Le Royaume-Uni a estimé lundi que les combattants étrangers de l’organisation jihadiste Etat islamique (EI) devraient être jugés là où les crimes ont été commis, rejetant l’appel du président américain Donald Trump aux pays européens à rapatrier leurs ressortissants.
« Les combattants étrangers devraient être traduits en justice conformément à la procédure légale adéquate dans la juridiction la plus appropriée », a déclaré un porte-parole de la Première ministre Theresa May. « Quand c’est possible, cela devrait avoir lieu dans la région où les crimes ont été commis », a-t-il ajouté.
« Nous continuons de travailler étroitement avec nos partenaires internationaux sur ce sujet. Le gouvernement fera tout ce qu’il pourra pour garantir la sécurité du Royaume-Uni », a-t-il ajouté. Le président américain Donald Trump a exhorté dimanche les Européens à reprendre leurs centaines de ressortissants détenus en Syrie après avoir rejoint les rangs de l’EI, afin de les traduire en justice.
L’administration semi-autonome kurde refuse de juger les étrangers et veut les renvoyer vers leurs pays d’origine. Mais les puissances occidentales se montrent réticentes face à l’hostilité d’une partie de leurs opinions publiques. Le sujet doit être évoqué lundi par les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne à Bruxelles.
Le groupe EI est sur le point d’être vaincu dans son dernier réduit en Syrie par l’alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), mais le sort des étrangers retenus par les forces kurdes n’a toujours pas été tranché. Les hommes sont emprisonnés, les femmes et les enfants dans des camps de déplacés.
L’Allemagne s’est dite prête lundi à juger elle-même ses ressortissants jihadistes encore en Syrie, même si leur rapatriement s’annonce à ce stade « extrêmement difficile ». Après sa réticence initiale, Paris envisage le retour de ses ressortissants. Une source proche du dossier en France a évoqué le cas de 150 Français, dont 90 mineurs. En Belgique, le ministre de la Justice, Koen Geens, a réclamé dimanche une « solution européenne », appelant à « réfléchir tranquillement et regarder ce qui comporte le moins de risques sécuritaires ».
D.C avec AFP
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