La vie de Mathias a basculé lors d’une rencontre UNSS (Union nationale du sport scolaire) il y a un peu plus de deux ans. Le jeune homme, aujourd’hui âgé de 19 ans, est devenu tétraplégique après un mauvais plaquage au rugby. L’auteur des faits vient d’être condamné par le tribunal correctionnel de Tarbes (Hautes-Pyrénées).
Pour Mathias Dantin, jeune homme de 19 ans lourdement handicapé depuis décembre 2022, le verdict rendu par le tribunal de Tarbes ce mardi est « un message fort au milieu du rugby ». L’auteur du plaquage fatal a été condamné à neuf mois de prison avec sursis, comme le relate France 3 Occitanie.
Le joueur adverse reconnu « entièrement responsable »
C’est un véritable soulagement pour Mathias, le joueur adverse ayant été reconnu « entièrement responsable » de son acte. Ce dernier a « délibérément choisi une action défensive, agressive et source de violence avec la prévision qu’il en résulterait une atteinte physique à la personne ».
Soulagé par cette décision, Mathias a indiqué au Parisien : « Cela signifie que je suis reconnu en tant que victime d’une agression. » « Cela ajoute à notre crédibilité vis-à-vis des médias, des institutions et de la justice », a-t-il signifié.
D’autant plus que le combat du jeune homme est loin d’être terminé. Par le biais de ses nombreuses interventions, notamment auprès des clubs de rugby, il apporte son témoignage et espère ainsi sensibiliser les consciences sur les gestes dangereux dans le sport.
« Le sport n’est pas une excuse »
Mathias Dantin, tout comme son père, espère que cette décision de justice sera utile dans des affaires similaires. « Il faut que ça serve, sur ces faits de jeu, qui sont pour moi des faits de société. Le sport n’est pas une excuse », a-t-il asséné. « Si le rugby est un sport de contact, quand on a recours à de la violence volontaire, on bascule du côté du droit », a indiqué au quotidien francilien son avocate, Me Hélène Simon-Grassa.
Mathias souhaiterait que les règles évoluent en UNSS car, assure-t-il, « il y a des choses absurdes et impensables, avec sur le terrain des joueurs de niveaux et d’âges différents ». Selon lui, « il y a bien d’autres manières de faire découvrir un sport, comme le rugby à toucher, le flag, le rugby à 5 ».
« Je veux qu’on me rende ma dignité »
Le jour de l’accident, en décembre 2022, Mathias avait été victime d’un placage « cathédrale » de la part de son adversaire. Celui-ci l’avait soulevé puis fait retomber au sol, tête la première. Les cervicales de Mathias s’étaient alors pliées et il avait été transporté à l’hôpital en urgence absolue.
Lors du procès, qui s’est tenu en décembre dernier, Mathias avait déclaré : « J’ai besoin d’une assistance 24 heures sur 24, je ne suis pas du tout autonome, c’est très compliqué. Mon handicap est très lourd au quotidien. » « Je veux qu’on me rende ma dignité et que mon entourage soit respecté pour ce qu’on a été contraint de vivre », avait-il ajouté, ainsi que le relate France 3.
De son côté, le prévenu avait expliqué lors de cette audience qu’il ne pratiquait plus le rugby et qu’il lui était même « compliqué » d’aborder ce sujet. « C’est un sport qui a bouleversé beaucoup de vies », avait-il pointé, indiquant : « Je ne le regarde plus, je ne le suis plus. Je n’ai pas envie d’en entendre parler. »
« La haine, ça ne sert à rien »
Le jour du jugement, le jeune homme et ses parents n’étaient pas présents, précise France 3. L’auteur des faits, qui est aujourd’hui âgé de 20 ans, n’y était pas non plus. Seuls ses parents se sont rendus au tribunal. Leur fils a été à neuf mois de prison avec sursis alors que le procureur avait quant à lui requis 18 mois de prison avec sursis. Le jeune homme écope également d’une amende de 2000 euros.
La partie adverse a décidé de faire appel de ce jugement, ce qui, pour Mathias, démontre que l’auteur du placage interdit « n’assume une nouvelle fois pas ses actes ». « Ça m’offusque de devoir attendre encore longtemps », a-t-il signifié au quotidien francilien, admettant néanmoins que la haine « ne sert à rien ». « Que ce soit neuf mois, dix-huit mois ou quatre ans, ça ne changera rien à mon quotidien, ni à ma peine », a-t-il conclu.
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