Le père de Sara, enfant martyre de 10 ans, attaqué en prison à Londres

Par Epoch Times avec AFP
3 janvier 2025 17:16 Mis à jour: 4 janvier 2025 04:50

Urfan Sharif, récemment condamné à la prison à vie à Londres pour avoir torturé et tué sa fille Sara, a été attaqué par deux détenus de la prison de Belmarsh, rapporte vendredi le quotidien britannique The Sun.

Les deux hommes ont agressé Urfan Sharif, 43 ans, le 1er janvier avec le couvercle tranchant d’une conserve de thon, le coupant au visage et dans le cou, précise le tabloïd. Sara, petite fille anglo-pakistanaise de 10 ans, était morte sous les coups en août 2023 après des années de mauvais traitements dont les détails, révélés au procès, ont bouleversé les Britanniques.

La police de Londres a confirmé enquêter sur l’agression d’un « prisonnier de 43 ans, dont les blessures ne mettent pas sa vie en danger » à la prison de haute sécurité de Belmarsh, au sud-est de Londres. Un porte-parole de l’administration pénitentiaire a également confirmé l’agression d’un prisonnier sans l’identifier.

« Pas exagéré de qualifier de torture »

Le père et la belle-mère de Sara Sharif, Beinash Batool, âgée de 30 ans, ont été condamnés mi-décembre à la prison à vie à Londres pour le meurtre de la fillette. Le procès de ces tortionnaires a bouleversé le Royaume-Uni, tant à cause des violences infligées à Sara qu’en raison des occasions manquées qui auraient pu la sauver. « Il n’est pas exagéré de qualifier de torture », ce qu’a enduré la petite fille, avait déclaré le juge, rappelant un à un les sévices insoutenables qui lui ont été infligés.

Tête emprisonnée dans une cagoule faite de sac en plastique, pieds ligotés, brûlures au fer à repasser ou à l’eau bouillante, coups avec une batte de cricket ou avec le pied métallique d’une chaise haute, rien ne lui a été épargné.

L’oncle de Sara Faisal Malik, 29 ans, qui vivait avec le couple à Woking (sud-ouest de Londres), a lui été condamné à 16 ans de prison pour avoir « causé ou rendu sa mort possible ».

Sara a été traitée « comme si elle ne valait rien »

Dans un communiqué publié après les condamnations, le parquet a indiqué que la lourdeur des peines reflétait « la cruauté et la gravité des crimes commis ». Sara a été traitée « comme si elle ne valait rien ». Plus que les autres enfants de la maison, elle a subi ces violences « parce qu’elle était une fille », née d’une autre mère, a souligné le juge qui a rendu hommage à « une petite fille courageuse à la belle personnalité » qui aimait chanter et danser.  Sara vivait dans un état de « terreur permanent ». Le simple fait d’aller aux toilettes lui était interdit, a-t-il rappelé.

Son autopsie avait révélé une centaine de blessures dont un traumatisme crânien, de multiples fractures, ecchymoses et cicatrices, des traces de brûlures et des marques de morsures humaines. Le matin suivant la mort de Sara, son père, sa belle-mère et son oncle s’étaient envolés pour le Pakistan avec les cinq autres enfants, abandonnant son corps sur un lit.

L’inspecteur en chef Craig Emmerson de la police du Surrey s’adresse aux médias après le verdict dans l’affaire du meurtre de Sara Sharif à la Cour criminelle centrale le 11 décembre 2024 à Londres, en Angleterre. (Leon Neal/Getty Images)

Le corps de Sara a été rapatrié en Pologne, pays de sa mère, Olga, où des funérailles ont été célébrées. « Elle est maintenant un ange qui nous regarde depuis le paradis », a écrit la mère dans un texte, lu par le procureur. « Encore aujourd’hui, je n’arrive pas à comprendre comment on peut agir de façon aussi sadique envers un enfant », a-t-elle ajouté.

Trois signalements en vain

Le procès a bouleversé le Royaume-Uni en révélant les violences subies par la fillette anglo-pakistanaise et mis en évidence les échecs des services sociaux qui suivaient la famille. L’institutrice de Sara a raconté au procès une petite fille arrivée en classe avec un hijab en janvier 2023, seule de sa famille à en porter, et qui tirait dessus pour cacher des traces de coups. L’école avait alors émis trois signalements, sans résultat. En avril 2023, la famille avait déménagé et Urfan Sharif avait annoncé à l’école que Sara serait désormais scolarisée à la maison. Les services sociaux connaissaient la famille. Sara et son frère aîné avaient été placés en foyer à plusieurs reprises, puis rendus à leur mère Olga, avant qu’un juge ne confie Sara et son frère à leur père en 2019, en dépit de son caractère violent.

« L’État a laissé tomber trop d’enfants ces dernières années, il est clair qu’il faut agir », a déclaré mardi sur la BBC la ministre de l’Éducation Bridget Phillipson. Le gouvernement devait présenter un projet de loi afin de mieux protéger les enfants vulnérables, avec notamment des restrictions à la scolarisation à domicile pour ceux dont l’environnement familial est jugé inadapté ou dangereux.

« Il s’agit de veiller à ce que des mesures de protection soient mises en place pour les enfants, en particulier ceux qui sont scolarisés à la maison », a insisté le Premier ministre travailliste Keir Starmer.

Le gouvernement introduira prochainement de nouvelles mesures, dont l’obligation pour les conseils locaux de créer des équipes chargées de la protection des mineurs. Les parents devront obtenir l’autorisation des autorités s’ils souhaitent scolariser chez eux un enfant faisant déjà l’objet d’un plan de protection. Un registre des enfants scolarisés à la maison sera créé.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.