La Suisse a défendu mardi sa politique de gel des avoirs d’oligarques russes face aux critiques qui accusent le pays alpin de ne pas en faire assez après l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
La Suisse a, à elle seule, gelé environ 7,5 milliards de francs suisses (près de 7,6 milliards d’euros) d’actifs depuis l’imposition de sanctions suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce qui correspond à « un bon tiers » des actifs gelés dans « l’ensemble » de l’Union européenne, argumente Helene Budliger Artieda, la directrice du Secrétariat d’État à l’économie (Seco) dans un entretien au quotidien NZZ. Elle cite à l’appui un chiffre de « 21,5 milliards d’euros » gelés dans l’ensemble de l’UE et s’étonne en conséquence que l’on puisse soupçonner la Suisse de faire preuve de « négligence ».
La semaine passée, les pays membres du G7 ont demandé à la Suisse d’agir plus activement contre l’argent des oligarques russes, a révélé l’hebdomadaire suisse alémanique Handelszeitung. Un courrier, signé par tous les ambassadeurs du G7 à Berne, a été adressé au gouvernement suisse pour lui demander d’en faire davantage, a dévoilé l’hebdomadaire, précisant que la lettre est confidentielle.
Entre 50 et 100 milliards de francs supplémentaires
Mi-mars, l’ambassadeur des États-Unis en Suisse, Scott Miller, avait émis des critiques, notamment à l’égard de Mme Budliger Artieda. Il avait dit prendre note des montants gelés par la Suisse mais estimé que le pays pourrait bloquer entre 50 et 100 milliards de francs supplémentaires.
Dans les colonnes de la NZZ, la responsable du Seco répondu que ce chiffre résulte d’un « malentendu ». « Le chiffre avancé de 50 à 100 milliards de francs est une estimation des possibles avoirs russes gérés qui a circulé au début », réplique-t-elle, insistant sur le fait que cette estimation ne provient pas de l’administration. « Mais tous les Russes ne sont pas soumis à des sanctions, seulement une minorité », ajoute-t-elle.
Interrogée quant à savoir si les avoirs gelés peuvent être confisqués pour contribuer à la reconstruction de l’Ukraine, Mme Budliger Artieda expliqué qu’un groupe de travail avait discuté de ce sujet et était parvenu à une conclusion claire, à savoir qu’il s’agirait d’une « violation du droit de propriété ». Si ces biens n’ont pas une origine criminelle, « la confiscation de biens privés n’est pas autorisée en Suisse », a-t-elle indiqué.
Depuis le début de l’invasion, le 24 février 2022, la Suisse a répercuté l’essentiel des sanctions économiques prises par l’Union européenne à l’encontre de la Russie.
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