Une femme accusée d’actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort de son fils de sept ans en 2021 à Lorient a été condamnée vendredi à vingt ans de réclusion par la cour d’assises du Morbihan.
La cour, qui a suivi les réquisitions de l’avocat général, a prononcé un suivi socio-judiciaire de dix années, comprenant une injonction de soins et une interdiction de paraître dans le Morbihan. L’autorité parentale de cette femme sur ses deux autres enfants mineurs lui est aussi retirée. À l’énoncé du verdict, l’accusée, nommé Bahati Ahamada Chanfi selon Ouest-France, 47 ans, née aux Comores, n’a eu aucune réaction.
Les faits remontent au dimanche 7 février 2021 dans un appartement du quartier populaire du Bois-du-Château, à Lorient. À son réveil, la mère de trois garçons s’aperçoit que son cadet, Ikibalou selon le quotidien régional, n’est pas là. Lorsqu’il revient en début d’après-midi, l’enfant s’est sali. Elle le réprimande, veut le laver. Il refuse, résiste.
Mercredi, le seul témoin oculaire de la scène, âgé de 13 ans, ami du frère aîné de la victime, a raconté que la mère leur avait demandé de l’aider à bâillonner l’enfant et à lui entraver les mains et les pieds. Une voisine appelée ensuite à la rescousse l’a découvert gisant au sol dans la salle de bains, partiellement dénudé et inanimé. Elle défait alors les liens, le porte sur un lit et alerte les secours. Le garçonnet décèdera « d’un syndrome asphyxique multifactoriel : par noyade et suffocation ».
Elle pensait son cadet « possédé »
Mardi, au premier jour du procès, la mère a déclaré à la présidente : « Oui, je suis responsable de sa mort. » Elle reconnaît aussi avoir attaché l’enfant et lui avoir appliqué sur sa tête, sa bouche et autour du cou un châle humide alors que l’enfant implorait son pardon.
Selon cette femme, mère de six enfants de trois maris différents, elle pensait son cadet « possédé » car l’enfant, déjà « turbulent », était devenu « très brutal » avec elle au départ de son dernier conjoint.
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