Le Mexique a réduit de 56% depuis mai le flux vers les Etats-Unis de migrants sans-papiers, en grande majorité originaires d’Amérique centrale, a affirmé vendredi le ministre mexicain des Affaires étrangères Marcelo Ebrard, qui doit se rendre Washington après la menace de Donald Trump d’imposer des tarifs douaniers.
« Je ne m’attends pas à des menaces de tarifs douaniers parce qu’il y a une réduction (du flux migratoire) de 56%. Nous exhortons le gouvernement américain à soutenir la stratégie du Mexique », a-t-il déclaré lors de la conférence de presse matinale du président Andrés Manuel Lopez Obrador.
Le chef de la diplomatie mexicaine a également souligné que son pays n’accepterait pas d’être un « pays tiers sûr », auprès duquel les demandeurs d’asile aux Etats-Unis doivent effectuer leurs premières démarches. Il s’agit d’une des principales exigences de Washington.
Une réponse à la menace de forts droits de douane
« La stratégie mexicaine est en train de fonctionner, nous n’allons pas accepter d’être un pays tiers sûr (…) Nous ne pouvons pas l’accepter car cela va à l’encontre des intérêts du Mexique. C’est injuste pour notre pays », a ajouté M. Ebrard, qui doit rencontrer mardi à la Maison Blanche le vice-président Mike Pence et le secrétaire d’Etat Mike Pompeo.
Le ministre mexicain compte insister en revanche sur la stratégie de développement économique de l’Amérique centrale pour combattre l’immigration.
« Nous voulons que ce soit une relation d’amitié, de coopération en faveur du développement des deux pays », a déclaré de son côté le président Andrés Manuel Lopez Obrador.
Depuis octobre 2018, les Etats-Unis font face à un afflux de migrants illégaux à leur frontière avec le Mexique, ce qui a tendu les relations entre Washington et Mexico.
Plus de 25 000 hommes mobilisés
En juin, les Etats-Unis ont menacé d’imposer des droits de douane sur les produits importés du Mexique si le gouvernement d’Andrés Manuel Lopez Obrador ne mettait pas un coup d’arrêt à l’arrivée de migrants, originaires en grande majorité de pays pauvres et violents d’Amérique centrale, Guatemala, Salvador et Honduras en tête.
Sous la pression, le Mexique a déployé plus de 25.451 soldats répartis entre la frontière sud -où arrivent la majorité des migrants- et le nord, à la frontière de 3.200 km qui le sépare des Etats-Unis, selon M. Ebrard.
Le 22 juillet, Marcelo Ebrard avait annoncé que les gouvernements mexicain et américain se réuniraient début septembre à Washington pour évaluer les efforts du Mexique dans la lutte contre l’immigration illégale dans le cadre d’un accord conclu le 7 juin entre Washington et Mexico.
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