Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rejeté un cessez-le-feu dans la guerre contre l’organisation terroriste du Hamas entrée mardi dans son deuxième mois, malgré les appels répétés à une trêve humanitaire à Gaza.
Dans la nuit, les bombardements aériens israéliens contre le territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas ont continué de plus belle. Sous une couverture aérienne, les troupes israéliennes au sol ont continué de progresser dans la bande de Gaza après avoir encerclé la ville de Gaza et coupé le territoire en deux, selon l’armée.
Israël commémore l’attaque du 7 octobre
En Israël, une minute de silence a été observée dans plusieurs villes et institutions dont le Parlement, à la mémoire des plus de 1400 personnes, majoritairement des civils, qui ont péri dans l’attaque lancée le 7 octobre par le Hamas à partir de la bande de Gaza qu’il contrôle.
Sur l’esplanade arborée de l’université hébraïque de Jérusalem, plus d’un millier de personnes, principalement des étudiants et des enseignants, ont prié ensemble et chanté l’hymne national. « Les atrocités ont laissé une cicatrice terrible, des traumatismes au niveau personnel mais aussi au niveau national », a dit Asher Cohen, le président de l’université, dont plusieurs diplômés ont été tués. « Mais il y a de l’espoir, il y aura une renaissance », a-t-il ajouté.
Au micro, se sont succédé les témoignages, coupés par les larmes. Un père a montré la photo de son fils et de sa petite-amie tués par les commandos du Hamas dans un kibboutz. « Nos cœurs sont lourds », a-t-il dit. Au moins 240 personnes prises en otage se trouvent toujours dans les mains du mouvement palestinien, selon les autorités israéliennes. « Ces personnes innocentes sont vivantes, pour autant que l’on sache. Chaque jour, la chance de les revoir en vie diminue. Il faut les ramener maintenant », a-t-elle plaidé.
Plusieurs dizaines de personnes ont également assisté à une cérémonie à la Bezalel Academy of Art and Design, où des bougies ont été allumées. « Je ne pense pas qu’il y ait une seule personne qui ne soit pas touchée par ces horribles attaques », a dit Sharon Balaban, une artiste professeure dans cette école. « Tout le monde connait quelqu’un qui a été blessé, tué ou impacté. »
Pas de cessez-le-feu à Gaza sans la libération des otages
Lors de cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire d’Israël, les membres du parti islamiste terroriste du Hamas infiltrés dans le sud d’Israël, limitrophe de la bande de Gaza, ont pris en otage 241 personnes emmenées à Gaza. En représailles, Israël a déclaré une guerre pour « anéantir » le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza et pénétrant en profondeur dans le territoire. « Il n’y aura pas de cessez-le-feu à Gaza sans la libération de nos otages », a dit M. Netanyahu dans un entretien avec la chaîne américaine ABC News lundi soir.
« Concernant les petites pauses tactiques, une heure par-ci, une heure par-là, nous les avons déjà eues », a ajouté M. Netanyahu, après une annonce de la Maison Blanche évoquant la « possibilité de pauses tactiques » pour permettre aux civils de fuir les combats et la circulation des aides humanitaires.
Alors qu’Israël a retiré unilatéralement de Gaza en 2005 ses soldats et les colons après 38 ans d’occupation, M. Netanyahu a affirmé que son pays prendrait « pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité » dans le territoire palestinien après la guerre, pour empêcher selon lui un retour de l’organisation terroriste du Hamas.
L’ONU, des ONG, des dirigeants du monde arabe et d’autres pays ne cessent d’appeler à un cessez-le-feu. Une idée rejetée aussi par les États-Unis, proche allié d’Israël, qui poussent pour des « pauses humanitaires » et insistent sur le droit d’Israël à se défendre. Lundi, le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a encore réclamé d’urgence un « cessez-le-feu humanitaire » dans le petit territoire palestinien, transformé selon lui en « cimetière pour les enfants ». Il a aussi condamné des « actes terroristes odieux » du Hamas le 7 octobre et fustigé ce mouvement qui utilise « les civils comme boucliers humains ».
Bombardements par air et mer de l’armée israélienne
Dimanche soir, l’armée israélienne a intensifié sa campagne de bombardements par air et mer. Les affrontements au sol les plus intenses se déroulent dans le nord du territoire, où se trouve la ville de Gaza qui abrite selon Israël le « centre » du Hamas.
Ces dernières 24 heures, « les troupes ont sécurisé un bastion militaire du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, saisissant missiles, lanceurs antichars, armes et divers matériels de renseignement », selon l’armée. En coordination avec les troupes au sol, des avions de combat bombardent des « cellules terroristes » et détruisent des « tunnels du Hamas ».
Au moins 30 soldats israéliens, selon l’armée, ont été tués depuis le 27 octobre. « C’est une guerre différente de toutes celles que nous avons connues », a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.
Les bombardements israéliens éprouvent durement les quelque 2,4 millions de Palestiniens, piégés dans le territoire de 362 km2. Ils sont privés de livraisons d’eau, d’électricité et de nourriture par le siège imposé par Israël depuis le 9 octobre, alors que Gaza était déjà soumise à un blocus israélien depuis plus de 16 ans.
« Pas d’endroit sûr dans la bande de Gaza »
Ils ont aussi poussé sur les routes 1,5 million de personnes, selon l’ONU. « Nous sommes des civils. Les Juifs (Israéliens) disent d’aller en lieu sûr. Il n’y a pas d’endroit sûr dans la bande de Gaza », s’est insurgé Bilal Loubad, un déplacé palestinien à Rafah, alors que des gens se rassemblent autour des corps de leurs proches tués dans une frappe.
L’armée israélienne a maintes fois appelé les civils palestiniens dans des tracts ou des messages SMS à quitter le nord de la bande de Gaza vers le sud. Mais les bombardements israéliens continuent de toucher le sud du territoire assiégé. À Khan Younès, également dans le sud de la bande de Gaza, des secouristes recherchaient sous les décombres des survivants après des frappes israéliennes nocturnes qui ont détruit des habitations.
Après des frappes le matin sur des quartiers de la ville de Gaza, des milliers d’habitants parmi lesquels des enfants ont pris la route vers le sud et devront parcourir des kilomètres à pied. Sur l’une des rues empruntés par les déplacés, dont certains arboraient des drapeaux blancs, des chars israéliens étaient stationnés. Outre les bombardements et les combats dévastateurs, les Palestiniens en fuite se plaignent de n’avoir ni eau ni nourriture.
Alors que la communauté internationale craint une extension du conflit, les échanges de tirs continuent à la frontière israélo-libanaise, entre l’armée israélienne d’une part, et le Hezbollah et ses alliés incluant le Hamas, de l’autre. Les violences se sont également multipliées en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d’après l’Autorité palestinienne.
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