Ce classique, évoquant la transition à l’âge adulte, raconte l’histoire d’une troupe de lions dans la nature africaine. Le lionceau Simba parvient à déjouer les plans diaboliques de son oncle Scar et à succéder à son père tué, Mufasa, en tant que Roi Lion. Comme toutes les grandes histoires d’animaux, celle-ci parle aussi des humains. Elle célèbre leurs plus belles valeurs et dénonce leurs pires défauts.
Le portrait des prédateurs et des proies que dresse le film soulève une question plus large, souvent mal comprise, sur la relation de l’homme avec la nature : l’homme n’est pas séparé de la nature, il en fait partie. La chanson titre explique que « le cercle de la vie » touche non seulement le règne animal, mais aussi le monde entier.
Cela inclut les êtres humains. Il relie tous les êtres, toutes les espèces. Le fait que l’une chasse ou consomme l’autre ne contrarie pas l’ordre naturel, mais l’accomplit. Les gnous ne sont pas inférieurs aux lions parce qu’ils sont des proies, pas plus que les alligators ne sont supérieurs aux phacochères parce qu’ils sont des prédateurs. Si les proies n’étaient pas destinées à être des proies, elles ne vivraient certainement pas à quelques kilomètres des prédateurs, s’abreuvant et se nourrissant d’une plaine commune.
L’homme doit consommer des ressources naturelles et des nutriments animaux ou végétaux pour sa survie, sa croissance et sa santé. Oui, il doit être mesuré, tout comme les animaux prédateurs permettent à certaines proies de vivre un jour de plus. Sinon, comment la proie resterait-elle une source perpétuelle de nourriture ? Mais insister pour que l’homme aspire à de fausses idées de vertu en s’abstenant de consommer, comme s’il était une espèce inférieure, profane ce code naturel d’interdépendance.
Comment savons-nous que l’homme est destiné à être la couronne de la création ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont faim non seulement de plus, mais aussi de mieux. L’homme travaillera de manière plus créative, plus cohérente et plus coopérative que les animaux, pour une meilleure nourriture, une meilleure boisson et un meilleur abri. Contrairement aux animaux, les êtres humains ont soif d’un esprit, d’un cœur et d’une âme enrichis, et pas seulement d’un corps nourri. Les humains ont besoin d’être nourris à un niveau supérieur, par l’art, la musique, la littérature, l’humour, les jeux et le sport.
Le grand mensonge
La vision de la maturité dans ce film ne consiste pas seulement à dire la vérité, mais aussi à vivre courageusement selon cette vérité. Le mensonge sournois de Scar se heurte à l’éthique de Mufasa, qui veut que Simba soit fidèle à lui-même, puis s’effondre.
Le premier mensonge de Scar est l’orgueil, l’auto-illusion, la croyance qu’il devrait être roi. Envieux, il orchestre une bousculade de gnous qui est fatale à Mufasa et presque fatale à Simba. Il trompe Simba en lui faisant porter le chapeau de la mort de Mufasa.
Mais la vérité prend au dépourvu tous les menteurs. Scar suppose que la bousculade a tué Simba, et pas seulement Mufasa. Lorsque Simba apprend enfin à être fidèle à lui-même et revient triomphant au Rocher de la Fierté, le menteur est forcé d’avouer la vérité. Mais même lorsque sa vie est en jeu, Scar s’accroche aux mensonges : les hyènes sont à blâmer.
Le reproche de Simba – « Tout ce que tu m’as dit était un mensonge » – montre clairement que l’habitude de mentir de Scar, peut-être cultivée lorsqu’il était petit, est devenue un réflexe, une seconde nature. Simba cultive l’habitude opposée : la vérité.
Écouter les adultes
L’histoire de Simba montre clairement que les enfants doivent obéir aux adultes honnêtes et bienveillants, même s’ils ne comprennent pas pourquoi. Scar n’est ni droit ni bienveillant ; Mufasa est les deux à la fois. Les familles peuvent parfois payer un prix terrible pour la désobéissance d’un enfant aux bons adultes, ou pour son obéissance aux mauvais.
C’est peut-être la plus petite tribu du monde, mais la famille est aussi la plus importante. Sans elle, aucune autre tribu digne de ce nom ne survivrait. Et rien ne survit si les enfants n’apprennent pas et ne font pas preuve de respect, en paroles et en actes.
Le rabbin ou prêtre animalier, Rafiki, rappelle cette vérité avec une touche philosophique et spirituelle. Après des années d’attente d’un sauveur qui les délivrerait de l’esclavage de Scar, les habitants des Terres de la Fierté sont sur le point d’abandonner. Mais lorsque Rafiki trouve Simba vivant, il lui rappelle, par son reflet dans un bassin d’eau, qu’il a été créé à l’image et à la ressemblance de son père. Simba gambade encore comme un lionceau, se complaisant dans l’autosatisfaction d’un mantra qu’il s’est approprié loin des Terres de la Fierté : « hakuna matata » ( « pas de soucis » en swahili). Lorsqu’il plonge son regard dans l’eau, il est surpris par son reflet. Il n’est plus un lionceau.
C’est alors que Mufasa apparaît, comme dans un rêve, rappelant à Simba que son père vit à l’intérieur de son fils. En oubliant son père, Simba s’oublie lui-même : « Regarde à l’intérieur de toi. Tu es plus que ce que tu es devenu. »
Comme à l’improviste, Rafiki réprimande Simba pour son effacement puéril de l’histoire. S’il n’honore pas le passé, il ne peut pas revendiquer son présent, et encore moins façonner son avenir : « Le passé peut faire mal. Tu peux … le fuir, ou … en tirer des leçons. »
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