Les éléphants d’Asie en Birmanie sont braconnés à un rythme alarmant, non seulement pour leur ivoire, mais pour répondre également à une demande exponentielle pour la peau de l’animal en Chine, où elle est considérée comme une puissante médecine traditionnelle.
« Peaux d’éléphants ? Donnez-moi quatre heures, et je vous donnerai tout ce que vous voulez de la part des chasseurs dans la jungle », a déclaré un commerçant dans une pharmacie de Kyaikto, une ville du sud-est de la Birmanie (également connue sous le nom de Myanmar), selon un article paru le 11 septembre dans le journal anglais The Myanmar Times.
Le sort des éléphants d’Asie, une espèce en voie de disparition selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), est décrit en détail dans un rapport publié en avril par Elephant Family, une ONG britannique dévouée à la protection des animaux. L’ONG a mené une enquête sur le terrain en Birmanie et en Chine pour compiler le rapport.
La peau d’éléphant est un ingrédient de la médecine traditionnelle chinoise qui est considéré comme ayant une puissance thérapeutique élevée. Selon le moteur de recherche chinois Baidu, la peau d’éléphant peut être utilisée comme remède contre la gastrite et les ulcères, et peut faciliter la repousse de la peau et des muscles. Selon le rapport, la peau d’éléphant peut aussi être transformée en perles pour fabriquer des bracelets et des colliers.
Le nombre de carcasses d’éléphants d’Asie trouvées dans la nature en Birmanie révèle une tendance inquiétante depuis 2012, selon le rapport. Avant 2012, le nombre moyen d’éléphants trouvés morts était inférieur à 10 par an, mais il est passé à 26 en 2013, puis à 61 en 2016.
L’augmentation alarmante du nombre d’éléphants morts coïncide avec la discussion croissante sur les médias sociaux chinois au sujet de la disponibilité de la peau d’éléphant d’Asie. Il est généralement vendu en ligne sous trois formes différentes : morceaux de peau, poudre et perles, selon le rapport. En 2018, des produits de peau d’éléphant ont été repérés par les enquêteurs de Elephant Family sur les marchés locaux de trois provinces chinoises : le Yunnan dans le sud-ouest de la Chine, ainsi que le Fujian et le Guangdong, dans le sud-est de la Chine.
En Birmanie, le prix moyen des morceaux de peau d’éléphant est de 660 ¥ (environ 82 €) le kilogramme. Les mêmes morceaux de peau sont vendus en moyenne 1 800 ¥ (environ 226 €) à Guangzhou, la capitale du Guangdong.
Les ventes de produits en peau d’éléphant ne se limitent pas aux médias sociaux. Les sociétés pharmaceutiques chinoises font également de la publicité pour des médicaments contenant de la peau d’éléphant d’Asie, vendus légalement depuis que l’Administration forestière de l’État chinois a délivré des licences pour la fabrication et la vente de ces produits pharmaceutiques, selon le rapport.
Nicholas Cox, directeur du Service de la conservation birman du Fonds mondial pour la nature, a averti : « S’il devient difficile [de tuer des éléphants en Birmanie], ils [les braconniers] iront ailleurs », selon The Myanmar Times.
Selon le rapport, la population d’éléphants d’Asie est estimée entre 30 000 et 50 000, vivant à l’état sauvage ou élevés en captivité dans 13 pays différents, dont la Birmanie, le Sri Lanka, la Thaïlande et l’Inde.
Une recherche sur le marché en gros chinois marketplace 1688.com, exploité par le géant chinois du commerce électronique Alibaba, a révélé que de nombreux vendeurs de boutiques en ligne revendaient des perles faites de peau d’éléphant.
En août, le média d’État chinois The Paper rapportait qu’à Mong La, une ville du nord de la Birmanie, de nombreux commerçants chinois se livrent à la vente illégale de peaux d’éléphants.
Références :
Rapport publié par Elephant Family: http://elephant-family.org/wp-content/uploads/2018/04/ElephantFamily_Elephant_Skin_Report.pdf
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