La Hongrie de Viktor Orban peut-elle sauver la civilisation occidentale ?

Par MARVIN FOLKERTSMA
7 novembre 2018 04:30 Mis à jour: 1 avril 2021 18:34

Par Marvin Folkertsma, ancien professeur de sciences politiques du Grove City College, en Pennsylvanie. 

Le point de vue exprimé dans cet article est celui de son auteur et ne reflète pas nécessairement celui d’Epoch Times.

Pendant des décennies, les Européens ont pu jouir d’automnes glorieux sans craindre que les Panzers ne grondent le long de l’avenue des Champs-Élysées, que les conquérants soviétiques ne foutent en l’air leurs festivals d’art, ou que les Américains boulimiques et hypersexuels ne pelotent leurs femmes et ne corrompent leur morale avec leurs barres chocolatées Hershey.

Au lieu de cela, ils ont pu se concentrer sur ce qui compte vraiment : le football, les vacances et la peur que le réchauffement climatique ne transforme la Terre en « Waterworld » (monde submergé sous les eaux) dans plus ou moins une décennie plus ou moins. Les problèmes d’intégration des musulmans ? Je ne veux pas en parler ; de toute façon ceux en position de pouvoir ne m’écouteront pas.

À l’exception du Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui donne des brûlures d’estomac à tous les Bruxellois-crates, d’un bout à l’autre de la table. Ainsi, un commissaire européen non élu et pour la plupart du temps non responsable ne peut pas examiner les concombres à la menthe, s’attarder sur le cassoulet et finir par des profiteroles sans être interrompu par les pensées ennuyeuses de ce Magyar qui s’en mêle.

C’est suffisant pour donner des indigestions à des dirigeants privilégiés, ce qui est un autre défi qui exige une étude minutieuse.

Le problème, c’est que M. Orban ne comprend pas. Le pouvoir, la sagesse et les ordres viennent d’en haut et l’on s’attend à ce qu’ils soient respectés ; ainsi, les membres du Parlement européen ont applaudi après avoir voté pour punir la Hongrie d’avoir menacé les « valeurs démocratiques » si précieuses de leurs supérieurs — donc peu comprennent comment un tel dirigeant national peut être si populaire et ne pas être, enfin, l’un des leurs.

Lorsque le Conseil européen (CE) a ordonné à la Hongrie d’accepter son « quota » de réfugiés musulmans plus tôt cette année, M. Orban a déclaré en gros que la Hongrie refusait de mettre en jeu le bien-être et la sécurité de son pays. Apparemment, le CE est très choqué ! qu’il n’y ait pas de jeux là-bas.

M. Orban n’est pas joueur. Il a également refusé de se faire sermonner par des élites arrogantes dont l’esprit est pris dans un essaim fictif de clichés condescendants – le multiculturalisme est bon, la mondialisation est la vague du futur, les normes démocratiques sont réprimées en Hongrie et les droits des minorités sont gravement menacés – tout cela est insensé, selon M. Orban, surtout les plaintes européennes concernant la démocratie en Hongrie.

« Selon ma compréhension de la démocratie, il n’est pas possible pour le gouvernement de ne pas honorer la volonté du peuple. Nous parlons de la souveraineté nationale et de l’identité culturelle du pays. Nous devons préserver le droit de décider qui peut vivre en Hongrie », a-t-il rappelé.

De plus, de nombreux réfugiés musulmans seraient moins des victimes en quête de sécurité que des envahisseurs qui finiront par conquérir grâce à l’augmentation de leur population et à leurs exigences politiques, ce qui, de l’avis de M. Orban, entraînera la disparition et la destruction de la civilisation européenne.

Mais les impérialistes de l’UE ont un point de vue différent, en particulier sur des questions aussi à la mode que les « gender studies » (les études de genre), qui ont été abandonnées par le gouvernement hongrois le 12 octobre, apparemment pour de faibles taux d’inscription. De plus, le chef d’état-major de M. Orban n’avait aucun scrupule à ajouter : « Le gouvernement hongrois est clairement d’avis que les gens naissent hommes ou femmes. »

Cela va à l’encontre d’un point de vue largement partagé dans les cercles LGBTQ selon lequel le genre est aussi malléable que quoi que ce soit d’autre entre les mains d’un homo sapiens, en particulier les personnes de tendance féminine.

Laissant de côté la question de savoir comment les parties intimes peuvent être « socialement construites » ou « assignées à la naissance », l’Université d’Europe centrale soutenue par George Soros a estimé que ce changement de politique est « une atteinte majeure à la liberté académique et à l’autonomie universitaire. Les études sur le genre sont un domaine académique reconnu internationalement, qui produit des connaissances socialement pertinentes… »

Pertinentes pour qui ? Que pour les spécialistes des études de genre. D’autres, comme M. Orban et ses partisans, sont perplexes devant la façon dont les aficionados des « études de genre », qui « déconstruisent » la littérature et les sciences humaines depuis deux générations, peuvent prétendre que les STEM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) sont « sexuellement discriminatoires ».

Il est difficile pour les gens normaux de comprendre comment quelque chose comme la physique, le calcul ou la construction d’un pont peut être « genre » et, pour beaucoup d’Européens, de tels propos déclenchent des souvenirs de nazis qui ont rejeté « la science juive » et tué des millions de personnes pendant la guerre la plus horrible de l’histoire. Que pensez-vous de ceci : la science est la science, les hommes sont des hommes et les femmes sont des femmes ?

Pas pour les Bruxello-crates, qui ont grincé des dents à la suite du dernier scandale de Budapest, annoncé le 15 octobre, qui interdit aux gens de dormir dans les rues de Hongrie et les oblige à déménager dans des abris à la place. Mais personne n’a besoin de déambuler dans les selles, les drogues et les seringues de San Francisco pour conclure que ce n’est pas une mauvaise idée pour les sans-abri, les malades mentaux, les autres qui ont besoin d’aide publique et, plus important encore, pour tous les citoyens du pays.

Certes, les individus soucieux de leur identité sexuelle et des luttes des plus démunis ont des droits, qui doivent être respectés, au même titre que les autres fondements de la civilisation occidentale.

C’est là que réside le problème, en ce qui concerne les élites européennes. Le nationalisme impitoyable de M. Orban, son adhésion au christianisme et sa défense de la civilisation occidentale pourraient être contagieux et adoptés par d’autres membres de l’UE. Ce qui menacerait les emplois et les engagements de nombreux dirigeants envers des idées que la majorité des citoyens considèrent comme stupides, dangereuses et même suicidaires.

Bref, si Budapest l’emporte, les citoyens ordinaires de tout le continent reprendront le contrôle de leur vie, l’élite arrogante et dysfonctionnelle de l’UE risquera de s’effondrer et Bruxelles reviendra une ville plus ou moins ordinaire.

Et c’est ainsi que la Hongrie peut sauver la civilisation occidentale.

Par Marvin Folkertsma

Marvin Folkertsma est un professeur de sciences politiques à la retraite qui a passé sa carrière au Grove City College en Pennsylvanie. Auteur de plusieurs ouvrages, sa dernière parution est un roman intitulé Le Treizième Commandement.

Le point de vue exprimé dans cet article est celui de son auteur et ne reflète pas nécessairement celui d’Epoch Times.

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