« Je suis Samuel « , l’hommage des Parisiens au professeur décapité

Par Epoch Times avec AFP
18 octobre 2020 16:58 Mis à jour: 19 octobre 2020 12:03

« C’est important de se lever, mais il faut que les dirigeants aillent, au-delà des mots, prendre la mesure de ce qu’il se passe et nous défendent tout simplement », déclare Virginie, professeure de musique.

« Coupez les têtes ! Vous ne tuerez jamais la pensée ». Au milieu de dizaine de milliers d’autres manifestants, Roseline Signoret, dessinatrice de 59 ans, a rendu hommage dimanche à Paris au professeur Samuel Paty, décapité deux jours plus tôt dans un attentat islamiste. « C’est plus qu’un sacerdoce d’être prof, surtout les profs de banlieue », ajoute-t-elle, « j’admire les profs parce que ce sont eux qui ont la responsabilité des jeunes qui vont devenir les futurs adultes ».

Collègues, responsables syndicaux, parents d’élèves et simples citoyens lui ont emboîté le pas, deux jours après « l’horreur » de l’attaque qui a coûté la vie à Samuel Paty, 47 ans, assassiné à la sortie de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).

« Je suis Samuel » repris en cœur

La semaine dernière, ce prof d’histoire avait montré à ses élèves de 4e des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression. « Enseignant, je suis très sensible à l’événement horrible qui s’est passé, c’était naturel que je vienne », confie Pierre Gérard, 62 ans. « On doit réaffirmer l’importance d’aborder tous les sujets d’une manière libre. Notre rôle est difficile, mais on est au service d’un idéal », rappelle ce professeur de français parisien, au milieu de la foule dense.

Sur la place de la République, théâtre de la manifestation historique qui a suivi les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, le 11 janvier 2015, le recueillement est interrompu par des salves d’applaudissements, une Marseillaise ou des « Je suis Samuel » repris en cœur.

« Adieu Monsieur le Professeur »

« Adieu Monsieur le Professeur / On ne vous oubliera jamais », entonnent des dizaines de personnes en cercle autour d’un musicien belge, Phorin, qui reprend à la guitare cette chanson d’Hugues Aufray.

Les profs « démunis pour ces problématiques »

Au-delà de la solidarité que le monde politique leur a exprimé depuis vendredi, les enseignants réunis dimanche attendent des actes. « C’est important de se lever, mais il faut que les dirigeants aillent, au-delà des mots, prendre la mesure de ce qu’il se passe et nous défendent tout simplement », souligne Virginie, professeure de musique de 52 ans.

« Il y a très peu de temps dans la formation des enseignants pour apprendre à débattre, à créer les conditions d’un débat », ce qui rend les profs « démunis pour ces problématiques », a regretté Olivier Chaibi, un formateur de l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspé).

L’influence des réseaux sociaux

De nombreux manifestants s’interrogent également sur l’influence des réseaux sociaux dans la mort de Samuel Paty. Le père d’une de ses élèves et un militant islamiste connu de la police, interrogés depuis le 17 octobre par les enquêteurs, avaient entamé une campagne de mobilisation pour dénoncer son initiative.

« C’est du terrorisme d’en-bas », constate Agathe, une mère de famille de 53 ans, « par les réseaux sociaux, un parent d’élève qui diffuse de fausses informations, relayées et tombés dans les oreilles d’un fanatique ».

Focus sur la Chine – 7 ans de prison pour avoir vendu des livres

Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.