L’année dernière, Anthony Fauci, le plus haut responsable sanitaire américain, a préconisé de donner aux Nations unies le pouvoir de « reconstruire l’infrastructure de l’existence humaine ». Cela semble audacieux, n’est-ce pas ? Pas pour António Guterres, secrétaire général des Nations unies. Il est tout à fait d’accord.
Les ambitions du plus haut apparatchik onusien sont devenues évidentes avec la publication de son rapport de 85 pages Notre programme commun – un rapport qui présente la vision de Guterres de l’avenir de l’ONU. Son contenu est très alarmant.
Le texte est rédigé dans le jargon bureaucratique imperméable que privilégient les mondialistes et il est truffé de généralités utopiques. Toutefois, en prenant le temps pour le décoder en lisant entre les lignes, on voit clairement que M. Guterres espère appliquer les mêmes techniques de pouvoir qui ont été utilisées « temporairement » lors du Covid-19, et ce, pour mettre en œuvre d’autres programmes jugés primordiaux par les mondialistes.
M. Guterres se livre à l’alarmisme qui est obligatoire et nécessaire pour accroître le pouvoir. « Nous sommes à un tournant de l’histoire », commence-t-il. « Alors que l’humanité fait face à la plus grande épreuve collective qu’elle ait eu à surmonter depuis la Seconde Guerre mondiale, elle doit réagir de toute urgence et n’a que deux choix possibles : celui du délitement ou celui du sursaut. »
Seules les Nations unies peuvent nous sauver ! « L’ONU est présente aux quatre coins de la planète, tous les pays y siègent et ses activités couvrent l’ensemble des besoins humains. Ses valeurs fondamentales – la paix, la justice, la dignité humaine, l’équité, la tolérance et, bien sûr, la solidarité – ne sont l’apanage d’aucune région du globe et se retrouvent dans toutes les cultures et toutes les religions. Sans rien renier de ses objectifs et principes fondamentaux, l’Organisation doit toutefois évoluer face à un monde en mutation, être plus inclusive et plus efficace et travailler davantage en réseau. »
Traduction décodée : Il s’agit d’un coup de force qui donnera à l’ONU en général – et à son secrétaire général en particulier – l’autorité sur l’élaboration des politiques publiques nationales et internationales.
Comment ce pouvoir serait-il utilisé ? Pour commencer, dans le but de créer un système de taxation international. « La fiscalité est l’un des outils les plus puissants dans la main des États », écrit Guterres, énonçant une évidence. « De même, la fiscalité peut favoriser une transition durable et juste dès lors que l’État : subventionne non plus les activités qui endommagent l’environnement, mais celles qui le préservent et le valorisent… Les discussions étant toujours en cours, il faut veiller à prendre en compte les vues de tous les États, sachant notamment qu’un même taux d’imposition peut avoir des effets asymétriques sur les pays selon leur niveau de développement. »
Traduction : Nous allons redistribuer les revenus vers les pays en développement et utiliser le réchauffement climatique comme prétexte pour créer un pouvoir de taxation international afin de mettre l’économie mondiale sous notre contrôle.
M. Guterres s’en prend également à la liberté d’expression. Il déclare : « Le moment est venu de mettre fin à ‘l’infodémie’ qui fait des ravages aux quatre coins de la planète et de défendre un consensus construit collectivement sur l’expérience et portant sur les faits, la science et la connaissance. La guerre menée contre la science doit cesser. Toutes les décisions politiques et budgétaires doivent reposer sur la science et l’expertise ; je préconise ainsi l’adoption d’un code de conduite mondial visant à promouvoir l’intégrité de l’information publique. »
Traduction : Nous allons établir un monopole de l’information qui diffusera des « faits » officiellement approuvés et supprimera les opinions qui s’en écartent.
Vous pensez que j’exagère ? Décidez par vous-même (c’est moi qui souligne) : « Tout en défendant vigoureusement la liberté d’expression partout dans le monde, nous devons encourager les sociétés à dégager en leur sein, sur une base empirique, un consensus sur les faits, la science et la connaissance, lesquels sont un bien public… Sous l’égide de l’ONU, les États, les médias et les organes de réglementation pourraient réfléchir à l’adoption d’un code de conduite mondial visant à promouvoir l’intégrité de l’information publique. Enfin, compte tenu des inquiétudes et de la méfiance qui entourent la technologie et la sphère numérique, le moment est venu désormais de considérer les communs numériques comme un bien public mondial et de les réglementer et de les gérer comme tels. »
Je pense que nous savons tous comment cela va se passer.
La justice sociale sera le maître mot (je souligne) : « Le racisme, l’intolérance et la discrimination subsistent dans toutes les sociétés, comme on a pu le constater lors de la pandémie quand des groupes ont été pris comme boucs émissaires et accusés de propager le virus. Il faut enfin, et sans attendre, se doter d’un arsenal complet de lois antidiscriminatoires, réprimant notamment les discriminations fondées sur la race, l’appartenance ethnique, l’âge, le genre, la religion, le handicap, l’orientation sexuelle et l’identité de genre…On pourrait aussi recourir davantage aux mécanismes des droits de l’homme, dont l’examen périodique universel, et je soutiens d’ailleurs les modifications apportées aux modalités de cet examen par le Conseil des droits de l’homme dans les nouvelles lignes directrices. »
Traduction : Le nouvel ordre international va promouvoir la théorie critique de la race (critical race theory), les valeurs du mouvement transgenre, etc., tout en supprimant toute dissidence par rapport à l’ordre moral mondial qui va s’établir et régner.
Oui, il y aura aussi des migrations de masse. « Les personnes en situation de déplacement (!) nécessitent qu’on leur apporte une attention, une aide et une protection particulières… J’exhorte les gouvernements et les autres parties prenantes à progresser dans la mise en œuvre du Pacte mondial sur les réfugiés et du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, notamment en veillant au respect du principe de non-refoulement – un principe fondamental… » M. Guterres exhorte également que « les droits de toutes les personnes en situation de déplacement » soient protégés et respectés « quel que soit leur statut, en prêtant appui aux pays d’accueil et en ouvrant les services publics essentiels aux réfugiés et aux migrants ».
Traduction : Des millions de personnes seront déplacées de l’hémisphère Sud démuni vers les pays développés et auront un accès complet aux services sociaux gratuits.
Le rapport préconise même d’accorder le droit de vote aux enfants : « Conformément aux engagements qu’ils ont pris… les États membres sont invités à améliorer la représentation politique des jeunes, y compris des jeunes femmes et des filles. Ils pourraient abaisser l’âge de vote et l’âge d’éligibilité aux fonctions électives et renforcer le rôle des instances composées de jeunes. »
Traduction : Nous allons donner aux enfants le pouvoir politique. Nos serons dirigés par Greta Thunberg !
Le secteur privé sera engagé dans le projet de croissance internationaliste : « Le système des Nations unies entend également prendre en compte le secteur privé, dont le rôle et l’influence vont croissant et sans lequel il sera impossible de réaliser nombre des actions décrites dans le présent rapport. Il accordera en particulier une grande importance à la question des entreprises et des droits humains. J’invite toutes les entreprises, aussi bien les multinationales que les petites et moyennes entreprises, à participer à la mise en œuvre des objectifs de développement durable et à l’action climatique, notamment en adoptant des modèles d’activité allant dans le sens des tentatives de redéfinir les mesures du progrès et de la prospérité. »
Traduction : La « corporatocratie » – ce système économique et politique contrôlé par les sociétés transnationales ou les représentants de leurs intérêts – renforcera ses structures de pouvoir internationales en imposant des politiques « correctes » et en punissant les comportements qu’elle désapprouve sans recourir aux processus démocratiques. En d’autres termes, nous vous gouvernerons par l’intermédiaire de vos employeurs et de vos habitudes de consommation.
António Guterres décrit même comment l’ONU déploiera des techniques de propagande et de contrôle social pour obtenir notre consentement. Dans un autre document de l’ONU, il a présenté cela comme de la « science comportementale » (je souligne) : « La science comportementale nous permet de diagnostiquer les obstacles qui empêchent les gens d’adopter un certain comportement, de comprendre les facilitateurs qui les aident à atteindre leurs objectifs, et de concevoir et mesurer l’impact des interventions sur la base de ces évaluations et du principe du choix éthique et de la transparence, le tout fondé sur des engagements envers la dignité humaine, la transparence et le respect des exigences éthiques. »
Traduction : Nous allons manipuler les données, les médias sociaux et la diffusion de l’information pour vous donner envie de faire ce que nous voulons.
Pour le moment, heureusement, tout cela n’est que des paroles. Les Nations unies n’ont pas le pouvoir légal ou coercitif d’imposer la mise en œuvre de la liste de souhaits de M. Guterres.
Toutefois, cela ne doit pas nous rendre optimistes. Les dirigeants des institutions nationales et internationales – ainsi que les membres de nos gouvernements – sont contrôlés par des gens qui ont la même idéologie mondialiste que le secrétaire général de l’ONU. Pour le dire sans ambages, ils veulent diriger la technocratie internationale qui exerce un contrôle de haut en bas sur nous tous. Si nous ne défendons pas fermement la souveraineté nationale et la liberté individuelle – des valeurs que la « communauté internationale » méprise et que M. Guterres mentionne à peine – nous pourrons vraiment finir par nous faire cuire dans une soupe collectiviste qu’ils sont en train de préparer.
Wesley J. Smith est un auteur primé et le président du Center on Human Exceptionalism du Discovery Institute. Son dernier livre s’intitule Culture of Death: The Age of ‘Do Harm’ Medicine.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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