La maire de Puteaux est accusée d’avoir donné à sa fille 102 lingots d’or et près de 865 000 euros en liquide sur un compte non-déclaré au Luxembourg.
Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la maire Les Républicains (LR) de Puteaux dans les Hauts-de-Seine, a été mise en examen le 2 décembre pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, soupçonnée d’avoir transmis des fonds non-déclarés à sa fille, a indiqué une source judiciaire.
En garde à vue depuis lundi après-midi, l’élue a été placée sous contrôle judiciaire, a annoncé le parquet de Nanterre, confirmant une information du Parisien.
Blanchiment de fraude fiscale
Les soupçons de fraude étaient nés d’un article de Mediapart paru en septembre 2015, qui faisait état d’un retrait par la maire de Puteaux de 102 lingots d’or (d’une valeur estimée à l’époque à 2 millions d’euros) et de près de 865 000 euros en liquide sur un compte non-déclaré au Luxembourg, transférés après conversion en numéraire en 2004 à sa fille Émilie Franchi.
Une première enquête préliminaire, confiée à l’Office central de lutte contre les infractions fiscales et financières (OCLIFF), avait été ouverte contre X pour blanchiment de fraude fiscale en mai 2016. Elle avait été élargie en janvier 2017 pour viser nommément la fille de la maire de Puteaux pour fraude fiscale. Interrogée après les révélations de Mediapart, Joëlle Ceccaldi-Raynaud avait toujours démenti avoir possédé ces lingots.
Selon un autre article publié deux ans plus tard par le site d’information, la maire de Puteaux a fait volte-face ensuite en reconnaissant, en novembre 2015 devant un juge d’instruction, l’existence du compte luxembourgeois et d’en avoir transféré les fonds à ses enfants.
Pots-de-vin ? Héritage d’une grand-mère corse ?
Ce juge l’avait convoquée dans le cadre d’une autre affaire, celle du marché présumé truqué du chauffage de La Défense, dans laquelle le père de l’élue et ancien sénateur-maire de Puteaux, Charles Ceccaldi-Raynaud, avait été mis en examen en 2007 pour corruption passive et favoritisme.
Lors de cette audition, Charles Ceccaldi-Raynaud, décédé en 2019 à l’âge de 94 ans, avait suggéré que ces fonds litigieux provenaient de pots-de-vin versés par le gagnant du marché et accusé sa fille d’en avoir bénéficié. Joëlle Ceccaldi-Raynaud, qui avait rompu avec son père, s’en était alors défendue en affirmant qu’il s’agissait d’un héritage d’une grand-mère corse.
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