La Direction générale de la santé (DGS) a annoncé qu’à compter de l’automne, elle ne fournira plus les professions libérales de santé en équipements de protection.
Ils étaient demeurés en première ligne pendant le confinement, présents afin de soigner leurs patients, tout en devant se protéger du virus du PCC par leurs propres moyens. Gel hydroalcoolique, masques, gants, blouses… ces équipements n’ont pas toujours été faciles à se procurer.
Depuis, l’État avait pallié à ce manque en instaurant une distribution. « Les 137 établissements sièges des groupements hospitaliers de territoire ont assuré la réception et la distribution hebdomadaire de 44 millions de masques et de plusieurs millions d’autres EPI vers l’ensemble des établissements de santé et médico-sociaux et des structures médico-sociales », rappelle ainsi la DGS.
Mais, aujourd’hui, avec près de 3 000 nouveaux cas de Covid recensés chaque jour, la profession s’inquiète.
« S’approvisionner de manière autonome »
En effet, dans un courrier datant du 31 juillet dernier, la DGS invite les soignants libéraux à « s’organiser pour être en capacité de s’approvisionner de manière autonome à partir du 5 octobre » et de « constituer un stock de sécurité de masques chirurgicaux et FFP2 et autres EPI nécessaires à la prise en charge de patients Covid (gants, blouses, charlottes, tabliers, lunettes) correspondant à 3 semaines de consommation en temps de crise épidémique ».
Mail ce jour de la Direction Générale de la Santé « Tous les professionnels de santé du secteur ambulatoire doivent s’organiser pour s’approvisionner (en matériel de protection) de manière autonome à partir du 2 octobre ».Le monde libéral apprécie!!! #COVID__19 #soin @AnneRoumanof
— Violaine Guérin (@ViolaineGuerin) July 31, 2020
Ces professionnels de la santé ont donc deux mois afin de s’auto-équiper en quantité suffisante dans l’attente d’une potentielle deuxième vague.
« L’État nous demande de faire des stocks alors que les prix flambent et que les masques sont indisponibles », déplore ainsi Antoinette Tranchida, présidente de l’Onsil (Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux) sur Francetvinfo.
Pour elle, il est quasiment impossible d’assurer de tels stocks. « Avec la dotation actuelle de l’Etat en FFP2, nous tenons déjà difficilement. Récemment, je n’ai pu acheter qu’une boîte de 50 masques pour un mois. Nous sommes cinq infirmières et nous avons une quarantaine de patients par jour. Avec la chaleur, les masques tiennent à peine deux heures. »
Côté médecins libéraux, c’est aussi la surprise et l’inquiétude qui prévalent. Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) regrette que cette décision ait été prise « sans aucune concertation au préalable ».
« Je n’ai pas la sensation que le gouvernement se projette dans ce qui nous attend avec la reprise de l’épidémie à l’automne », a-t-il déclaré sur Francetvinfo.
La dotation de l’Etat en équipements de protection individuelle se termine le 4 octobre. Cette décision inquiète les professionnels de santé du secteur ambulatoire.https://t.co/XS6pqykzP6 pic.twitter.com/b8mwPTRwuH
— franceinfo plus (@franceinfoplus) August 14, 2020
Une production abondante
L’État semble pourtant confiant : « Aujourd’hui, la production de masques et d’EPI est à nouveau abondante, les échanges commerciaux ont repris, les stocks mondiaux sont reconstitués et les délais de livraison sont revenus à la normale. »
Pour l’heure, l’approvisionnement est encore assuré et la DGS annonce avoir mis en place un dispositif à destination des agences régionales de santé et du Ministère afin de « détecter en amont les situations de tension sur les EPI afin d’anticiper les besoins et d’agir en conséquence ».
Disponible « dès fin août pour les plus gros établissements », ce dispositif permettra à l’État de conserver « la possibilité de reprendre la main à tout moment, dès lors que la situation sanitaire l’exigera ».
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