Tandis que leur pays est en plein chaos sur le Brexit, des Chrétiens participent ce weekend à des sessions de prières spécialement organisées par l’Eglise d’Anglicane, comme à Chelmsford, au nord de Londres, espérant un peu d’aide venue du ciel.
« Peu importe que vous ayez voté pour partir ou rester (dans l’UE), nous sommes toujours une seule humanité, une seule nation », déclare à l’AFP Stephen Cottrell, l’évêque de Chelmsford, après avoir imploré les fidèles de surmonter leurs divisions.
Le Royaume-Uni était censé quitter l’Union européenne le 29 mars mais se retrouve dans une impasse, les députés ayant rejeté trois fois l’accord de Brexit négocié par la Première ministre Theresa May. Dans ce contexte particulièrement troublé, l’Église d’Angleterre a appelé ce weekend les Chrétiens à se rassembler pour prier et partager une tasse de thé, combinant ainsi deux de ses sources de réconfort bien connues.
Malgré une forte baisse de fréquentation des églises, l’évêque pense que la foi a toujours le pouvoir d’unifier le pays. « Cela ne sert à rien que l’Eglise reste à l’écart en se demandant : Pourquoi les gens ne peuvent-ils pas tout simplement s’aimer les uns les autres?, ce que nous devons faire, c’est montrer à quoi cet amour ressemble dans les actes », déclare-t-il.
Angela Sadler, une paroissienne de 65 ans, considère que l’Eglise doit jouer un rôle plus important en aidant à résoudre les nombreux problèmes liés à la crise politique actuelle. « C’est difficile pour l’Eglise parce que l’Eglise doit être perçue comme un organe non politique, ce qui est juste, mais je pense aussi que nous avons besoin de voir davantage l’amour de Dieu », estime-t-elle.
On peut exprimer les valeurs de l’Eglise en revenant aux « valeurs britanniques » qui sont « enracinées dans la tradition chrétienne » prêche Mgr Cottrell à la vingtaine de fidèles réunis, tandis que la lumière du soleil transperce les vitraux de la cathédrale. Parmi ces « valeurs britanniques », il cite « l’attention pour le plus faible, l’étranger, la tolérance. »
Lorsque c’est au tour des paroissiens de prendre la parole, une femme demande l’aide de Dieu pour rester « patiente », une qualité qu’elle a du mal à conserver dans cette interminable crise. Un autre appelle comme l’évêque à un retour aux « valeurs traditionnelles », même si sa définition de ces valeurs diffère, soulignant la difficulté d’unifier le pays autour d’un message commun.
« Cela va être un long processus, il n’y a pas de solution facile pour (atteindre) l’unité », estime le mari d’Angela Sadler, Stuart, âgé de 66 ans. Lors du référendum de juin 2016 sur l’adhésion du Royaume-Uni à l’Union européenne, les habitants de Chelmsford ont voté à 52,8% pour quitter l’UE, un peu plus que la moyenne nationale (52%). Près de trois ans après, la population est toujours très divisée.
« Nous sommes une grande nation et nous avons besoin du Seigneur dans cette nation, la prière est vraiment importante », soutient une paroissienne, Angela Stuart. Un récent sondage a révélé qu’environ quatre Britanniques sur dix se sentent démunis, en colère ou inquiets face au Brexit, révélant l’impact de la crise sur le moral de la population.
A la cathédrale, la rencontre a débuté par une lecture de la parabole du pharisien et du collecteur d’impôts figurant dans l’Évangile selon Luc, choisie pour avertir des dangers de l’orgueil. « Quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé », conclut la parabole.
« Cela parle de notre façon de nous définir. Nous devons cesser de nous définir en fonction de notre vote pour rester ou partir de l’UE », explique Mgr Cottrell, qui siège également à la Chambre des Lords du Parlement. Pour l’évêque, « Nous devons nous définir par notre humanité commune … en reconnaissant la présence de Dieu en chacun ».
David Gilbey, policier à la retraite de 56 ans, pense que cela ne peut se faire qu’à travers la foi. « A moins que nous ayons cette unité avec notre père aux cieux, nous n’avons rien à quoi nous raccrocher », affirme-t-il.
D.C avec AFP
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