L’agent chinois qui a tenté de corrompre l’IRS contre Shen Yun est condamné à 20 mois de prison

Les procureurs ont déclaré que l'homme, un citoyen américain naturalisé, a utilisé les libertés dont il jouit aux États-Unis pour saper le pays

Par Epoch times
25 novembre 2024 16:07 Mis à jour: 25 novembre 2024 17:53

WHITE PLAINS, N.Y. – Un agent chinois, qui a tenté de corrompre l’IRS (Internal Revenue Service) et de manipuler l’agence pour faire avancer la répression transnationale de Pékin à l’encontre d’une association à but non lucratif américaine, a été condamné à une peine de 20 mois de prison.

John Chen, 72 ans, citoyen américain, a été l’un des principaux acteurs d’une combine de pots-de-vin de 50.000 dollars, sous la direction d’un agent des services de renseignement chinois, visant à révoquer le statut d’organisation à but non lucratif de l’association Shen Yun Performing Arts, dont le siège est à New York.

Shen Yun figure depuis longtemps sur la liste des cibles du régime chinois. Fondée en 2006, la compagnie effectue des tournées dans le monde entier pour présenter l’ancienne culture chinoise qui prévalait avant la prise de contrôle de la Chine par les communistes, tout en mettant en lumière les violations des droits de l’homme commises sous le régime. Elle a souvent attiré l’attention sur la persécution du groupe de méditation Falun Gong.

John Chen a plaidé coupable en juillet après avoir conclu un accord avec les procureurs. Il a passé 16 mois en détention depuis son arrestation  en mai 2023 et passera encore quatre mois en détention fédérale.

Il devra également payer une amende de 50.000 dollars et faire l’objet d’une libération sous surveillance pendant trois ans après avoir purgé la totalité de sa peine de prison.

Pendant plusieurs mois en 2023, John Chen a tenté de faire passer une plainte frauduleuse pour dénonciation afin d’aider le Parti communiste chinois à « abattre » le Falun Gong, selon les documents du tribunal. Les procureurs ont déclaré que la plainte pour dénonciation était « à première vue déficiente » et invoquait une rhétorique de propagande typique des autorités chinoises.

Au cours de ces conversations, M. Chen a insisté sur le fait que les dirigeants chinois étaient « très généreux » en ce qui concerne le soutien financier du plan, selon le document du tribunal.

Le document rapporte les propos de John Chen : « Une fois que cette-cette-cette chose aura été faite, la récompense pour le travail sera assurément donnée à ce moment-là. »

John Chen et un autre co-conspirateur, Lin Feng, qui ont purgé 16 mois de détention, ont versé des pots-de-vin de 5000 dollars en espèces à un agent infiltré qui se faisait passer pour un agent du fisc. Ils lui ont promis 50.000 dollars supplémentaires pour l’ouverture d’une enquête, ainsi que 60 % de toute somme versée à la suite de la plainte, si celle-ci aboutissait.

Il s’agissait d’un « pot-de-vin important », a affirmé Michael Lockard, procureur adjoint des États-Unis, lors de l’audience de détermination de la peine. Il a fait remarquer que l’agent infiltré n’avait pas précisé le montant.

John Chen (à g.) pose pour une photo lors d’un événement célébrant le 70e anniversaire du régime communiste chinois à Pékin en 2019. (Département américain de la Justice)

« L’accusé a choisi le montant », a-t-il précisé.

John Chen et Lin Feng s’étaient tous deux rendus dans le comté d’Orange, dans le nord de l’État de New York, où Shen Yun est basé, pour y surveiller les pratiquants de Falun Gong, selon un document déposé au tribunal.

Damian Williams, procureur du district sud de New York, a souligné que cette condamnation rappelle que « le système judiciaire américain veillera à ce que ceux qui cherchent à exercer une répression transnationale malveillante sur le sol américain rendent des comptes ».

« John Chen est en phase avec le gouvernement de la RPC et ses objectifs de harcèlement et d’intimidation du Falun Gong, une cible de longue date de la répression de la RPC. Ce faisant, M. Chen a audacieusement tenté de soudoyer une personne qu’il croyait être un agent de l’IRS afin de corrompre l’administration du code fiscal américain et de pervertir le programme de dénonciation de l’IRS », a-t-il révélé dans  un communiqué du 19 novembre. « Le Bureau ne tolérera pas de tels efforts visant à réprimer la liberté d’expression aux États-Unis en ciblant les personnes qui critiquent la République populaire de Chine. »

Le procureur du district sud de New York, Damian Williams, s’adresse aux médias à New York le 2 novembre 2023. (David Dee Delgado/Getty Images)

Le fils de John Chen et son avocat se sont refusés à tout commentaire après avoir quitté la salle d’audience. Le fils de Chen, ses trois frères et sœurs vivant en Chine, ses deux ex-femmes et sa fiancée ont tous écrit des lettres demandant la clémence et le décrivant comme un homme aimant les États-Unis, mais les procureurs n’étaient pas d’accord.

Dans un mémo daté du 5 novembre, ils ont fait valoir qu’une peine de 30 mois d’emprisonnement – la plus longue prévue par les lignes directrices – serait appropriée en raison de la gravité de l’affaire et de la nécessité de dissuader les comportements criminels, « en particulier dans les cas de répression par une puissance étrangère d’un groupe désapprouvé à l’intérieur des frontières des États-Unis ».

« L’accusé n’a pas de motifs atténuants ou de facteurs externes justifiant son délit », ont écrit les procureurs, notant que John Chen n’était “pas motivé par la pauvreté” et qu’il n’y avait pas de preuve de pressions exercées par les autorités chinoises.

Le rappel de rideau de Shen Yun Performing Arts au David H. Koch Theater au Lincoln Center à New York City le 11 janvier 2015.( Larry Dai/Epoch Times)

Les procureurs ont mentionné que John Chen avait à plusieurs reprises qualifié les fonctionnaires chinois d’« amis » et que, pendant le déroulement de cette affaire de pots-de-vin, il les avait appelés « frères de sang » et avait décrit comment « [ils] » – John Chen et ses amis du gouvernement de la RPC – [avaient] « commencé ce combat » contre le fondateur du Falun Gong « il y a vingt ou trente ans ».

Le mémo présentait des photos obtenues à partir d’appareils électroniques et de comptes en ligne de John Chen le montrant lors d’un grand défilé militaire à Pékin célébrant le 70e anniversaire du régime communiste chinois en 2019. Une autre photo montrait John Chen serrant la main du dirigeant communiste Xi Jinping.

« John Chen était extraordinairement fier de son histoire avec le gouvernement de la RPC et, en particulier, de sa rencontre avec Xi », indique la note, citant un appel enregistré dans lequel il se vantait d’avoir “grimpé, grimpé, grimpé jusqu’à ce poste” et que “Oncle Xi” l’avait rencontré “trois fois en 10 ans”.

John Chen (à g.) rencontre le dirigeant communiste chinois Xi Jinping à Pékin, sur une photo non datée. (Département de Justice)

Selon le mémo, John Chen avait également fait figurer ces trois rencontres, ainsi qu’une photo, dans un curriculum vitae numérique datant de 2020.

John Chen soutenait les autorités chinoises pour réprimer le Falun Gong et a « agi en tant que participant enthousiaste et à part entière aux crimes », ont déclaré les procureurs.

« C’était son combat », a conclu Me Lockard lors de l’audience de détermination de la peine, ajoutant que John Chen avait essayé d’utiliser les libertés dont il jouissait aux États-Unis pour nuire au pays.

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