Les ruptures sont inévitables. Des romances se terminent, des êtres chers meurent, des amis nous abandonnent. Si tous sur terre nous connaissons ce type de situations, il n’en reste pas moins qu’elles sont parfois dévastatrices.
C’est ce qu’a découvert la journaliste scientifique Florence Williams, le jour où son mari, avec qui elle était mariée depuis 25 ans, a demandé le divorce sans qu’elle s’y attende. Florence Williams s’est retrouvée en état de choc, malheureuse et malade.
« Physiquement, j’avais l’impression que mon corps était branché dans une prise électrique défectueuse. (…) En plus de la perte de poids, je ne dormais plus. J’en étais malade : mon pancréas me lâchait. Je n’arrivais pas à reprendre mes esprits. »
Pour comprendre ce qui lui arrivait, elle s’est détournée des conseils d’ouvrages de développement personnel – du type « Apprenez à vous aimer d’abord » ou « Méfiez‑vous des relations rebond » – et s’est davantage orientée vers les études scientifiques. C’est ainsi qu’est né son livre « Heartbreak ». [Peine de cœur, ndt.] À la fois témoignage et exploration scientifique sur la façon de se remettre d’un chagrin d’amour, l’ouvrage prodigue de nombreux conseils et beaucoup d’espoir à tous ceux qui connaissent des temps difficiles dans leur vie sentimentale.
À force de passer en revue diverses travaux de recherches, Mme Williams a découvert qu’une peine de cœur peut s’avérer être bien plus néfaste pour la santé qu’il n’y parait à première vue. Ironiquement, cela affecte réellement le cœur. L’ouvrage cite une étude selon laquelle les hommes et les femmes entre 30 et 65 ans courent un risque nettement plus élevé de subir une crise cardiaque dans l’année qui suit une rupture amoureuse – 25 % et 45 % respectivement.
Mme Williams fait également part de sa rencontre avec la neuroscientifique Helen Fisher. Selon cette dernière, les parties du cerveau liées à la dépendance et à la douleur s’activent en cas de chagrin d’amour. C’est ce phénomène qui explique un comportement obsessionnel et erratique, comme le fait de penser à son partenaire en permanence, de se présenter à l’improviste sur son lieu de travail et de laisser de longs messages vocaux remplis de rage, de désespoir et d’amour passionné.
Les personnes rejetées passent par une phase de « réclamation », selon le Dr Fisher, au cours de laquelle la dopamine et la norépinéphrine inondent leur cerveau, ce qui les fait agir comme si elles étaient en proie à une menace. C’est logique, car le rejet fait appel à cette partie de nous identifiant notre dépendance aux autres pour notre sécurité et notre survie. Mais, à mesure que la personne délaissée se résigne, les niveaux de dopamine et de sérotonine chutent, ce qui peut entraîner des symptômes dépressifs.
Avec toutes ces informations décourageantes, Mme Williams était déterminée à trouver comment traverser le plus rapidement sa peine d’amour et en sortir grandie.
« Pourquoi un chagrin d’amour est‑il si difficile à surmonter ? » écrit‑elle. « Si j’avais les réponses, je pourrais peut‑être accélérer le processus et me sentir mieux. »
Voici quelques conseils qui l’ont aidée à renverser la vapeur.
1. Ne pas prendre le rejet personnellement
« Lorsque nous nous sentons mal aimés par les personnes clés de notre vie, nous supposons facilement que nous ne sommes pas dignes d’être aimés. »
S’il est important de comprendre notre rôle dans une rupture, nous ne devons pas nous sentir responsables du rejet vécu, ni le prendre comme une indication globale de ce que nous valons.
Il est possible de prendre du recul et de se rappeler qui nous sommes au fond de nous, ce qui aide à atténuer la douleur du rejet. Un des moyens est l’écriture expressive, dont il a été démontré qu’elle aide les gens à mieux gérer les expériences difficiles et à trouver une forme d’apaisement ou un sens à la souffrance. La création d’un récit, dans lequel on est au centre de l’histoire (et pas seulement une victime), peut contribuer à observer le lien entre le chagrin et les problèmes psychologiques qui en découlent, ce qui dilue la rumination et donne un sentiment d’autonomie.
2. Réduire le stress
Comme l’a découvert Mme Williams, les peines de cœur nous mettent dans un état d’hypervigilance et cet état est dévastateur pour le cerveau et le corps, surtout s’il devient chronique. Pour contrer ce phénomène, il faut trouver des moyens de réduire le stress, que ce soit en essayant la méditation (que Mme Williams a trouvé peu utile), soit en faisant régulièrement des promenades en forêt (ce qui était plus dans ses cordes).
Il est important de réduire le stress, c’est ce qui permettra de commencer à chercher d’autres options que le chagrin.
« Lorsque nous nous calmons, la véritable guérison peut se produire : la croissance émotionnelle, les connaissances cognitives, la planification de l’avenir et la capacité d’entrer en lien avec d’autres personnes de manière réciproque et constructive. »
3. Apaiser la douleur
Comme la douleur du chagrin affecte les mêmes parties du cerveau que la douleur physique, les choses qui réduisent la douleur physique peuvent aider. Par exemple, le toucher affectueux peut être une bonne chose pour réduire la douleur et il a également été démontré qu’il réduit la douleur liée au rejet.
Une idée intéressante examinée par Mme Williams : le fait de réchauffer son corps. Selon une étude, il s’avère que cela peut apaiser la douleur de la solitude. L’idée est de prendre des bains chauds, d’utiliser une bouillotte dans son lit froid et de boire des boissons chaudes. La chaleur réduit la sensation de solitude et est également associée à des interactions sociales « plus chaleureuses », selon la même étude.
« On ne lit généralement pas cela dans les manuels concernant les ruptures, mais là, c’est la science qui le dit : recherchez la chaleur. »
4. S’entourer de personnes qui nous encouragent
La solitude est une caractéristique du chagrin. Après tout, une source majeure de camaraderie a pris fin et on ne peut plus compter sur l’autre pour créer du lien social et apporter ses soins.
Pourtant une étude montre qu’un lien social positif réduit le stress et améliore la santé (ce dont Mme Williams avait réellement besoin dans cette période difficile).
Dans son livre, vient un moment où elle explore l’idée de faire un voyage en rafting le long de la rivière Green. L’expérience s’avère positive en compagnie d’autres personnes, mais moins enrichissante lorsqu’elle refait le parcours toute seule. Être ramenée à elle‑même pendant de longues périodes, sur une rivière dangereuse, tout en voulant stimuler et renforcer sa confiance en elle, la replonge soudain dans l’hypervigilance tout en lui laissant de la marge pour ruminer.
« J’étais allée là pour accepter d’être seule – ou du moins pour y faire face – mais le fait est que j’aimais avoir d’autres personnes autour de moi », explique‑t‑elle. « S’appuyer sur une personne bienveillante parfois – ou un groupe proche de personnes bienveillantes – a toujours été notre supercarburant cellulaire. »
5. Prendre soin de s’émerveiller
En expérimentant l’émerveillement, non seulement on se sent plus heureux, mais cela apporte aussi le sentiment de faire partie de quelque chose de plus grand que nous. Cela peut nous aider à être plus créatifs, mais surtout cela va jusqu’à améliorer notre système immunitaire. Selon Mme Williams, les expériences d’émerveillement permettent de changer de perspective et nous motivent à trouver des solutions pour sortir d’une peine de cœur.
Une des façons de ressentir de l’émerveillement est de se motiver à rechercher la beauté. Pour Mme Williams, une passionnée de la nature, cela signifie passer du temps dans des environnements naturels. Observer longuement les couchers de soleil, regarder attentivement la complexité des fleurs ou faire une retraite en pleine nature, autant d’occupations qui l’ont aidée à détourner son esprit de la souffrance personnelle pour l’orienter vers une vision plus optimiste.
« Il est possible que l’émerveillement puisse nous aider à devenir plus utiles, plus déterminés et plus résilients, ou à atteindre tout autre objectif. »
6. Trouver un but
Aider les autres, faire un travail constructif, créer une communauté – tout cela peut apporter un sentiment d’utilité, ce qui est bon pour notre bien‑être mental, écrit Mme Williams.
Enfin, l’ouvrage relate son entretien avec le chercheur Steven Cole, qui étudie comment les émotions affectent l’expression de nos gènes. Selon lui, le bénévolat est une des meilleures interventions pour prévenir les effets négatifs de la solitude sur nos gènes.
« Si nous pouvons faire preuve d’un certain optimisme quant à l’état du monde, et mieux encore, si nous avons le sentiment de contribuer activement à son amélioration, nos gènes nous en remercieront », écrit l’auteure.
Finalement, Mme Williams fait de nombreuses recommandations pour se dégager du chagrin d’amour et se frayer un nouveau chemin, il s’agit surtout de s’ouvrir davantage aux nouvelles expériences. Bien qu’aucune méthode ne soit infaillible, mises ensemble, plusieurs stratégies l’ont aidée à mieux traverser sa peine d’amour, mais cela n’a pas été un parcours facile.
« J’avais espéré, à travers ce long processus, en finir avec la douleur », dit‑elle. « Y parvenir n’était pas si simple. La plupart des choses que j’ai essayées m’ont aidée, mais certaines non. Le mieux que je pouvais espérer à ce moment‑là était de prendre du recul, changer de perspective et laisser le temps faire son œuvre. »
***
Chers lecteurs,
Abonnez-vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.