Les forces gouvernementales irakiennes, accompagnées d’unités paramilitaires et appuyées par une coalition internationale sous commandement américain, étaient en passe dimanche de chasser le groupe terroriste État islamique (EI) d’un de ses derniers bastions du pays.
Les troupes tiennent désormais « tous les quartiers » du dernier fief de l’EI dans la province de Ninive (nord), a indiqué une semaine après le début de l’offensive le Commandement conjoint des opérations (JOC), qui coordonne la lutte anti-EI en Irak.
Elles ont notamment repris le centre-ville ainsi que la citadelle ottomane qui le surplombe, perchée sur une colline. Au pied de la Grande mosquée au long et fin minaret endommagé par les combats, un énorme cratère témoignait de la violence des frappes sur la ville, a constaté un journaliste de l’AFP.
Aux alentours, sur de nombreux bâtiments étaient inscrits des slogans religieux laissés par les jihadistes, et le drapeau, mis à bas par les troupes, gisait au sol, à l’envers.
Les forces irakiennes poursuivent toutefois leurs opérations pour débarrasser la ville des derniers combattants de l’EI, des explosifs et autres obstacles laissés derrière eux par les jihadistes et s’assurer de la sécurité des zones reprises, ont constaté des journalistes de l’AFP.
C’est également dans la province de Ninive que les jihadistes ont perdu début juillet Mossoul, la deuxième ville d’Irak, située à 70 kilomètres à l’est de Tal Afar.
Après la prise samedi du centre de Tal Afar et sa citadelle puis dimanche des derniers quartiers aux mains des jihadistes, les combats se poursuivent aux abords de la ville.
Avancée à Tal Afar
L’objectif est désormais de reconquérir al-Ayadieh, une localité à 15 km au nord de Tal Afar. Cette bourgade est importante pour les forces anti-EI car elle se trouve sur la seule route, depuis Tal Afar, que les jihadistes peuvent emprunter pour fuir en Syrie.
Dans le pays voisin, en guerre, les jihadistes sont présents dans les provinces de Deir Ezzor et de Raqa, leur « capitale » en Syrie dont ils ont déjà perdu plus de la moitié au profit d’une alliance arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis.
Le JOC avait indiqué samedi que, sur l’ensemble de la région de Tal Afar, « 1.155 km carrés avaient été repris sur 1.655 km carrés, soient 70% de la zone ».
Dans leur progression, rapide, les forces irakiennes sont aidées par les avions irakiens de la coalition internationale anti-EI qui pilonnent la région depuis des semaines.
L’avancée à Tal Afar, qui comptait au moins dix fois moins d’habitants que Mossoul avant l’entrée des jihadistes en 2014, est sans commune mesure avec celle à Mossoul, qui était encore densément peuplée à l’entrée des troupes en novembre 2016. Là-bas, les combats ont duré neuf longs mois.
Les objectifs des forces anti-EI
Ses 200.000 habitants, en majorité Turkmènes chiites, ont pour beaucoup fui l’occupation jihadiste à partir de l’été 2014. Alors que les humanitaires se préparaient à un nouvel exode de civils au fur et à mesure de l’avancée des troupes, jusqu’ici le flux de déplacés est ténu, assurent combattants et humanitaires.
Parmi eux, Abou Zineb est revenu dans sa ville, désormais fantôme et où les dégâts sont importants, en tant que combattant du Hachd al-Chaabi, des unités paramilitaires dominés par les milices chiites.
Il accuse les jihadistes d’avoir « tout fait exploser ». « Ils détruisent les maisons en raison des combats, mais aussi pour empêcher les habitants de revenir », affirme le trentenaire à l’AFP.
Mais alors que se dessine la fin des opérations à Tal Afar, les forces anti-EI en Irak ont encore deux objectifs.
D’un côté, Hawija, à près de 300 km au nord de Bagdad, dans la province de Kirkouk. La coalition internationale a annoncé avoir mené ces derniers jours dans ce secteur deux raids aériens ayant notamment détruit « deux unités tactiques de l’EI et un point de contrôle et de commande ».
De l’autre, trois localités de l’ouest désertique frontalier de la Syrie: al-Qaïm, Rawa et Anna, tenues par l’EI.
Lors d’une offensive fulgurante en 2014, l’EI s’était emparé de près d’un tiers de l’Irak, mais il a ensuite perdu beaucoup de terrain.
Mais cette organisation ultraradicale, également en perte de vitesse en Syrie, parvient encore à frapper. Elle a récemment revendiqué des attentats meurtriers en Espagne, en Belgique et en Russie.
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