En près de quatre ans, et en réalité depuis une quinzaine d’années, j’ai réussi à lire la plupart des écrits des intellectuels, des géants de l’industrie et des responsables gouvernementaux qui ont construit l’étrange réalité qui caractérise l’année 2020 et celles qui suivront.
Ils voulaient mener une expérience scientifique sur la population humaine. Puisque les maladies infectieuses ne connaissent pas de frontières, ils savaient pertinemment que ce projet s’étendrait au monde entier.
Ils ont élaboré leurs modèles dans les moindres détails. Ils savaient quelle distance les gens seraient obligés de respecter entre eux. Ils savaient que le meilleur moyen d’empêcher la propagation d’un virus répandu serait d’isoler totalement l’ensemble de la population humaine, dans la mesure du possible. Les familles ne pouvant évidemment pas le faire, ils ont pensé à des pièces différentes ou à une distance de deux mètres. À défaut, des masques pourraient servir de protection.
Il va de soi – mais ils l’ont dit malgré tout parce que leurs modèles le leur dictaient – que les lieux de rassemblement intérieurs et extérieurs devaient être fermés. Le dispositif a été déployé d’abord en Chine, puis en Italie du Nord, puis en Europe, et le reste du monde s’est mis au diapason, à l’exception d’une poignée de pays dont la Suède, qui a essuyé pendant de longs mois des critiques brutales pour avoir permis à ses citoyens de rester libres.
Il est vraiment difficile d’imaginer ce que les auteurs de cette politique barbare pensaient qu’il se passerait ensuite. Pensaient-ils, aussi simpliste (et ridicule) que cela paraisse, qu’un virus respiratoire puisse disparaître comme par enchantement ? Ou qu’une potion apparaîtrait à temps pour inoculer toute la population, alors que personne n’a jamais réussi à mettre au point une telle chose ? Ont-ils vraiment cru à cela ?
Peut-être. Ou peut-être était-ce simplement amusant ou lucratif de tenter une expérience d’une telle ampleur sur la population humaine. Il est certain que cette expérience a été profitable pour beaucoup, même si elle a bouleversé la vie sociale, culturelle, économique et politique de milliards de personnes. Même en écrivant ces mots, j’ai du mal à croire qu’ils ne sortent pas d’un roman dystopique. Et pourtant, c’est ce qui s’est passé.
Presque immédiatement, l’idée des droits de l’homme a été reléguée au second plan. C’est évident. De même que l’idée que chacun dispose de la même liberté. La population a été divisée en catégories par décrets semblables aux ordres militaires qui s’appliquaient soudain à l’ensemble des citoyens.
Ce n’était que le début de profondes divisions. La stigmatisation des malades a également commencé immédiatement. Étaient-ils malades parce qu’ils n’étaient pas assez dociles ? Avaient-ils désobéi aux protocoles ? En 100 ans de santé publique, nous n’avons jamais vu un tel niveau et une telle échelle de démarcation. Certaines initiatives ont été prises pendant la crise du sida (sous l’impulsion de nul autre que le Dr Anthony Fauci), mais pas de manière aussi agressive ni aussi systématique.
À l’époque, on sentait disparaître le souci des droits fondamentaux et de la liberté, et avec lui la conscience morale de l’opinion publique. Dès le début, une loi martiale s’est imposée et la population a été divisée : « malades » contre « bien portants », « dociles » contre « non conformes », « essentiels » contre « non essentiels », les opérations chirurgicales non urgentes par opposition aux urgences nécessitant des services médicaux. Et ainsi de suite.
Et ce phénomène s’est considérablement amplifié au cours des mois suivants. Lorsque les masques sont apparus, il y avait les « masqués » qui étaient opposés aux « non masqués ».
Lorsque le vaccin est apparu, la division ultime s’est produite, s’ajoutant à toutes les autres et les submergeant : vaccinés contre non vaccinés. Les restrictions ont massivement perturbé les travailleurs. Les lieux publics de villes entières ont été fermés aux non-vaccinés, de sorte que les citoyens « non conformes » ne pouvaient pas se rendre dans les restaurants, les bars, les bibliothèques, les théâtres ou d’autres lieux publics. Même les lieux de culte ont suivi le mouvement, alors qu’ils n’y étaient pas obligés, divisant leurs congrégations en deux parties.
Derrière tout cela se cachait un objectif politique qui remonte à un texte que tous les grands experts célèbrent encore comme une réfutation prémonitoire et décisive des valeurs libérales : « La Notion de Politique » de Carl Schmitt de 1932. Cet essai rejette totalement les droits de l’homme en arguant que de telles notions ne permettent pas de soutenir des États robustes. Il était, bien entendu, un juriste Nazi et sa pensée a jeté les bases de la diabolisation des Juifs et de la marche de l’État totalitaire.
Dans l’esprit de Schmitt, la distinction ami-ennemi est la meilleure méthode pour rassembler le peuple autour d’une grande cause qui donne un sens à la vie. C’est cette impulsion qui donne de la force à l’État. Il va plus loin, indiquant que la distinction ami-ennemi s’enflamme davantage lorsque le sang coule :
« L’État, en tant qu’entité politique décisive, possède un pouvoir énorme : la possibilité de faire la guerre et ainsi de disposer publiquement de la vie des hommes. Le jus belli contient une telle disposition. Il implique une double possibilité : le droit d’exiger de ses propres membres qu’ils soient prêts à mourir et qu’ils tuent sans hésitation leurs ennemis. »
Si depuis des années, vous vous posez la question « Où cela va-t-il s’arrêter ? », nous avons maintenant notre réponse, qui semble inévitable avec le recul : la guerre. Nous assistons à la mort d’innocents, et ce n’est probablement que le début. Les confinements n’ont pas seulement brisé les anciens codes moraux et les limites convenues du pouvoir de l’État, ils ont aussi brisé la personnalité et l’esprit humains dans le monde entier. Ils ont donné naissance à une soif de sang à peine perceptible.
Les États sont devenus fous en intimidant et en divisant leurs citoyens. C’est arrivé presque partout, mais Israël en est un exemple frappant, comme Brownstone l’a souligné à maintes reprises. Les citoyens n’ont jamais été aussi divisés et l’État n’a jamais été aussi peu préoccupé par les questions de sécurité. La paix fragile a été brisée brutalement le 7 octobre par un attentat épouvantable qui a révélé le pire échec en matière de sécurité de l’histoire de cet État si vulnérable.
Cet incident a ensuite encouragé et déchaîné les adeptes de l’apocalypse, des peuples entiers déterminés à franchir une nouvelle étape dans la déshumanisation de la population et à utiliser des moyens terrifiants pour réaliser l’impensable : l’extermination, un mot aujourd’hui lancé comme s’il était normal de parler de la sorte. Ce conflit s’est étendu à la politique de tous les pays, à toutes les associations civiques, aux communautés d’intellectuels et aux amitiés personnelles. Comme Schmitt aurait pu l’aimer – et ce que Bret Weinstein appelle Goliath (l’unité de l’État administratif, des médias, du pouvoir des entreprises et des grandes plateformes technologiques) le célèbre certainement – chacun est en train de se positionner dans la catégorie « ami » ou « ennemi ».
Nous nous rappelons enfin à quel point la civilisation – la paix et la liberté qui en découlent – est incroyablement fragile. Nous devrions craindre que, dans le drame du moment, l’histoire relatée ci-dessus ne soit effacée de la mémoire de l’humanité. Les mesures prises pour éliminer le virus ont échoué si lamentablement que nombre de leurs auteurs cherchent désespérément à changer de sujet afin d’échapper à toute responsabilité. Encore une fois, c’est ce qu’ils souhaitent, et c’est peut-être même leur plan.
Cela ne peut tout simplement pas se passer ainsi. Ceux d’entre nous qui se souviennent des valeurs propres à une vie civilisée, dont les droits et libertés universels, ne peuvent rester silencieux ou se laisser entraîner par leurs émotions au point d’oublier ce qui nous a été infligé, ainsi que les dommages portés à la culture et à la conduite morale qu’un peuple civilisé est en droit d’attendre.
Toute guerre est précédée d’une période de démoralisation (je ne vaux rien), de démotivation (je ne peux rien faire) et de déshumanisation (ces gens ne valent pas la peine d’être sauvés), comme l’a expliqué Yuri Bezmenov, un ancien espion du KGB. À partir de là, il suffit d’appuyer sur le bouton.
Brownstone a été fondé à la lumière de l’histoire décrite ci-dessus pour mettre en exergue des idéaux plus élevés, non pas une guerre schmittienne entre amis et ennemis, mais des sociétés où règnent la compassion, la dignité, la liberté, les droits et l’exercice de la volonté humaine contre toutes les menaces et tous les usages de la violence, publics et privés. C’est ce qui nous guide aujourd’hui et toujours. Les idées apocalyptiques ne construisent rien, elles ne font que détruire. C’est l’instanciation de la philosophie du Joker. Aucune nation, aucune communauté ne peut y survivre.
Peu d’entre nous étaient conscients de la profondeur de la dépravation qui se cachait sous le mince vernis de civilisation qui avait jusqu’alors dominé nos vies. C’est l’expérience démentielle de lutte contre les maladies menée il y a seulement quelques années qui a déclenché cet accès d’inhumanité. Il est urgent de comprendre comment nous en sommes arrivés là et pourquoi, et de prendre des mesures, aujourd’hui désespérées, pour remettre dans la boîte de Pandore tout ce qui a été libéré.
De l’Institut Brownstone
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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