GASTRONOMIE

La France, menée par Paul Marcon, décroche le Bocuse d’Or, Graal de la gastronomie

janvier 28, 2025 17:15, Last Updated: janvier 28, 2025 17:33
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Un « rêve de gosse » qui se réalise : l’Auvergnat Paul Marcon a arraché lundi pour la France le Bocuse d’Or, Graal de la gastronomie, devant des adversaires scandinaves historiquement redoutables, le Danemark et la Suède.

Les tribunes bondées étaient survoltées avant même l’annonce des résultats. Entre supporters, c’était à qui criait le plus fort dans cette salle du Sirha, le salon des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration qui a accueilli pendant deux jours ce combat de chefs à Chassieu, près de Lyon.

Et puis, le moment tant attendu. « Après Régis, ce sera Paul! », a lancé Jérôme Bocuse, président du concours, en ouvrant l’enveloppe contenant le nom du vainqueur, évoquant la victoire de Marcon père au Bocuse d’Or trente ans plus tôt, en 1995.

Le chef français Paul Marcon (R) célèbre avec sa petite amie Noemie Alexanian après avoir remporté le concours de cuisine du Bocuse d’Or 2025 au SIRHA (Salon International de la Restauration, de l’Hôtellerie et de l’Alimentation) dans le hall d’exposition Eurexpo à Chassieu, près de Lyon, dans le centre-est de la France, le 27 janvier 2025. (JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images)

« Aujourd’hui, j’espère qu’on fait briller tous les yeux des cuisiniers, et des cuisiniers en devenir de France », a confié Paul Marcon à la presse, « fier » et visiblement ému aux côtés de sa commis Camille Pigot, également sacrée meilleure commis de l’édition.

Les meilleurs chefs de la planète

Vingt-quatre pays se sont affrontés durant ces Jeux olympiques de la cuisine n’ayant rien à envier aux grandes compétitions sportives. Mental d’acier, gestes minutés, précis. Les chefs n’avaient pas droit à l’erreur pour monter sur les marches du podium.

Des chefs s’affrontent lors du concours de cuisine du Bocuse d’Or 2025 au SIRHA (Salon International de la Restauration, de l’Hôtellerie et de l’Alimentation) au hall d’exposition Eurexpo à Chassieu, près de Lyon, dans le centre-est de la France, le 26 janvier 2025. (JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images

Pour Paul Marcon, compétiteur hors-pair de 28 ans, l’objectif n’était « ni de se faire un prénom, ni de se faire voir, ni rien du tout ». Seulement celui de réaliser ce qui a toujours été son « rêve de gosse » et ainsi décrocher une neuvième consécration pour la France.

Cette 20e édition du Bocuse d’Or rendait hommage à son fondateur, l’illustre chef lyonnais Paul Bocuse, disparu en 2018 à l’âge de 91 ans, grand amoureux des produits du terroir et du gibier.

Le célèbre chef cuisinier Paul Bocuse pose, le 24 janvier 2007 pendant le salon Sirha à Chassieu, à l’occasion du concours le Bocuse d’Or, la « plus grande arène gastronomique du monde ». (JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images)

Les candidats disposaient de 4H40 pour servir à l’assiette un mets sublimant le céleri, le maigre et le homard. En parallèle, ils ont 5H30 pour réaliser un plateau, composé d’un plat et de trois garnitures, autour du chevreuil, du foie gras et du thé. Tous devaient mettre l’identité de leur pays à l’honneur.

Des chefs dégustent des plats lors du concours de cuisine du Bocuse d’Or 2025 au SIRHA (Salon International de la Restauration, de l’Hôtellerie et de l’Alimentation) dans le hall d’exposition d’Eurexpo à Chassieu, près de Lyon, dans le centre-est de la France, le 27 janvier 2025. (JEFF PACHOUD/AFP via Getty I

« C’était ciselé, c’était propre, c’était net »

La prestation de la France ? « C’était ciselé, c’était propre, c’était net », a chaudement salué le chef français Davy Tissot, président du Comité international d’organisation du Bocuse d’Or et lui même vainqueur en 2021.

Le chef français Davy Tissot (C) montre une plaque commémorative à côté de Jérôme Bocuse (D en bas), fils du célèbre chef français Paul Bocuse et des membres de son équipe, après avoir remporté le prix international de la gastronomie Bocuse d’Or 2021, à Collonges-au-Mont-d’Or, le 28 septembre 2021. (PHILIPPE DESMAZES/AFP via Getty Images)

Dimanche, puis lundi, c’est tout un essaim de toques blanches qui a poché, flambé, déglacé, avec des mouvements quasi automatiques.

Le chef français Paul Marcon (C) participe au concours de cuisine du Bocuse d’Or 2025 au SIRHA (Salon International de la Restauration, de l’Hôtellerie et de l’Alimentation) dans le hall d’exposition Eurexpo à Chassieu, près de Lyon, dans le centre-est de la France, le 27 janvier 2025. (JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images

« La récompense d’un travail de deux ans, même plus »

« On connaît notre partition par cœur », soulignait Paul Marcon en amont du jour J, qui obtient aujourd’hui « la récompense d’un travail de deux ans, même plus ».

TOPSHOT – Le chef français Paul Marcon prépare des plats alors qu’il participe au concours de cuisine du Bocuse d’Or 2025 au SIRHA (Salon International de la Restauration, de l’Hotellerie et de l’Alimentation) dans le hall d’exposition Eurexpo à Chassieu, près de Lyon, dans le centre-est de la France, le 27 janvier 2025. (JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images)

Ni la ferveur des supporters en tribunes, ni les nuées de caméras circulant à travers les îlots n’ont su déconcentrer la crème de la cuisine de compétition, qui s’est affairée aux fourneaux sans relâche.

Le chef islandais Sindri Sigurdsson (C) participe au concours de cuisine du Bocuse d’Or 2025 au SIRHA (Salon International de la Restauration, de l’Hotellerie et de l’Alimentation) dans le hall d’exposition Eurexpo à Chassieu, près de Lyon, dans le centre-est de la France, le 27 janvier 2025. (JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images)

Dans les gradins, Magnus Rosendahl, 25 ans, plaçait toute sa confiance dans le chef danois Sebastian Holberg, vainqueur de la sélection européenne. Il espérait pour le Danemark un quatrième sacre au concours, un doublé après la victoire de 2023. « Je veux l’aider à réaliser ses rêves », avait-il dit à l’AFP, frappant sans discontinuer sur son tambour, dans un nuage de confettis.

Le podium : France, Danemark puis Suède

À l’annonce des résultats, la salle a tout de même rugi de joie en voyant les Danois monter sur la deuxième marche du podium, juste au-dessus de la Suède, puis de la Norvège, redoutable candidat (cinq victoires) qui cette année a dû se contenter d’une quatrième position.

Le chef français Paul Marcon (C) célèbre sa victoire au concours de cuisine du Bocuse d’Or 2025 au SIRHA (Salon International de la Restauration, de l’Hôtellerie et de l’Alimentation) dans le hall d’exposition Eurexpo à Chassieu, près de Lyon, dans le centre-est de la France, le 27 janvier 2025. (JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images)

Le danger des pays scandinaves

Si les pays scandinaves sont aussi dangereux, c’est parce qu’ils ont « compris cette finesse, cette élégance, ce raffinement » nécessaires pour briller sur cette coupe du monde, avait estimé auprès de l’AFP Romuald Fassenet, président de la Team France, et membre du jury.

Le Français Romuald Fassenet brandit un drapeau français lors du concours culinaire international Bocuse d’Or Europe 2018, le 11 juin 2018 à Turin. (MARCO BERTORELLO/AFP via Getty Images)

Au Bocuse d’Or : on veut battre la France ! »

Selon lui, la menace ne venait toutefois pas seulement du Nord, mais de « partout ». « C’est comme au football, où on veut toujours battre le Brésil. Au Bocuse d’Or : on veut battre la France ! », avait-il lancé.

La suite pour Paul Marcon ? « Je ne sais pas, je vais déjà savourer un peu, on verra plus tard », a-t-il répondu à la presse. Pour l’instant, « il faut redescendre sur Terre, et retourner au travail ».

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