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Iran: les groupes derrière les attentats des dernières années

septembre 22, 2018 15:39, Last Updated: septembre 22, 2018 15:58
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L’Iran, frappé samedi par un attentat meurtrier à Ahvaz (sud-ouest du pays), a été relativement épargné par les actions de ce type ces dernières années, mais fait néanmoins face à plusieurs groupes insurgés à l’origine d’attaques sur son sol. Parmi eux, des groupes séparatistes kurdes et baloutches et très récemment l’EI.

Téhéran accuse régulièrement l’Arabie saoudite et les Etats-Unis de soutenir le terrorisme à son encontre

L’EI a revendiqué sa première attaque en Iran le 7 juin 2017. Des hommes armés et des kamikazes attaquent le Parlement et le mausolée du fondateur de la République islamique, l’imam Khomeiny, à Téhéran, faisant 17 morts et des dizaines de blessés.  Dans une vidéo publiée en mars 2017, l’organisation sunnite avait menacé d’agir en Iran en représailles au soutien militaire et logistique apporté par Téhéran aux autorités de Damas et de Bagdad. Le groupe affirmait vouloir conquérir l’Iran pour « le rendre à la nation musulmane sunnite » et provoquer un bain de sang chez les chiites.

Ce groupe sunnite extrémiste mène depuis 2000 une rébellion sanglante contre la République islamique, qui est à 90% d’obédience musulmane chiite. Il appartient à l’ethnie baloutche qui représente une importante part de la population de la province du Sistan-Balouchistan (sud-est) frontalière du Pakistan et de l’Afghanistan. Le groupe dispose de bases arrière au Pakistan et en Afghanistan.

Téhéran a toujours accusé Joundallah d’être entraîné et équipé par des services extérieurs

Téhéran a toujours accusé Joundallah d’être entraîné et équipé par les services de renseignement américains, israéliens, britanniques mais aussi pakistanais dans le but de déstabiliser le pouvoir central iranien.

– 15 décembre 2010: Joundallah revendique un attentat suicide contre des fidèles chiites réunis à Chabahar (sud-est) pour l’Achoura, la plus grande fête religieuse chiite. 34 morts et plus de 80 blessés.

– 15 juillet 2010: un attentat contre une mosquée chiite à Zahedan (sud-est) fait 28 morts et plus de 250 blessés. Le chef de Joundallah, Abdolmalek Righ avait été pendu en juin.

– 18 octobre 2009: Joundallah tue 42 personnes dont plusieurs officiers des Gardiens de la Révolution à Pishin, ville proche de la frontière pakistanaise. Cet attentat suicide visait une réunion entre des commandants des Pasdaran et des chefs de tribus destinée à « renforcer l’unité en chiites et sunnites ». 

– mai 2009: Joundallah revendique un attentat à la bombe qui fait 25 morts et une cinquantaine de blessés dans une mosquée chiite de Zahedan.

– 14 février 2007: attentat à la voiture piégée contre un bus des Pasdaran dans le Sistan-Balouchistan: 13 morts et 29 blessés.

Plusieurs attentats sont attribués à des groupes contre-révolutionnaires

Les autorités iraniennes imputent plusieurs attentats à des « groupes contre-révolutionnaires » basés dans le nord-est de l’Irak, notamment le PDKI (Parti démocrate du Kurdistan d’Iran, le plus ancien parti autonomiste kurde d’Iran) et le PJAK (Parti pour une vie libre du Kurdistan, lié au PKK turc). Elles accusent régulièrement les Etats-Unis de soutenir ces organisations armées.

– Le 20 juillet 2018, au moins 10 membres des Gardiens de la révolution sont tués dans une attaque menée par des insurgés contre l’une de leurs bases dans le village de Dari, dans le nord-ouest du Kurdistan iranien. L’attaque n’est pas revendiquée.

– 22 septembre 2010: 12 personnes sont tuées et 81 blessées par l’explosion d’une bombe lors d’un défilé militaire à Mahabad, une ville à forte population kurde de la province d’Azerbaïdjan occidental (nord-ouest), frontalière de l’Irak et de la Turquie. La plupart des victimes étaient des femmes et des enfants qui assistaient à ce défilé organisé à l’occasion du 30e anniversaire du déclenchement de la guerre Iran-Irak (1980-1988). L’Iran impute l’attentat à des « éléments contre-révolutionnaire ».

Après les spectaculaires attentats du 7 juin 2017, Téhéran a multiplié les opérations antiterroristes dans tout le pays et visé particulièrement les régions du nord-ouest et du Kurdistan frontalières de l’Irak, et la minorité kurde. Quatre des cinq membres du commando de Téhéran étaient des Kurdes iraniens.

DC avec AFP

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