruntent une route ardue à travers la forêt pour atteindre le lieu, situé au sommet d’une colline à 1.200 m d’altitude. En 2016, des centaines de femmes avaient obtenu la levée d’une interdiction similaire dans le temple Shani Shingnapur au Maharashtra (centre). La même année, un tribunal avait également autorisé aux femmes l’accès au sanctuaire du mausolée et mosquée Haji Ali Dargah à Bombay.
D.C avec AFP
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