Une grande conférence de presse, à la « de Gaulle » : Emmanuel Macron va présenter mardi soir les grands axes de l’action qu’il entend mettre en œuvre avec son nouveau Premier ministre pour relancer un quinquennat à la peine.
Rendez-vous est donné à 20h15, au beau milieu des journaux télévisés, avec le souci de s’adresser au plus grand nombre à cette heure de grande écoute.
Devant des centaines de journalistes, le chef de l’État va d’abord faire un certain nombre d’annonces sur le « réarmement » économique et civique de la France dans un propos liminaire d’une vingtaine de minutes. Le gouvernement de Gabriel Attal, nommé jeudi, s’assiéra pour la circonstance dans le décor imposant de la salle des fêtes de l’Élysée.
Emmanuel Macron répondra ensuite à un feu roulant de questions sur les premiers pas de la nouvelle équipe gouvernementale – déjà aux prises avec une polémique autour de la ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra – et ce qu’il en attend.
La conférence de presse sera diffusée sur TF1, France 2 et les chaînes d’information. Elle devrait durer une heure et demie à deux heures dans la grande tradition « gaullienne » de la Ve, relève-t-on à l’Élysée.
Appel des troupes à « garder » leur « unité » et à se « mobiliser »
Emmanuel Macron, qui sera aussi interrogé sur l’actualité internationale, ne s’est prêté qu’une fois à l’exercice dans ce format, le 25 avril 2019, lui préférant par ailleurs l’échange direct avec les Français. Ironie du sort, il s’agissait déjà alors, au sortir de la crise des Gilets jaunes, de donner un nouvel élan à un quinquennat malmené et de reprendre de la hauteur avant des élections européennes.
À la veille de ce grand « rendez-vous avec la nation », le président a appelé lundi soir ses troupes à « garder » leur « unité » et à se « mobiliser » pour le prochain scrutin européen, début juin, autour du gouvernement de Gabriel Attal. « De l’audace, de l’audace, de l’audace », a-t-il martelé devant les parlementaires de la majorité, donnant le ton de cet « An II » du quinquennat.
La majorité présidentielle est sortie fracturée du débat sur la loi immigration, et les interrogations demeurent sur la capacité de Gabriel Attal, plus jeune Premier ministre de la Ve République, à imposer son autorité. Celui-ci a promis mardi devant les députés de sa majorité relative « d’appuyer sur l’accélérateur avec des mesures fortes », mais s’est dit « lucide » sur les contextes économique « incertain » et politique « tendu ».
Les Français attendent de nous des mesures fortes. Ils exigent des résultats.
Et ils en auront sur la valorisation de leur travail, l’École, la santé, la planification écologique, la sécurité et le réarmement de tous nos services publics.
Aux côtés des députés de la majorité. pic.twitter.com/9rmp2jXCty
— Gabriel Attal (@GabrielAttal) January 16, 2024
Emmanuel Macron n’a en revanche pas évoqué la première crise qui sape déjà la régénération du second quinquennat, au sujet de la scolarisation des enfants de la nouvelle ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra. Celle-ci a été accueillie par des huées quand elle s’est rendue mardi à l’école publique parisienne d’où elle avait retiré son fils aîné pour le mettre dans le privé. Elle y a présenté ses « excuses » aux enseignants pour les avoir mis en cause vendredi en évoquant « des paquets d’heures pas sérieusement remplacées » dans le public.
Alors que le camp présidentiel est largement distancé dans les sondages par le Rassemblement national pour les Européennes, il a appelé tous ses élus et responsables à se « mobiliser dans la bataille » car c’est selon lui le « seul » bloc qui « s’engage uni » avec « une vision claire pour l’Europe ».
Laisser de l’espace au Premier ministre
Il n’a en revanche pas évoqué la première crise qui sape déjà la « régénération » du second quinquennat, au sujet de la scolarisation dans le privé des enfants de la nouvelle ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra.
Durant cette semaine, qui s’annonce très présidentielle, Emmanuel Macron mettra aussi l’accent sur le « réarmement économique et industriel » lors d’une intervention devant le Forum de Davos (Suisse) avant les vœux aux armées vendredi à Cherbourg.
Place ensuite à Gabriel Attal, qui occupera le devant de la scène la semaine prochaine avec sa déclaration de politique générale devant le Parlement destinée à mettre en musique la feuille de route présidentielle.
S’il prendra bien la parole en premier, le chef de l’État a pris soin cette fois de laisser de l’espace à son chef de gouvernement, qui a largement occupé le terrain médiatique depuis sa nomination et aura un temps bien identifié pour lui dans une semaine. En 2017, Emmanuel Macron avait coupé l’herbe sous le pied de son Premier ministre d’alors, Édouard Philippe, en s’exprimant devant le Congrès réuni à Versailles la veille de sa déclaration de politique générale.
Dans la foulée de la conférence de presse, Gabriel Attal réunira l’ensemble de ses ministres mercredi à Matignon pour préparer cette déclaration solennelle et ses premières décisions de Premier ministre.
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