Un célèbre expert chinois a récemment pointé l’immense fossé existant en Chine entre les classes riches et les classes pauvres, indiquant que ce dernier pourrait déstabiliser le pays.
Zheng Yongnian occupe les postes de professeur et de directeur de l’université nationale de Singapour de l’institut d’Asie de l’Est. Il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la politique du Parti Communiste chinois (PCC ). Le 28 septembre dernier, il a émis un avertissement sur la chaîne pro-Chine basée à Hong Kong, Phoenix Television.
Malgré la rapide croissance économique chinoise, explique-t-il, le fossé entre les riches et les pauvres ne peut être facilement comblé, puisque les classes sociales se sont ossifiées en deux strates majeures – les membres du Parti et les riches d’un côté, et les masses sans aucun pouvoir ni influence de l’autre.
Les personnes de la classe sociale supérieure n’ont pas seulement le monopole du pouvoir et des richesses chinoises, elles ont aussi transmis leur statut à leurs descendants, ce qui restreint la libre circulation des richesses entre les différentes classes sociales. Cette obstruction donne naissance à ce que Zheng appelle un phénomène de « château », avec les officiels chinois, les personnes aisées à l’intérieur, et les autres en dehors, qui ne peuvent que regarder ce qui se passe dans le pays.
Pire encore : il y a des « murs partout entre les différents groupes sociaux dans et en dehors du château », contribuant ainsi au « déclin de la morale sociale, et à la défiance parmi les groupes sociaux » souligne Zheng Yongnian. La Chine est rapidement passée du statut de pays pauvre à celui de l’une des plus grandes économies mondiales, en une trentaine d’années. Mais le professeur estime que les problèmes sociaux non résolus pourraient bien « causer sa chute». « Sans aucun doute, la Chine est aujourd’hui confrontée à un risque d’agitation sociale », pointe-t-il.
Trois axes pouvant précipiter ce désordre ont été désignés par l’analyste : l’augmentation des différences de revenus, une ossification des classes sociales, et l’absence de garde-fous sociaux.
Alors que Zheng Yongnian reconnaît que la « réforme et l’ouverture » de la Chine – les réformes économiques mises en place par l’ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping dans les années 1980 – a grandement amélioré la vie de la plupart des chinois, les disparités actuelles au niveau des sources de revenus entre les riches et les pauvres sont telles que les « membres de la société chinoise ne sont pas satisfaits des améliorations de leur niveau de vie ».
En fait, «beaucoup de problèmes de notre société actuelle prennent racine » dans les inégalités de revenus, argumente-t-il.
Zheng Yongnian explique aussi que, bien que la disparité des revenus en Chine n’ait pas encore atteint un seuil critique, les autorités chinoises n’ont pas mis en place suffisamment de garde-fous pour empêcher les citoyens très pauvres de ne pas en souffrir.
Protéger la société, écrit-il, demande une bonne compréhension du système. « Sécurité sociale, soins médicaux, éducation et logement » y sont naturellement fournis et garantis à chaque membre de la société.
« Le problème de la Chine d’aujourd’hui n’est pas que certaines personnes ou que certains endroits s’enrichissent », conclut-il, « mais que le gouvernement a échoué à protéger les endroits qui ne se sont pas enrichis, en particulier les groupes les plus vulnérables de la société ».
Article original : Chinese Scholar ; « China Society Could Be Sliding Into Disorder »
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