EUROPE

L’Europe envisage d’investir dans le gaz naturel liquéfié à l’étranger pour réduire les prix record de l’énergie

La Commission européenne a déclaré que son Plan d'action pour une énergie abordable permettra de réduire les factures des industriels et des ménages de plusieurs dizaines de milliards d'euros
février 28, 2025 16:16, Last Updated: février 28, 2025 16:16
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La Commission européenne a annoncé dans son Plan d’action pour une énergie abordable, publié mercredi, qu’elle envisageait d’investir dans des projets de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’étranger. Ceci dans le cadre de ses efforts pour réduire les prix records de l’énergie qui menacent la « position mondiale et la compétitivité internationale » de l’Union européenne (UE).

« Nos coûts énergétiques restent comparativement élevés, ce qui expose l’Europe à un risque réel de désindustrialisation et constitue une menace critique pour notre économie », a souligné la Commission.

Le pouvoir d’achat commun de l’UE devrait être maîtrisé en explorant « l’option d’engagements contractuels à plus long terme pour rendre les prix plus stables », précise le Plan.

La Commission a déclaré que cela pourrait inclure des programmes « par lesquels l’UE et/ou les États membres pourraient également stimuler les importateurs de l’UE en investissant directement dans les infrastructures d’exportation à l’étranger, en fournissant des prêts préférentiels aux investisseurs privés » et en « sécurisant les droits de liquéfaction du gaz ou les options d’achat ».

Actuellement, l’UE signe des contrats de GNL à court terme.

Pour les industries européennes, les prix de détail de l’électricité ont presque doublé. Pour les consommateurs industriels de taille moyenne, les prix en 2023 ont été 97 % au-dessus de leur moyenne en 2014-2020, indique le Plan.

Les pays de l’UE sont tenus par un objectif légalement contraignant de passer à une « économie neutre pour le climat », avec zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050.

Le Plan propose également d’accélérer l’octroi de permis pour les projets d’énergie renouvelable et la mise en place de compteurs intelligents.

En « accélérant les investissements dans les énergies propres et les infrastructures », l’UE peut rendre l’énergie abordable, affirme la Commission.

Selon elle, ces mesures pourraient réduire la facture des importations de pétrole et de gaz de l’UE de 45 milliards d’euros cette année et permettre d’économiser 130 milliards d’euros par an d’ici à 2030.

La Commission a également indiqué qu’elle évaluerait « la possibilité de rationaliser les pratiques actuelles en matière d’autorisation et de licence pour le déploiement de nouvelles technologies d’énergie nucléaire telles que les petits réacteurs modulaires ».

Délocalisation

Certaines industries européennes à forte intensité énergétique délocalisent leur production aux États-Unis où les prix de l’énergie sont moins élevés.

Selon un sondage réalisé l’année dernière par la Chambre de commerce et d’industrie allemande (DIHK), une grande partie des entreprises du pays, qui constitue la principale force industrielle de l’UE, envisagent des changements durables en raison des prix élevés de l’énergie.

Le sondage, dans lequel ont participé plus de 3300 entreprises, a révélé que 37 % d’entre elles envisageaient de réduire leur production ou de s’installer à l’étranger.

Ce pourcentage augmente lorsqu’il s’agit d’entreprises industrielles à forte consommation d’énergie. Pour ces entreprises, 45 % envisageaient de réduire leur production ou de délocaliser. En ce qui concerne les entreprises de plus de 500 salariés, telles que les entreprises de construction mécanique et de production de biens industriels, 51 % d’entre elles envisageaient de tels changements.

Achim Dercks, directeur général adjoint de la DIHK, a commenté ce sondage : « Alors que dans les années précédant 2023, de nombreuses entreprises ont vu des opportunités dans la transition énergétique pour leurs activités, elles estiment que les risques l’ont récemment clairement emporté sur les avantages. »

Importations record

L’Europe se tourne de plus en plus vers le GNL après l’arrêt, début janvier, de l’approvisionnement par gazoduc depuis la Russie via l’Ukraine.

Le 1er janvier, après que l’important contrat permettant au gaz russe de transiter par l’Ukraine a expiré, l’entreprise publique ukrainienne Naftogaz a choisi de ne pas le renouveler.

Le GNL, qui est transporté par mer dans des navires-citernes spécialisés, est devenu un élément de plus en plus important de l’approvisionnement énergétique de l’Europe.

Les grands ports de France, de Belgique et d’Espagne reçoivent des cargaisons de GNL, qui sont ensuite reconverties en gaz et distribuées sur tout le continent.

Cette tendance devrait se poursuivre dans le cadre de la politique de Donald Trump visant à accroître les forages aux États-Unis et augmenter les exportations de GNL.

Selon une analyse de Reuters datant du 25 février, l’Europe a commencé l’année avec des importations de GNL record.

Les mois de janvier et de février ont été le troisième et le quatrième mois d’importations totales de GNL les plus élevés.

Mesurées sur une base journalière, les importations de GNL des 28 jours de février devraient devenir les deuxièmes plus importantes depuis avril 2023.

Environ 11,84 millions de tonnes de GNL ont été importées en janvier. Les importations totales de février devraient atteindre environ 11,81 millions de tonnes.

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